Covid-19 : la pandémie a accéléré le déclin cognitifAdobe Stock
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“La pandémie Covid-19 a provoqué une dégradation importante de la santé mentale des Français, et encore plus durement des populations les plus fragiles. Un constat objectivé par des enquêtes scientifiques et par les professionnels qui travaillent en première ligne”, alarmait l’organisme Santé publique France en 2022.

Comment des cerveaux en bonne santé peuvent-ils développer une démence ?

Il semblerait par ailleurs, d’après une vaste étude publiée dans le numéro de novembre 2023 dans la revue The Lancet Healthy Longevity, qu’au-delà de la santé mentale, la santé cérébrale ait été affectée par cette pandémie. Plus précisément, celle des personnes âgées de plus de 50 ans s’est détériorée, et cela plus rapidement que celles des autres personnes.

Pour arriver à ces conclusions, les auteurs de cette étude ont analysé les résultats à des tests informatisés de fonctionnement cérébral faits sur plus de 3000 personnes. Celles-ci ont participé à une étude en ligne intitulée “PROTECT”, qui a pour but de comprendre comment des cerveaux âgés, mais en bonne santé, peuvent développer une démence. Les volontaires avaient, au moment de l’observation, entre 50 et 90 ans et vivaient au Royaume-Uni.

L’étude publiée dans The Lancet Healthy Longevity a été menée par plusieurs équipes de scientifiques issus de l’Université d’Exeter (Angleterre) et de l’Institut de psychiatrie, de psychologie et de neurosciences du King’s College de Londres. Les chercheurs ont testé la mémoire à court terme des participants et leur capacité à accomplir des tâches complexes.

Pandémie de Covid-19 : une accélération du déclin cognitif

En analysant les résultats provenant de cette vaste base de données, les chercheurs ont découvert que le déclin cognitif s’était significativement accéléré durant la première année de la pandémie de Covid-19. Ils ont en effet identifié une modification de l’ordre de 50% du taux de déclin cognitif parmi les participants. Ce chiffre était plus élevé chez les personnes qui étaient déjà atteintes d’un déclin cognitif modéré avant la pandémie.

Lorsque les performances cognitives diminuent avec l'âge, on parle de déclin cognitif. Ce phénomène correspond à une altération d'une ou plusieurs fonctions cérébrales. "Notre mémoire et notre capacité à raisonner et à comprendre commencent à décliner dès l’âge de 45 ans", indique l'Inserm. Ce phénomène peut se manifester par un déclin progressif de la mémoire et des fonctions exécutives.

Solitude : elle exacerbe le déclin cognitif

L’accélération du déclin cognitif chez les volontaires a continué durant la deuxième année de la pandémie, ce qui suggère que l’impact de celle-ci va au-delà de la période de confinement. D’après les chercheurs, l'impact de la pandémie de Covid-19 est particulièrement significatif en matière de santé publique et de politiques de santé.

Le déclin cognitif semble avoir été exacerbé par plusieurs facteurs pendant la pandémie, dont une augmentation du sentiment de solitude, une hausse de la dépression, une moins grande propension à l’exercice physique et une consommation d’alcool plus importante. Des études avaient déjà démontré que l’activité physique, le traitement de la dépression, le retour à la vie en communauté et le fait de voir de nouveau du monde constituent des moyens efficaces de réduire le risque de démence et de prendre soin de sa santé cérébrale.

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