Chloroquine : tout ce qu’il faut savoir sur ce medicament antipaludique

La chloroquine est un antipaludique de synthèse, que l’on utilise actuellement contre le paludisme, mais aussi pour traiter la polyarthrite rhumatoïde, le lupus érythémateux, le lupus systémique et la lucite estivale, mais aussi dans les infections chroniques à bactérie intracellulaire. Il s’agit d’un dérivé de la quinine, extraite de l’écorce du Chinchona officinalis, un arbre d’origine sud-américaine.

Cette molécule bon marché est utilisée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En France, elle est mise sur le marché en 1949 sous l’appellation “Nivaquine” ; aux États-Unis, elle est commercialisée à la même période sous le nom “Aralen”. Ce médicament est souvent recommandé aux voyageurs qui se rendent dans une zone infestée par des parasites de type Plasmodium, à l’origine de la malaria et transmis par les moustiques.

Si son usage clinique remonte à plus de 70 ans, l'antipaludique  connaît un regain d’intérêt depuis que le Pr. Didier Raoult, directeur de l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection (IHU) de Marseille, souhaite utiliser l’un de ses dérivés, l’hydroxychloroquine, pour lutter contre le coronavirus.

"Son choix s'est arrêté sur l’hydroxychloroquine, car elle est moins toxique que la chloroquine" précise le Dr Danielle Roux, pharmacienne et auteure du Dictionnaire des huiles essentielles (éditions Alpen). "Elle présente moins d’effets secondaires et d’interactions médicamenteuses".

Des tests chinois révèlent l’efficacité apparente de la chloroquine contre le coronavirus

Une première étude chinoise, réalisée in vitro, a mis en évidence une possible efficacité de l'antipaludique contre le coronavirus, le 5 février dernier.

Dans une seconde étude, publiée le 19 février 2020 dans la revue BioScience Trends, des chercheurs expliquent que le phosphate de chloroquine “a montré une efficacité apparente et une innocuité acceptable dans le traitement de la pneumonie associée à la Covid-19, dans le cadre d’essais cliniques multicentriques menés en Chine”. Ce traitement se serait avéré plus efficace que celui reçu par le groupe témoin.

Les auteurs de l’étude ont donc recommandé l’ajout de ce médicament dans la prochaine version des Lignes directrices pour la prévention, le diagnostic et le traitement de la pneumonie causée par COVID-19, publiées par la Commission nationale de la santé de la République populaire de Chine. "Mais attention à la toxicité de cette substance", met en garde la pharmacienne. 

Ces travaux présentent toutefois quelques limites. D’une part, ils ne quantifient pas la différence d’efficacité de la chloroquine avec les autres traitements actuellement utilisés. D’autre part, ils ont été publiés de façon préliminaire, sans relecture par un comité d’experts.

En France, le Pr. Raoult loue ses effets

Les essais chinois prometteurs ont toutefois été suivis avec attention par les médecins français, et notamment le Professeur Didier Raoult, ex-membre du conseil scientifique Covid-19 auprès du gouvernement. Le 25 février dernier, le spécialiste annonce un “scoop de dernière minute” dans une vidéo publiée sur le compte YouTube de l’IHU Méditerranée Infection.

Il explique que les Chinois ont découvert que le phosphate de chloroquine est actif in vitro contre le virus SARS-CoV-2, et précise “comme ça avait été trouvé pour le SARS [de 2003] et oublié”. Une amélioration “spectaculaire” aurait été observée “avec 500 mg de chloroquine par jour pendant 10 jours”. Un traitement qui serait recommandé pour tous les cas cliniquement positifs d’infection à coronavirus. "En réalité, la dose administrée lors de cet essai était de deux fois 500 mg de phosphate de chloroquine par jour, pendant dix jours", précise Danielle Roux. 

Très enthousiaste, le professeur a indiqué qu’il s’agissait d’une “excellente nouvelle”, n’hésitant pas à plaisanter en qualifiant la Covid-19 d’infection respiratoire “la plus facile à traiter de toutes”, à condition de travailler et rechercher “les molécules potentiellement actives et qui sont immédiatement disponibles sur le marché”.

Ses propos n’ont, toutefois, pas plu à tout le monde, puisque le Pr Raoult a fait l’objet de nombreuses critiques. Ses détracteurs insistent notamment sur l’absence d’études cliniques plus poussées sur l’efficacité du phosphate de chloroquine et de l’hydroxychloroquine, et sur leurs effets indésirables aux doses préconisées (que nous détaillons plus précisément dans notre diaporama).

