Covid-19 : il peut causer une prosopagnosie

Annie reconnaît les personnes à leur voix

Parmi ces troubles neurologiques, des difficultés à se souvenir des visages et à se repérer dans l’espace. “Quand j’ai rencontré Annie, elle m’a dit qu’elle n’arrivait pas à se souvenir des visages des membres de sa famille”, se souvient l’autrice principale de l’étude, Marie-Luise Kieseler, diplômée en psychologie à l’Université de Dartmouth. Aujourd’hui, Annie femme reconnaît les personnes à leur voix.

En parallèle, la jeune femme a connu de sévères difficultés d'orientation qui l'ont handicapée au quotidien. Ce trouble de la mémoire, combiné à la prosopagnosie, a attiré l’attention des scientifiques. En effet, ces troubles sont souvent le signe d’une lésion cérébrale ou d’un problème de développement. “Le fait que ces deux choses arrivent en même temps est probablement dû à la proximité des zones du cerveau responsables de ces capacités”, analyse le professeur de psychologie Brad Duchaine, qui a également participé à l’étude.

Covid-19 : il est possible que d’autres personnes aient des troubles cognitifs graves

Annie passé plusieurs tests afin d’évaluer ses problèmes cognitifs. Le plus dur pour elle était de reconnaître des visages familiers. Pendant l’un des tests, celle-ci s’est vu présenter 60 photos de célébrités et a dû les nommer : elle a pu en identifier 28%, un taux extrêmement bas. Annie a par ailleurs passé le “Cambridge Face Memory Test”, qui consiste à essayer de retenir les visages de 6 hommes, puis de faire la différence entre les visages déjà vus et de nouveaux visages. En moyenne, les participants ont un taux de réussite de 80%. Pour Annie, il était de 56%.

“Nos résultats montrent qu’Annie n’avait pas seulement du mal à se rappeler du nom ou d’informations sur la vie de personnes célèbres qu’elle connaissait, mais qu’elle avait réellement des difficultés à identifier de nouvelles personnes”, résume Marie-Luise Kieseler. “On sait aujourd’hui que le Covid-19 peut entraîner de vastes problèmes cognitifs, mais ici, nous voyons qu’Annie souffre de problèmes graves et extrêmement sélectifs. Il est donc possible que beaucoup d’autres personnes aient des difficultés plutôt graves et sélectives après avoir contracté le Covid-19”, conclut Brad Duchaine.