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En matière de perte de poids, nous ne sommes pas logés à la même enseigne. Certains perdent du poids facilement et rapidement, pouvant compter sur leur métabolisme rapide, d’autres peinent à faire frémir l’aiguille de la balance, malgré des efforts alimentaires et des séances acharnées de sport.

Si maigrir est souvent pris sous son versant positif, et que la réussite de cet objectif est source de motivation et de satisfaction de soi, la perte de poids peut aussi prendre des contours plus inquiétants.

Quand il est involontaire, et lié à aucun changement alimentaire ou dans son mode de vie, un amaigrissement peut être le signe d’un problème de santé, qui nécessite de consulter un professionnel de santé.

Telle est en substance la mise en garde adressée par des scientifiques du Dana-Farber Cancer Institute à Boston aux Etats-Unis dans une récente étude parue dans la revue Jama Networ k, le 23 janvier 2024. "Si vous perdez du poids et que vous n'essayez pas de perdre du poids en modifiant votre routine d'exercice ou votre régime alimentaire, vous devriez consulter votre médecin pour envisager les causes possibles", avertit le chercheur principal Brian Wolpin, médecin et directeur du Gastrointestinal Cancer Center au Dana-Farber et directeur du Hale Family Center for Pancreatic Cancer Research.

Cette perte de poids incontrôlée pourrait révéler certaines pathologies, selon le chercheur. "Votre médecin peut déterminer s'il y a quelque chose qui nécessite une évaluation", ajoute Brian Wolpin.

Perte de poids involontaire : un risque accru de cancer

Dans leurs travaux, les scientifiques ont établi un lien entre une perte de poids involontaire et un risque accru de diagnostic de cancer au cours de l'année suivante.

En analysant les données recueillies auprès de 157 474 participants, les auteurs ont constaté qu’une perte de poids récente non saine, c’est-à-dire ne découlant pas d’ajustement alimentaire ou de modification de l’activité physique, se traduisait par une augmentation du risque de cancer.

Différents comportements alimentaires passés au crible

Pour les besoins de l’étude, les participants, tous des professionnels de santé, ont déclaré leur poids tous les deux ans en répondant à des questions portant sur leur niveau d’activité physique.

Ils ont également dû renseigner les éventuels changements survenus dans leur alimentation tous les quatre ans. La somme des données récoltées ont permis à l’équipe du Dr Brian Wolpin d'analyser les comportements favorisant la perte de poids de chaque personne.

Ces comportements ont été divisés en différentes catégories : "élevé" pour les personnes qui ont amélioré leur alimentation et augmentent leur niveau d’activité physique, "moyen" si elles n’ont opéré qu’un seul changement, et "faible" si elles n’ont rien modifié à leur alimentation ou à leur routine d’’exercice physique.

La liste des cancers associés à un amaigrissement incontrôlé

"Nous voulions différencier la perte de poids saine de la perte de poids malsaine", détaille Qiaoli Wang, chercheur au Dana-Farber et principal auteur de l’étude. Quelle différence ? "Une perte de poids saine peut résulter d'un changement de régime alimentaire ou d'une augmentation de l'exercice physique. Mais une perte de poids malsaine qui survient de manière inattendue peut être due à un cancer sous-jacent."

Les chercheurs dressent la liste des cancers concernés : cancers du tractus gastro-intestinal supérieur (œsophage, estomac, foie, voies biliaires et cancer du pancréas), cancers hématologiques (lymphome non hodgkinien, myélome multiple et leucémie), cancers colorectaux et cancers du poumon.

En revanche, aucune corrélation n’a été établie entre une perte de poids involontaire et une vulnérabilité accrue au cancer du sein, au cancer génito-urinaire, au cancer du cerveau et au mélanome malin.

Perte de poids inexpliquée : un marqueur précoce pour faciliter le dépistage du cancer

La perte de poids est souvent observée chez les patients atteints d’un cancer à un stade avancé. Mais il est moins fréquent que cet amaigrissement involontaire soit considéré comme un symptôme de cancer à un stade précoce.

A la faveur de leur découverte, les chercheurs américains invitent à mieux prendre en considération la perte de poids inattendue comme un signe avant-coureur de cancer permettent un diagnostic précoce et un traitement plus efficace de la maladie. Détecter un cancer à un stade précoce améliore les chances de guérison.

Cette nouvelle publication vient confirmer de précédentes études ayant associé une prise de poids inattendue à un risque accru de cancer. Celle-ci se distingue en revanche par le fait qu’elle ait pris en compte différentes variétés de cancer.

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