Des essais cliniques en France et en Europe

Faisant fi de ses détracteurs, le Pr Raoult s’est immédiatement attelé à mener un essai clinique sur 26 patients. Six d’entre eux n’ayant pas pu suivre l’essai jusqu’au bout, ses résultats portent donc sur 20 malades, comparés à un groupe témoin. Les patients se sont vu administrer 600 mg d’hydroxychloroquine par jour, pendant six jours.

À l’issue de cette période, seulement 25 % d’entre eux étaient encore porteurs du virus, contre 90 % chez les sujets n’ayant pas reçu ce traitement. En outre, administrer l’antibiotique azythromocine en plus de l’hydroxychloroquine semble faire complètement disparaître le virus.

Des résultats encourageants, qui ont ouvert la voie à d'autres essais

Des travaux salués par le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, dans son allocution du 22 mars : "de nombreux protocoles de recherche de traitements sont en cours. Nous avons soutenu l'essai du Professeur Raoult qui a permis d'aboutir à des résultats très intéressants".

De son côté, Danielle Roux rappelle que cette étude reste assez limitée en raison du faible échantillon de patients, de la durée de suivi très limitée et du manque d'homogénéité des groupes. Elle estime que "les résultats de Mr Raoult étaient quand même encourageants et ont permis de stimuler l’envie des Européens de tester plus de traitements". 

Depuis ce dimanche, l’hydroxychloroquine est également intégrée à un essai clinique européen de plus grande ampleur, qui va être mené sur 3200 patients européens, dont près de 800 Français. Appelé “Discovery”, cet essai va aussi tester quatre traitements contre le Covid-19, et devrait aboutir à de premiers résultats d'ici à une quinzaine de jours.

De nouvelles recommandations de l'ANSM en France

Dans un point d'information du 26 mars 2020, l'Agence de sécurité du médicament indique avoir "été alertée de difficultés d'accès dans les pharmacies en ville aux traitements Plaquenil et Kaletra pour les malades chroniques à qui ces médicaments sont destinés (VIH, lupus, polyarthrite rhumatoïde…)". 

Elle rappelle qu'à ce jour, "ni le Plaquenil ni le Kaletra n'ont d'indication dans la prise en charge du COVID-19 en ville", et qu'une prescription dans ce sens n'est donc aucunement justifiée

Conformément au décret du 25 mars 2020, l'ANSM demande aux pharmaciens d'officine "de ne délivrer ces médicaments que sur prescription médicale dans leurs indications habituelles, ceci afin de sécuriser leur accès aux patients qui en bénéficient pour leur traitement chronique". 

Les USA autorisent son utilisation dans les hôpitaux

Si l'antipaludique a f ait des vagues en France, les États-Unis - à l’exemple de son président Donald Trump - fondent de grands espoirs sur ce médicament antipaludique. 

Le département américain de la Santé a annoncé le 29 mars 2020 que la Food and Drug Administration (FDA : agence chargée de surveiller les médicaments) avait donné son feu vert aux traitements. Elle a autorisé qu’ils soient “distribués et prescrits par des médecins aux patients adolescents et adultes hospitalisés atteints du Covid-19, de manière adaptée, quand un essai clinique n’est pas disponible ou faisable”.

Le Département de la Santé précise qu’il a également reçu 30 millions de doses de sulfate d'hydroxychloroquine de la part de la firme pharmaceutique Sandoz et un million de doses de phosphate de chloroquine de la société Bayer Pharmaceuticals. Ces produits pourront être utilisés pour “le traitement de patients hospitalisés avec COVID-19 ou pour une utilisation dans les essais cliniques”.

Plusieurs travaux ont, en effet, été lancés aux USA. L’Institut national de la Santé (NIH) et l’Autorité pour la recherche-développement dans le domaine biomédical (Barda), deux établissements de santé outre-Atlantique, ont lancé des essais cliniques. Une autre recherche portant sur l’hydroxychloroquine et l’azithromycine qui suit le protocole du Pr Raoult va débuter à New York. 

Après avoir communiqué sur la chloroquine ainsi que les différentes études en cours, les autorités sanitaires américaines ont rappelé que la population ne devait en aucun cas avoir recours à l’automédication avec ces médicaments. Pour mémoire, un Américain d'une soixantaine d'années est décédé en Arizona après avoir ingéré du phosphate de chloroquine, présent dans un nettoyant pour aquarium.

Quels sont les autres noms de la chloroquine ?

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Chloroquine : tout ce qu’il faut savoir sur ce médicament antipaludique

En France, la chloroquine est plus connue sous le nom “Nivaquine”. Aux Etats-Unis, elle est commercialisée sous le nom “Aralen”. Elle est essentiellement indiquée dans le traitement du paludisme. 

