Se tenir au moins à un mètre d'écart des passants, tousser et éternuer dans son coude, ne pas toucher inutilement des produits au supermarché, jeter ses mouchoirs usagés dans une poubelle fermée… Avec le confinement, les Français ont saisi l'importance de ces gestes devenus quotidiens. Mais depuis le déconfinement, ces bonnes habitudes sont (trop) souvent oubliées. Alors, comment se comporter lorsque l'on se trouve en présence d'une personne qui ne respecte pas les gestes barrières ? La réponse.
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Et de 3 ! Trois communes du Morbihan ont demandé la fermeture de leurs plages, après avoir récemment observé des "incivilités" et un non-respect des "règles de distanciation" de la part des plagistes.
En effet, avec les beaux jours et le déconfinement qui a redonné un semblant de liberté aux Français, il est plus facile d'oublier toutes les contraintes liées au Covid-19.
Pourtant, ce n'est pas le moment de se relâcher. Nous ne sommes pas à l'abri d'un nouveau pic épidémique. C'est pourquoi, en ayant conscience des risques engendrés par ces habitants trop "laxistes", la préfecture du Morbihan a indiqué, ce mercredi 20 mai, adopter des arrêtés en ce sens. Autrement dit, en fermant à nouveau les plages.
“Après plusieurs échanges avec les maires, plusieurs communes ont souhaité fermer leur plage à partir de mercredi soir”, veille du pont de l’Ascension, a précisé la préfecture à l’AFP, confirmant une information de la presse locale.
“La grande plage de Damgan sera fermée (les autres n’étant accessibles que pour les activités nautiques), les plages de Billiers seront fermées et les plages d’Erdeven seront fermées”, a précisé la même source, ajoutant qu’il était “possible que d’autres maires en fassent la demande”.
Des fermetures de plages liées à des "incivilités"
Ces fermetures, prises en concertation et à la demande des maires, sont la conséquence de "comportements inacceptables constatés durant le dernier week-end”, a précisé la préfecture, évoquant des incivilités, une distanciation sociale ignorée, le non-respect des arrêtés municipaux avec “plusieurs groupes statiques” (c'est-à-dire sans activité physique, ndlr), mais aussi une “dégradation des aménagements mis en place par les municipalités”. Et enfin, un “non-respect des enjeux environnementaux avec par exemple des chiens en liberté”.
Ainsi, pour maintenir la bonne conduite de tous les Français, une véritable "bataille" s'engage. Nous vous expliquons ce qu'il en est page suivante.
Donner le bon exemple en période d'épidémie
© getty
Bien que la formulation "donner le bon exemple" soit un brin scolaire, en période d'épidémie, faire preuve de civisme est essentiel.
La lutte contre l’épidémie repose en effet sur la prudence, la vigilance... mais avant tout sur la responsabilité. Si les Français stoppent les mesures prises pendant le confinement, l'épidémie pourrait repartir de plus belle selon les chercheurs.
Mais comment insuffler cet esprit de "responsabilité" aux autres, alors que de nombreux habitants ont cru que le déconfinement était synonyme de liberté ?
Selon des études sur la préparation aux catastrophes, l'un des meilleurs moyens d'amener d'autres personnes à adopter de nouvelles habitudes est de les modéliser.
"Modéliser" ses habitudes
"La littérature montre que les gens changeront de comportement si trois conditions sont en place : s'ils savent quoi faire, pourquoi le faire et s'ils voient d'autres personnes comme elles le faire aussi", explique Monica Schoch-Spana, anthropologue médicale et chercheur principal au Johns Hopkins Center for Health Security. Un élément crucial de cela, dit-elle, est bien évidemment "que les figures d'autorité, des dirigeants politiques aux pasteurs, répètent tous le même message".
Aussi, au lieu de dire à votre voisin "restez à 1 mètre", ou "vous devriez mettre un masque" - ce qui a plutôt tendance à agacer l'autre - suivez vos propres règles, afin de donner envie, inconsciemment, à votre proche de le faire. Cette règle est valable aussi avec les enfants, qui ont pour habitude de reproduire les gestes des adultes.
Faire poliment des remarques
© Istock
D’après des experts en éthique médicale et politique de santé interrogés par le Time, il peut être judicieux de faire certaines remarques. Mais pas n'importe lesquelles. C’est la façon dont nous exprimons ces jugements, qui va faire la différence, indiquent les spécialistes.
Pour essayer d’influencer le comportement d’une personne, être désagréable ou méchant ne fonctionnent pas aussi bien que l’empathie et le bénéfice du doute, déclarent les spécialistes.
En période épidémique, nous devons rester sensibles au fait que chaque personne doit gérer un stress supplémentaire, et composer avec des informations souvent contradictoires.
Parmi les techniques conseillées pour gérer une situation à risque tout en restant respectueux, le Time conseille d’adopter l’approche du "ce n’est pas toi, c’est moi".
Ne pas être agressif est essentiel
Si une personne ne respecte pas les distances de sécurité au supermarché, ne criez pas "reculez", mais indiquez-lui plutôt les marquages de distance au sol, ou faites-lui remarquer en souriant que vous êtes probablement à moins d’un mètre de distance l’un de l’autre.
Par ailleurs, vous devez trouver des moyens pour renforcer l'esprit de solidarité qui existe entre les humains - soit, "nous sommes tous ensemble" - plutôt que l'esprit de contradiction et d'autorité "vous ne faites pas ce que je veux que vous fassiez".
Un propos que confirme le Dr Ballongue : "En période d'épidémie, il peut être judicieux de faire des remarques lorsque l'on s'aperçoit qu'une personne ne respecte pas les règles. Celles-ci doivent bien évidemment être formulées de manière courtoise. Mais ces remarques pourront peut-être sauver des vies", rappelle l'expert.
Standing Too Close. Not Covering Coughs. If Someone Is Violating Social Distancing Rules, What Do You Do ?, Time, 13 april 2020.
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