En avril dernier, les Instituts de santé américains (NIH) ont annoncé que le médicament expérimental remdesivir du laboratoire américain Gilead avait permis à des malades du coronavirus, hospitalisés, à se rétablir 31% plus vite. Initialement, ce médicament avait été développé contre Ebola.
Rapidement, il a été proposé par Gilead pour soigner le coronavirus. La molécule dispensée en intraveineuse, commercialisée sous le nom de Velkury, a été incluse dans un grand nombre d’essais cliniques, et administrée à certains patients (600 en France). De son côté, le président Donald Trump n'a pas tardé à vanté ses mérites. Ce dernier aurait même puisé 90 % du stock de remdesivir pour traiter les patients américains contaminés par la Covid-19, selon les informations de nos confrères des Echos.
Fin juin, le PDG de Gilead, Daniel O’Day avait annoncé un traitement d'une durée de cinq jours pour la modique somme de 2 340 dollars (2 083 euros) dans les pays développés.
Or, en France, le médicament ne sera pas pris en charge. La Haute Autorité de santé (HAS) avait estimé que le service médical rendu par cet antiviral expérimental était faible. "Il y a eu quatre essais cliniques internationaux sur le remdesivir, aucun ne nous montre vraiment que ce traitement est efficace", a ainsi indiqué Yazdan Yazdanpanah (hôpital Bichat) au Sénat, mardi 15 septembre.
"Le remdesivir ne montre pas à ce stade d'effet global sur la mortalité"
L'Agence européenne du médicament (EMA) avait autorisé la mise sur le marché de la molécule le 3 juillet dernier. Cette décision rendait possible un éventuel remboursement en France. Or, cela pouvait se faire après une évaluation de la HAS. La commission de transparence de la HAS a procédé à cette évaluation les 8 et 22 juillet.
Or, la HAS estime que dans les cas de Covid les plus sérieux "aucun bénéfice clinique n'a été suggéré".
"Le remdesivir ne montre pas à ce stade d'effet global sur la mortalité", poursuit-elle.
"Le remdesivir a été développé dans l'urgence en cinq mois"
De son côté, Gilead a réagit : "La HAS a fait son travail comme s'il s'agissait d'un médicament classique, alors que le remdesivir a été développé dans l'urgence en cinq mois. C'est impossible de monter un dossier médico-économique complet si rapidement", déplore Michel Joly, président du laboratoire.
Néanmoins, les Français pourront continuer à bénéficier du traitement. La Commisson européenne s'est procuré un stock de remdesivir, qui sera livré aux pays les plus touchées par la Covid-19, à titre gratuit.
Coronavirus : le remdesivir ne sera pas remboursé en France, Les Echos, 17 septembre 2020
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