La Covid-19 pourrait affecter les patients victimes d’une forme sévère encore un an après leur hospitalisation. C’est en tout cas le résultat d’une étude à grande échelle MONITOR-IC menée par le centre médical universitaire de Radboud (Pays-Bas), publiée au sein de la revue JAMA.
Les chercheurs ont soumis des patients Covid admis en réanimation un an après leur infection à un questionnaire sur leur état de santé. D’après l’étude, 75 % des personnes victimes de formes grave de Covid, donc admis en soins intensifs, ont gardé des symptômes physique, mentaux et cognitifs un an après leur sortie d’hôpital.
Le phénomène du Covid long a été mis en évidence par de nombreuses études scientifiques. On parle de Covid long, lorsque malgré leur rétablissement, les patients présentent des symptômes persistant au moins 6 mois après leur infection. Si nous avions déjà entendu parlé de ce phénomène, cette étude menée aux Pays-Bas est l’une des premières à s’intéresser aux séquelles chez les patients Covid admis en soins intensifs.
Covid : près de ¾ des malades victimes de formes graves présentent des symptômes un an après
Selon plusieurs études scientifiques, dont une publiée au sein de Jama Network le 14 décembre 2021, 4 patients sur 10 infectés par la Covid-19 sont asymptomatiques. De nombreux autres patients contractent des formes légères avec des symptômes bénins (fièvre, toux, rhume, mal de gorge, perte d’odorat etc…).
Or, certains patients plus vulnérables vont être touchés par des formes plus sérieuses de Covid-19. Ces derniers vont présenter des symptômes plus préoccupants comme l’insuffisance respiratoire et devront être admis en réanimation. En principe, il s’agit de personnes âgées, souffrant de comorbidités comme les BPCO, le diabète, les maladies cardiaques ou encore l’obésité. Il faut toutefois souligner que personne n’est à l’abri. Si les réanimations réunissent pour la plupart des patients Covid vulnérables, certains patients plus jeunes et sans antécédents ont aussi été touchés par des formes graves de coronavirus.
D’après la recherche menée aux Pays-Bas, ces patients seraient susceptibles de présenter des symptômes encore un an après leur hospitalisation. La recherche a été menée sur 246 patients victimes de Covid-19 : 176 hommes et 70 femmes. Ils ont été soignés dans une unité de soin intensifs aux Pays-Bas. L’âge moyen était de 61 ans. Les chercheurs les ont invités à répondre à un questionnaire sur leur état de santé un après leur séjour en soins intensifs.
Il s’agit de la première étude à s’intéresser aux séquelles des survivants de la Covid admis en réanimation un an après. Les résultats sont édifiants : près des ¾ des patients Covid qui ont été victimes d’une forme grave ont encore des problèmes de santé un an après leurs soins.
Covid forme grave : 4 symptômes physiques qui peuvent durer un an
Pour la moitié des patients victimes de formes graves de Covid, les symptômes physiques sont encore présents un an après leur hospitalisation.
Fatigue, faiblesse musculaire, essoufflement, douleurs … Les symptômes affectent le quotidien des patients un an après la Covid
Ils citent la fatigue, les douleurs, la faiblesse musculaire et l’essoufflement. Ce sont des symptômes fréquemment observés par les patients victimes de formes graves. Mais ce qu’on ignorait, c’est que ces troubles étaient susceptibles de persister autant de temps après l’infection.
Ces problèmes entravent considérablement la vie quotidienne des anciens patients des soins intensifs. Plus de la moitié d'entre eux rapportent des conséquences sur leur travail liées à leurs symptômes. Ils sont nombreux à avoir été obligés de réduire leurs heures de travail : certains sont toujours en arrêt maladie et d’autres ont même abandonné leur emploi.
La chercheuse principale Marieke Zegers du centre médical de l'Université Radboud déclare que "cette étude montre l'impact incroyable d'une admission en USI (soins intensifs, ndlr) sur la vie des anciens patients Covid-19. Même après un an, la moitié d'entre eux sont fatigués ou manquent d'énergie pour reprendre pleinement son travail".
Covid forme grave : 4 symptômes cognitifs qui peuvent persister un an
Outre les symptômes physiques, les troubles mentaux et cognitifs sont aussi suscpeptibles de persister un an après l’infection chez les personnes victimes de formes graves de Covid-19.
Anxiété, stress, perte de mémoire, troubles de l’attention… Le Covid laisserait des séquelles au cerveau
Un patient Covid sur cinq –admis en soins intensifs- rapporte des symptômes cognitifs présents encore un après leur hospitalisation. Ils citent l’anxiété et le stress post-traumatique. En outre, une personne sur six fait état de pertes de mémoire et de troubles de l’attention.
Un phénomène loin d’être surprenant quand on sait que la Covid-19 s’en prend aussi au cerveau des malades. Plusieurs recherches scientifiques récentes semblent indiquer que la Covid-19 pourrait affecter le système nerveux central. Pour s'attaquer à votre cerveau, le coronavirus pénètrerait via le tronc cérébral par les voies nerveuses. L’atteinte du cerveau par la Covid pourrait expliquer certains symptômes comme la perte du goût et de l’odorat, l’état de confusion, les maux de tête ainsi que les hallucinations.
https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2788504
https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2787098?utm_source=silverchair&utm_medium=email&utm_campaign=article_alert-jamanetworkopen&utm_content=wklyforyou&utm_term=121521
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