Mais gare aux amalgames. La molécule actuellement en phase de test contre la Covid-19 est l’hydroxychloroquine. Il s’agit d’un dérivé de la chloroquine, plus connu sous le nom de Plaquénil et utilisé dans le traitement du lupus et de la polyarthrite rhumatoïde. 

Où peut-on acheter de la chloroquine ?

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En France, la chloroquine est disponible en pharmacie uniquement sur ordonnance médicale, sous l’appellation Nivaquine. Quant à l’hydroxychloroquine, elle est commercialisée par le laboratoire Sanofi sous le nom “Plaquénil” et, elle aussi, soumise à prescription médicale. 

Il est toutefois possible de s’en procurer en ligne, sur des sites spécialisés dans la vente de produits médicaux. Mais attention aux achats de médicaments sur Internet, en particulier sur des sites non reconnus par les autorités sanitaires françaises. En effet, la contrefaçon est courante et vous risquez, au mieux, que les comprimés reçus ne contiennent en réalité aucune substance active, au pire, qu’ils contiennent d’autres substances potentiellement néfastes pour la santé. 

Le Plaquénil connaît-il une pénurie ?

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Un e-mail d’une pharmacienne de l’Agence générale des équipements et produits de santé adressé à une pharmacienne de l’hôpital de Garches, que Check News a pu se procurer, fait état d’un risque de rupture de stock du Plaquénil, dû à des commandes trop importantes par certains établissements de santé. 

“Depuis ce matin, nous avons eu pour ordre de gérer en pénurie ce produit devant l’explosion des commandes à peine le stock reçu. Nous sommes donc en attente de consignes afin de répartir le stock entre les différents établissements. Cette décision à faire suite au manque de "civisme" de certains établissements qui ont clairement donné pour consignes à leurs internes de garde de "vider nos stocks" pendant les gardes. Nous déplorons donc le manque de solidarité entre établissements et cela ne fait qu’augmenter notre charge de travail…”

Les pharmaciens de ville font également état d’une forte hausse de la demande, suite aux récents essais cliniques montrant sa possible efficacité contre la Covid-19. Ces derniers sont donc contraindre de restreindre sa distribution aux patients qui en ont vraiment besoin, à savoir les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde ou de lupus.

Informée de ce problème, l'ANSM a pris des mesures pour éviter une pénurie de Plaquenil et de Kaletra dans les pharmacies de ville. Le but étant que les malades chroniques, qui en ont vraiment besoin, puissent continuer à prendre leur traitement. 

Conformément au décret du 25 mars 2020, l'ANSM demande donc aux pharmaciens d'officine "de ne délivrer ces médicaments que sur prescription médicale dans leurs indications habituelles" (VIH, lupus, polyarthrite rhumatoïde…).  

Les stocks de chloroquine ont-ils été volés ?

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Les stocks de chloroquine de la pharmacie centrale n’ont pas été volés, contrairement à ce qu’ont pu laisser penser des propos tenus par le Pr Christian Perronne, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital universitaire Raymond-Poincaré (AP-HP) de Garches, sur LCI. 

“C’est le seul médicament aujourd’hui qui est disponible pour les malades. Malheureusement la pharmacie centrale des hôpitaux a annoncé aujourd’hui que c’était en rupture de stock totale. Que les stocks avaient été pillés. C’est lamentable. Les armoires ont été dévalisées”, expliquait le médecin vendredi 20 mars. 

L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris a très vite démenti : “Il n’y a pas eu de vol, ni de rupture de stocks d’hydroxychloroquine à la pharmacie centrale de l’AP-HP/Ageps, qui a en revanche constaté une très, très forte hausse des commandes émanant des pharmacies à usage interne (pharmacies d’hôpital) vendredi”. 

Contacté par CheckNews, le Pr Perronne a reconnu que ses propos avaient été maladroits. Il aurait voulu dire que le médicament était actuellement en rupture de stock, mais pas qu’il avait été dérobé. 

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L’hydroxychloroquine a-t-elle été interdite par Agnès Buzyn ?

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De nombreux internautes accusent l’ex-ministre de la Santé d’avoir restreint l’accès à la chloroquine, par un arrêté signé début janvier par Jérôme Salomon. Un document rapidement devenu viral, mais qui fait en réalité l’objet d’une erreur de compréhension. 

