Depuis ce lundi 4 mai 2020, des masques grand public sont disponibles dans de nombreux supermarchés, vendus à l’unité ou par lots. Il peut s’agir de masques en tissu, donc réutilisables, ou en papier, à usage unique. Cette semaine, de nombreux Français n’ont pas hésité à faire la queue devant les magasins pour s’équiper.
Dans ce contexte un peu tendu, alimenté par la peur du virus, une vidéo filmée dans un Leclerc est devenue virale sur Facebook, partagée plus de 50 000 fois en 24 heures. La personne qui tient le téléphone montre un lot de masques emballés avec du film plastique, dans des barquettes alimentaires, et s’interroge sur les conditions sanitaires de ce conditionnement.
Un reconditionnement des masques en lots plus petits dans des barquettes alimentaires
Bertrand Le Côme, directeur du supermarché en question, situé à Saint-Amand les Eaux, a répondu aux internautes dans une longue publication, sur le réseau social. Normalement, “les masques sont conditionnés en boîte de 50”, explique-t-il. “Pour offrir la possibilité à un maximum de clients d’en avoir, nous [avons décidé] de les reconditionner par 10”.
La demande est, en effet, très forte, et le nombre de boîtes détenues par les magasins ne serait pas suffisant pour satisfaire tous les clients. Les répartir en lots plus petits permet donc d’en fournir au plus grand nombre. Leur vente est également encadrée : ces barquettes sont disponibles en caisse ou à l’accueil, afin de les distribuer équitablement entre chaque client.
Ce type d’emballage ne présente pas de risque sanitaire
Quant au potentiel risque sanitaire, l’enseigne se montre rassurante : “pour des motifs de praticité, l’emballage a commencé à 5 h lundi matin dans un local désinfecté et en respectant un protocole sanitaire extrêmement précis”. Ce reconditionnement a été autorisé par l’Agence de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), sous réserve que les salariés respectent les consignes de désinfection et les gestes barrières.
Les barquettes utilisées sont elles-mêmes fabriquées et stockées selon des processus normés, afin d’éviter toute contamination, puisqu’elles sont normalement destinées à accueillir de la viande ou du poisson cru - qui peuvent facilement être contaminés par des bactéries.
Prix des masques : une erreur d’étiquetage fait bondir les internautes
Cette vidéo a également fait réagir les internautes pour une seconde raison. Sur le lot de masques filmé, deux étiquettes sont collées : l’une affiche un prix de 3 €… L’autre, apposée sur la précédente, un prix de 6 €. Très vite, Leclerc s’est vu accusé de gonfler volontairement ses prix.
Sur Facebook, le PDG de l’enseigne s’est excusée en invoquant une erreur d’étiquetage et de communication interne. “Sans être capable de me l’expliquer aujourd’hui, un collaborateur [a fixé] son prix à 30 centimes”, alors qu’il aurait dû être fixé entre 60 et 95 centimes dès le départ.
Le matin, 66 lots ont été vendus à ce prix, avant qu’un client, “étonné du prix très bas”, le signale aux responsables du Leclerc. “Découvrant et comprenant notre erreur nous ré-étiquetons le lot de 10 à 0,60 centimes soit le prix coûtant”, explique Bertrand Le Côme. “En fin de matinée la totalité des lots étaient vendus”. L’hypermarché n’a donc aucunement gonflé ses prix avec une volonté de tromper ses clients.
Pour rappel, le gouvernement a plafonné le prix des masques jetables à 95 centimes d’euro pièce. Quant au prix des versions en tissu, il peut être fixé librement par chaque enseigne. Selon Jacques Creyssel, le délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution, ces derniers devraient être vendus "entre deux et trois euros” l’unité. Certaines villes et régions se sont aussi engagés à en distribuer gratuitement à leurs habitants.
Cette vidéo montre bien des masques vendus à 3 puis 6 euros par un magasin Leclerc, qui évoque une erreur d'étiquetage, AFP Factuel, 5 mai 2020.
Coronavirus : les supermarchés ont-ils le droit de vendre des masques dans des barquettes alimentaires ?, France Info, 6 mai 2020.
Facebook @E.Leclerc Saint-Amand les Eaux
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