Ils viennent à la fois de l’alimentation et d’une fabrication interne par le foie, l’intestin et le tissu adipeux. Les triglycérides, des graisses qui circulent dans le sang, sont facilement mesurables grâce au bilan lipidique. Mais attention : quand les taux de ce lipide s’envolent, les risques d’inflammation du pancréas augmentent.
La pancréatite : 5 à 10 % de mortalité
En effet, selon le portail des maladies rares Orphanet, "l’hypertriglycéridémie majeure constitue un groupe de maladies endocriniennes caractérisé par l'augmentation permanente du taux sanguin de triglycérides au-dessus de 4 grammes par litre (g/L), après 12h de jeûne, et un risque accru de pancréatite aiguë, rendant le dépistage essentiel."
La pancréatite aiguë se définit par une inflammation du pancréas, une glande digestive qui régule le taux de sucre dans le sang et fabrique des molécules digestives. Cette inflammation correspond à "une auto-digestion de la glande et, éventuellement, des organes de voisinage. Elle peut se compliquer de nécrose, d'infection et de défaillances viscérales multiples", précise la Société Nationale Française de Gastro-Entérologie (SNFGE). Et cette pathologie n’est pas anodine puisque la mortalité liée à une pancréatite atteint 5 à 10 %.
"Le risque augmente après un repas chargé ou arrosé"
Comment éviter cette complication ? Dans les formes majeures d’hypertriglycéridémie, le taux de triglycérides peut parfois dépasser les 50 ou 100 g/L et engendre un risque réel de pancréatite. "Mais on ne peut pas prédire quand cette complication va survenir, même si le risque augmente forcément après un repas chargé ou une soirée trop arrosée" souligne le professeur Michel Krempf, endocrinologue et responsable du service Endocrinologie et métabolismes au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Nantes. Surveiller sa triglycéridémie et adopter une hygiène de vie plus saine va donc permettre de limiter les risques de pancréatite. La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande ainsi "d'associer une diminution de la consommation des graisses alimentaires et des glucides simples".
En effet, "les triglycérides sont très sensibles à l’alimentation et au mode de vie", précise le professeur Krempf. Des mesures diététiques, une activité physique régulière et, si besoin, un traitement médicamenteux à base de fibrates vont donc constituer les principales mesures de lutte contre l’hypertriglycéridémie majeure et, a fortiori, contre la pancréatite aiguë.
En cas d’inconfort digestif, de douleur dans l’abdomen et de somnolence après le repas, prenez garde : la pancréatite a peut-être déjà démarré. "Mais l’alerte est surtout donnée grâce à la prise de sang : le plasma sanguin habituellement clair prend, en cas d’hypertriglycéridémie majeure, une couleur laiteuse", révèle l’endocrinologue.
Merci au professeur Michel Krempf, endocrinologue et responsable du service Endocrinologie et métabolismes au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Nantes.
Haute Autorité de Santé : Principales dyslipidémies : stratégies de prise en charge – février 2017.
Société Nationale Française de Gastro-Entérologie (SNFGE) : La pancréatite aiguë – septembre 1999
Société européenne de l’athérosclérose (EAS) - 2016 ESC/EAS Guidelines for the Management of Dyslipidaemias
Portail des maladies rares Orphanet : L’hypertriglycéridémie majeure
Vidéo : Triglycérides : 5 trucs faciles pour les faire baisser
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