Cholestérol : 6 compléments alimentaires inefficaces selon les experts

Les Français consomment de plus en plus de compléments alimentaires. Entre la première étude Inca de 2006-2007 et la seconde de 2014-2015, cette consommation a doublé dans l'Hexagone. Il en existe une multitude, sous tous types de forme. Ils peuvent être utilisés pour la digestion, la perte ou la prise de poids, pour affronter l’hiver ou encore réduire les désagréments de maux comme la ménopause, la grossesse ou encore le cholestérol.

Dans une étude publiée le 6 novembre dans le Journal of the american College of Cardiology, des chercheurs dévoilent que six compléments alimentaires connus pour améliorer la santé cardiaque seraient inefficaces contre le cholestérol, par rapport aux statines. Les résultats ont été présentés lors du Congrès annuel de l’American Heart Association, dont les scientifiques ont mené la recherche.

Anti-cholestérol : une étude sur 6 compléments alimentaires courants

Pour cette recherche, les scientifiques ont voulu comparer les effets entre la prise de statines, celle d’un placebo ou celle d’un complément alimentaire contre le cholestérol. Pour cela, ils ont sélectionné six compléments parmi les plus réputés. Les scientifiques ont également analysé les données médicales de 199 adultes âgés de 40 à 75 ans, sans aucun antécédent de maladie cardiovasculaire.

Les bénévoles avaient tous un taux de LDL (mauvais cholestérol) compris entre 70 mg/dL et 189 mg/dL. A savoir que la valeur de LDL à ne pas dépasser est de 115 mg/dL en France. Les participants avaient également un risque de 5 à 20% de développer une athérosclérose (dépôts de graisse sur les parois des artères) dans les dix ans.

Les volontaires ont été répartis en huit groupes, dont chacun d’entre eux recevait un produit contre le cholestérol différent :

• Le placebo ;
• Le rosuvastatine (de la statine à faible dose) ;
• L’huile de poisson en gélules 2 400 mg riches en oméga-3 de la marque Nature Made®
• La cannelle Nutriflair ™ à 2 400 mg ;
• L’ail Garlique ™ en comprimé avec 5 000 microgrammes d’allicine ;
• Le curcumine issue du curcuma associé à de l’extrait de poivre noir de la marque BioSchwartz ;
• Le cholesterOff Plus ™ à base de stérols végétaux ;
• Et de la levure de riz rouge de la marque Arazo Nutrition.

Cholestérol : les statines ont fait chuter le taux de LDL de 37,9%

Si les chercheurs se sont penchés sur ces marques en particulier, d’autres proposent les mêmes composants.

Après 28 jours de suivi, le taux de LDL a chuté de 37,9% chez les participants du groupe ayant pris des statines. Au contraire, ceux ayant ingéré un des six compléments alimentaires avaient un taux semblable au groupe ayant consommé du placebo.

Anti-cholestérol : les compléments alimentaires ne sont pas assez fiables

Ainsi, aucun des compléments alimentaires n'a démontré une diminution significative du LDL par rapport au groupe placebo. Pire encore, le complément alimentaire à base de stérols végétaux a fait baisser le taux de bon cholestérol. D'un autre côté, celui à base d’ail a augmenté le taux du mauvais cholestérol. Ainsi, pour les auteurs de l’étude, ces six compléments alimentaires ne sont pas assez fiables pour réduire efficacement et rapidement le taux du mauvais cholestérol.

Cependant, les auteurs précisent qu’il y a tout de même certaines limites qui nécessiteraient d’autres recherches. Parmi elles, la durée de l'étude qui était seulement de 28 jours, ce qui était suffisant pour observer une réduction du cholestérol LDL avec les statines, mais pas forcément avec les compléments alimentaires testés.

"On ne sait pas si certains des compléments peuvent nécessiter plus de temps pour avoir un effet sur le cholestérol", a confié Luke J. Laffin, auteur de l’étude, dans un communiqué.

D’autres recherches semblent donc indispensables pour confirmer ces résultats. Dans tous les cas, la première chose à faire pour éviter le cholestérol est d’adopter de bonnes habitudes, comme une alimentation équilibrée et pratiquer une activité physique. La prise de traitement ne doit intervenir que pour un cas avancé, lorsque les premières mesures ne suffisent pas.