10 réactions bizarres de notre corpsIstock
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La chair de poule

Un courant d’air froid, une température qui chute brusquement, et vous voyez aussitôt se dresser tous les poils de votre corps. La chair de poule, également appelée pilo-érection ou horripilation, est un mécanisme de régulation de la température du corps. Cette réaction est un réflexe que les humains partagent avec les animaux : "le dressement des poils ou des plumes sert à augmenter la couche d’isolation de l’air autour du corps" rappellent ainsi les docteurs Benedek et Kaernbach des départements de psychologie des universités de Graz (Autriche) et de Kiel (Allemagne), dans une étude* publiée en 2011.

Concrètement : Sous l’action du froid, les cellules nerveuses de la peau envoient un signal au cerveau. Celui-ci transmet le signal aux neurones moteurs, les cellules nerveuses responsables des mouvements des muscles. Un mécanisme nerveux involontaire déclenche alors la contraction des muscles situés sous les poils appelés muscles horripilateurs. Leur contraction entraîne le redressement des poils à la verticale, et la couche d’air ainsi formée sur l’ensemble du corps a un effet isolant contre le froid.

Bon à savoir : Le froid n’est pas le seul élément déclencheur de la chair de poule. La colère, la peur mais aussi les émotions déclenchées par l’écoute d’un morceau de musique ou la lecture d’un livre peuvent entraîner cette réaction, expliquent par ailleurs les docteurs Benedek et Kaernbach.

Les doigts fripés quand on sort du bain

Après un bon bain, nos doigts de pieds et de mains sont totalement fripés. Comme vous l’apprenait récemment Medisite, cette déformation viendrait d’un avantage évolutif. Selon des chercheurs de l’institut de neuroscience de l’université de Newcastle (Royaume-Uni)**, la peau fripée des doigts permettrait en effet aux baigneurs de mieux manipuler les objets dans l’eau et de mieux se déplacer en milieu humide.

Le hoquet

Le hoquet correspond à une contraction involontaire et spasmodique des muscles du diaphragme situés entre les organes de l’abdomen et ceux du thorax. Quand le diaphragme se bloque, la glotte (la partie du larynx formant un orifice entre les deux cordes vocales) se ferme brusquement : l’air ne passe alors plus dans la trachée, ce qui entraîne le bruit caractéristique du hoquet.

Les principales causes du hoquet : un repas copieux ou avalé trop rapidement, un stress, les boissons sucrées ou alcoolisées*.

Attention : Le plus souvent, le hoquet est bénin et passe en quelques minutes. N’hésitez cependant pas à consulter un médecin si votre hoquet dure plus de deux jours, car il peut être le signe de diverses maladies : un trouble gastro-intestinal (reflux gastro-œsophagien, obstruction ou inflammation de l'œsophage, tumeur au thorax, maladies de l'estomac, du pancréas et de la vésicule biliaire), une atteinte du système nerveux (maladie de Parkinson, tumeur, hémorragie ou thrombose cérébrale), une maladie métabolique (diabète, insuffisance rénale), ou encore des troubles psychologiques comme une anxiété sévère ou des troubles de la personnalité, selon le site du ministère de la santé du Luxembourg.

Le hoquet© Adobe Stock

Le sursaut à l’endormissement

Alors que vous vous endormez, vous sursautez brusquement, comme si vous tombiez de votre lit. Rien d’inquiétant, il s’agit de sursauts du sommeil, "de brèves secousses corporelles, généralement isolées, [qui] impliquent principalement les jambes, mais peuvent aussi impliquer les bras et la tête et parfois être accompagnées de symptômes sensoriels tels des éclats de lumière et la sensation de tomber", définit la Société canadienne du sommeil. Ces sursauts, aussi appelés myoclonies, peuvent être causées par une brusque contraction musculaire ou par l'interruption de l'activité musculaire.

Comment faire ? "Le traitement inclut l’évitement de facteurs précipitants tels les stimulants et les horaires de sommeil irréguliers", conseille cette société.

Faut-il consulter ? Ces sursauts sont le plus souvent bénins. Un examen de polygraphie n’est pratiqué "que s’il existe un doute diagnostique, notamment quant à la nature épileptique de ces myoclonies", précise le professeur Paul Krack dans son cours Les troubles du sommeil, Corpus Médical de la Faculté de Médecine de Grenoble.

Les larmes

Sous l’effet d’un facteur psychologique (tristesse, émotion) ou physique (oignon, poussière dans l’œil…), les glandes lacrymales s’activent et remplissent les yeux de larmes. Comme vous l’apprenait récemment Medisite, pleurer en réaction à une émotion forte permettrait de retrouver plus rapidement un bien-être mental en changeant la composition chimique du cerveau.

