Pour amorcer le déconfinement, le secrétaire d'État au Numérique Cédric O avait annoncé le lancement de l’application StopCovid. "Le principe est le suivant : prévenir les personnes qui ont été à proximité d’une personne testée positive [au coronavirus, ndlr], afin que celles-ci puissent être prises en charge le plus tôt possible, le tout sans jamais sacrifier nos libertés individuelles", décrit le gouvernement.
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Les finalistes des trophées de la e-santé 2019Cette application permet d'identifier les "personnes contacts" et les prendre en charge. "StopCovid est une application transparente, temporaire, téléchargeable sur la base du volontariat, qui s’inscrit dans le cadre de protection de la vie privée", ajoute le gouvernement.
Au samedi 6 juin, l'application a déjà été téléchargée plus d'un million de fois en France, selon les données du secrétaire d'État au Numérique.
Une découverte mis en avant par une enquête britannique vient néanmoins de remettre en question ce type d'application de traçage.
Pour être efficace, une application de traçage doit être installée par 80 % des utilisateurs de smartphone
Tout comme la France, le National Health Service (NHS), service de santé du Royaume-Uni a lancé son application de suivi et de traçabilité des contacts exposés au Covid-19 fin mai 2020. Malheureusement, selon une nouvelle enquête de la faculté de médecine de l'Imperial College, l'efficacité de cette application est pour le moins discutable. Et pour cause : les personnes qui pensent avoir déjà eu coronavirus ont moins tendance à vouloir télécharger l'application, et ce, même s'ils n'ont aucune preuve qu'ils ont contracté le virus et n'ont jamais été testé.
Pour arriver à ces conclusions, les auteurs ont analysé les résultats d'un questionnaire administré à plus de 10 000 utilisateurs du NHS. Ils ont constaté que pour le Royaume-Uni, le nombre de personnes tentées de télécharger l'application n'est pas suffisant pour garantir son efficacité.
Pour avoir un impact bénéfique, une application de traçage de contacts devrait être installée par 80% des utilisateurs de smartphones, selon un article publié en avril pour NHSX.
Covid-19 : les anciens malades se croient immunisés et protégés
Pour les scientifiques, il y a plusieurs explications à ce phénomène. La première : les personnes qui pensent avoir déjà attrapé le Covid-19 se croient immunisés et protégés.
Attention, en l'absence de tests généralisés, il est difficile de savoir avec certitude si vous avez été contaminé. En outre, nous ne sommes pas en mesure de garantir que vous soyez immunisé après avoir attrapé le Covid-19. Rien ne dit que vous ne puissiez pas à nouveau être porteur un jour.
Autre explication : pensant être immunisés, certains anciens malades ne souhaitent pas télécharger l'application de peur d'être invité à l'isolement pendant 14 jours, au cas où ils auraient eu un contact avec une personne contaminée.
Enfin, la principale raison de refuser d'utiliser l'application concernerait les problèmes de confidentialité selon les scientifiques. Cette raison a été citée "par les deux tiers de ceux qui ont dit qu'ils ne téléchargeraient pas l'application", indique l'enquête.
Belief of Previous COVID-19 Infection and Unclear Government Policy are Associated with Reduced Willingness to Participate in App-Based Contact Tracing: A UK-Wide Observational Study of 13,000 Patients, MedRxiv, 3 juin 2020
Effective Configurations of a Digital Contact Tracing App, A report to NHSX, 16 avril 2020
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