L’hydroxychloroquine a bien été classée "sur la liste II des substances vénéneuses", mais elle figure sur cette liste depuis déjà 20 ans. En outre, “vénéneuse” ne veut pas dire interdite : ce terme signifie simplement qu’elle contient des substances dangereuses pour l’organisme. 

Cela ne l’empêche pas, toutefois, de pouvoir entrer dans la composition de médicaments, à condition de respecter un dosage et une prescription bien précis, qui garantissent son innocuité.  

Quelle est la posologie du Plaquénil ?

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Le Plaquénil est réservé à l'adulte et à l'enfant à partir de 6 ans. Il se présente sous forme de comprimés comprenant 200 mg de sulfate d’hydroxychloroquine, à prendre par voie orale après les repas. 

Sa posologie est individuelle et dépend de la maladie pour laquelle il est prescrit. À titre informatif, on peut noter qu’il est généralement prescrit à raison de 2 à 3 comprimés par jour en traitement d’attaque contre la polyarthrite rhumatoïde chez l’adulte, puis 1 à 2 comprimés par jour en traitement d’entretien, selon le Vidal de la santé

En prévention des lucites, sa posologie est le plus souvent de 2 ou 3 comprimés par jour pendant 3 semaines, en commençant le traitement 7 jours avant l'exposition.

La dose toxique est à 2 grammes, précise la pharmacienne Danielle Roux. 

Les dosages classiques seraient-ils efficaces sur le coronavirus ?

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Lors des premiers essais cliniques menés à Marseille, les patients ont reçu 600 mg d’hydroxychloroquine par jour, pendant six jours. Une posologie proche de celle indiquée contre la polyarthrite et le lupus.

Il convient toutefois de rappeler que la posologie de ce médicament est individuelle, et doit faire l’objet d’un suivi médical

Quelles sont ses effets secondaires possibles ?

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La notice du Plaquénil, disponible sur la base de données publique des médicaments, fait état de nombreux effets secondaires possibles, que vous pouvez consulter pour en avoir la liste complète. Voici les plus fréquents : 

Effets oculaires : vision floue, mauvaise adaptation de l’œil pour voir de loin ou de près.

Effets digestifs : nausées, douleurs du ventre, diarrhées, vomissements, perte d’appétit.

Effets sur la peau : démangeaisons, éruption de boutons.

Autres effets possibles : maux de tête.

Toutefois, des effets indésirables plus graves peuvent aussi survenir : modifications de la cornée, atteinte de la macula, décollement de la peau, éruptions cutanées généralisées, photosensibilité, difficulté à respirer, convulsions, atteinte cardiaque, hépatite grave… 

Gare à l’automédication !

Les médecins redoutent également une hausse de l’automédication, qui peut s’avérer très dangereuse. Jean-Marc Laruelle, représentant du syndicat de médecins généralistes FMF, craint notamment une confusion entre chloroquine et hydroxychloroquine, dans les colonnes de Midi Libre. "Si on prend de la Nivaquine, on risque de faire un arrêt cardiaque", met-il en garde. 

De son côté, le Pr Jean-Paul Giroud, membre de l’Académie nationale de médecine conseille de” faire attention car la chloroquine a un certain nombre d’effets indésirables”. Il cite notamment : “affections du système immunitaire, affections gastro-intestinales, nausées, vomissements, des troubles au niveau hépatique voire hématologique". En outre, cette molécule est aussi très néfaste en cas de surdosage, et ne doit pas être prise sans avis médical. 

Le Dr Danielle Roux alerte particulièrement contre le risque d'insuffisance cardiaque. "Il est impératif, avant de donner ce traitement, de vérifier l’état du cœur du patient avec un électrocardiogramme". 

Sources

Merci à Danielle Roux, pharmacienne et auteure du Dictionnaire des huiles essentielles (éditions Alpen). 

Breakthrough: Chloroquine phosphate has shown apparent efficacy in treatment of COVID-19 associated pneumonia in clinical studies, BioScience Trends, 19 février 2020. 

Coronavirus : vers une sortie de crise ?, Youtube @IHU Méditerranée-Infection, 25 février 2020. 

Coronavirus : attention, il ne faut pas confondre l'hydroxychloroquine avec la chloroquine, Midi Libre, 23 mars 2020. 

PLAQUENIL 200 mg, comprimé pelliculé - Notice patient, Base de données publique des médicaments, 8 avril 2019. 

Les stocks de chloroquine de la pharmacie centrale des hôpitaux de Paris ont-ils été pillés ?, Check News - Libération, 22 mars 2020. 

HHS accepts donations of medicine to Strategic National Stockpile as possible treatments for COVID-19 patients, HHS, 29 mars 2020

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