Bon à savoir : Mais, même sans émotion forte ou gêne physique, "vos yeux produisent constamment des larmes à un rythme lent et régulier afin qu’ils restent humides et confortables", explique la Société canadienne d’ophtalmologie sur son site internet. Si l’œil est trop sec, il va produire un excès de larmes pour l’hydrater : c’est le phénomène de larmoiement. La fréquence de ce phénomène augmente avec l’âge, mais aussi lorsque l’air est trop chaud, trop froid, ou sous l’effet de produits cosmétiques.

Quid de l’oignon qui fait pleurer ? Certaines larmes sont dites larmes réflexes. C’est le cas des larmes provoquées par la manipulation d’un oignon. Vous pouviez le lire récemment sur Medisite : lorsqu’il est épluché ou coupé, l’oignon libère de l’acide sulfurique, un composé volatile qui irrite les glandes lacrymales et entraîne donc la libération de larmes.

Les larmes© Adobe Stock

Le bâillement

Impossible à contenir, le bâillement est souvent interprété comme de l’ennui ou de la fatigue. Une récente étude* relayée sur Medisite nous apprenait pourtant que le bâillement serait déclenché par notre cerveau lorsqu’il chauffe trop. Il permettrait alors de faire chuter la température de la tête.

En cas de fatigue : Si nous bâillons lorsque nous sommes fatigués, c'est parce que le manque de sommeil est un facteur d’augmentation de la température cérébrale.

Pourquoi est-il si contagieux ? Vous voyez quelqu’un bailler et, aussitôt l’irrépressible envie de l’imiter vous prend ? Ce phénomène est normal, et même rassurant : il s’agirait de l’expression de votre empathie, selon des chercheurs américains en psychologie et en neurosciences**.

L’éternuement

A vos souhaits ! L’éternuement est un mécanisme de défense qui permet d’expulser les particules étrangères qui se logent dans votre nez. Grâce à la vitesse de l’air expiré pendant l’éternuement, ces particules indésirables sont décrochées et propulsées vers l’extérieur.

Attention : Le flux d’air qui sort du nez pendant un éternuement contient des germes si vous êtes malades. Le mieux est donc d’éternuer dans un mouchoir pour limiter la propagation de ces microbes, comme vous l’apprenait Medisite.

L’éternuement© Adobe Stock

La paupière qui saute

Un tressaillement de la paupière, également appelé fasciculation, est dérangeant, mais généralement bénin. "Il peut s’agir de stress, de fatigue, de dépression ou de problèmes neurologiques", confiait à Medisite le docteur Jean-Antoine Bernard, ophtalmologiste et directeur scientifique de la Société Française d’Ophtalmologie (SFO).

Que faire ? N’hésitez pas à en parler à votre médecin traitant si ce phénomène survient fréquemment. Un peut refléter une fatigue, un stress ou une carence en vitamines ou en oligoéléments.

Le rougissement

Sous l’effet de l’embarras, du plaisir ou de la colère, certaines personnes voient leurs joues se teinter de rouge. Cet érythème appelé érythème pudique touche principalement le visage, le cou ou décolleté.

Pourquoi ? En cas de gêne ou d’émotions fortes, le corps libère de l’adrénaline. Une hausse de cette hormone induit alors une dilatation des vaisseaux sanguins (vasodilatation). Ils se gorgent de sang, donnant à la peau une coloration rouge.

Le rougissement© Adobe Stock

La transpiration

La transpiration est un phénomène naturel qui permet de réguler la température du corps, rappelle le Syndicat National des Dermatologues –Vénéréologues (SNDV) sur son site internet. "Lors d’un effort physique ou quand il fait chaud, le corps produit plus de sueur, sous la commande d’une glande nommée hypothalamus", précise le SNDV.

Attention : Une transpiration excessive doit alerter. Il peut s’agir d’une pathologie, appelée hyperhidrose ou hypersudation. Elle peut être localisée au niveau des mains, des pieds ou des aisselles, ou généralisée à l’ensemble du corps. "Des traitements existent à la fois pour l’hyperhidrose localisée et pour l’hyperhidrose généralisée", rassure le SNDV.

Sources

*Physiological correlates and emotional specificity of human piloerection, Benedek&Kaernbach, Biological Psychology (83;6), mars 2011. 
Source : Manuel d’anatomie et de physiologie humaine, Tortora & Derrickson, éditions Deboeck supérieur, 2016.

**Water-induced finger wrinkles improve handling of wet objects, Kareklas, Nettle et Smulders, Biology Letters 2013.

*Prise en charge du hoquet, C. Woelk, Canadian Family Physician 2011.  

*A thermal window for yawning in humans: Yawning as a brain cooling mechanism. Massen et al., Physiology & Behavior 2013.

**Contagious yawning and psychopathy. Rundle, Vaughn & Stanford, Personality and Individual Differences 2015.

mots-clés : larmes, transpiration

Vidéo : Pourquoi vous avez souvent froid

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