Les seniors doivent éviter de prendre de l’aspirine s’ils souffrent d’un cancer. Telles sont les conclusions d’une étude menée par des chercheurs du Massachusetts General Hospita, du Berman Center du Minnesota et de l'Université Monash en Australie.
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Plusieurs recherches ont révélé que prendre une aspirine réduisait les risques de développer un cancer, en particulier un cancer colorectal. Toutefois, l’ensemble de ces travaux reposait sur des participants d’âge moyen. L’équipe binationale a souhaité savoir si cet effet était aussi observé chez les personnes âgées. Elle a pour cela lancé l’essai ASPREE (ASPirin in Reducing Events in the Elderly : aspirine dans la réduction des événements chez les seniors).
"Nous avons mené cette étude comme un examen plus détaillé de l'effet de l'aspirine sur le développement du cancer ainsi que sur la mort liée au cancer", a indiqué le Dr Andrew T. Chan, directeur du département épidémiologie au MGH Cancer Center et professeur de médecine à l’école de médecine de Harvard.
L’auteur principal et ses collègues ont suivi 19 114 participants australiens et américains en bonne santé, âgés de plus de 70 ans pendant une durée médiane de 4,7 ans. Certains prenaient une faible dose quotidienne d’aspirine (100 mg) et d’autres un placebo.
Les chercheurs indiquent que 981 personnes qui avalaient l'anti-inflammatoire non stéroïdien et 952 qui avaient un placebo ont développé un cancer pendant la période de l'étude. Il n'y a ainsi pas de différence statistique significative entre les groupes concernant le développement d’une tumeur. En revanche, l’équipe a fait une découverte inquiétante.
La prise d’aspirine est associée à un risque 19% plus élevé de recevoir un diagnostic de cancer qui s'était propagé ou métastasé. Il y a aussi un risque 22% plus important d'être diagnostiqué avec un cancer de stade 4 ou avancé.
De plus, parmi les participants qui ont reçu un diagnostic de cancer avancé, ceux qui prenaient de l'aspirine étaient plus susceptibles de mourir pendant le suivi que les autres.
Prise d’aspirine quotidienne : ne stoppez pas vos traitements
Le Dr Andrew T. Chan a expliqué dans les travaux publiés dans la revue scientifique Journal of the National Cancer Institute : "les décès étaient particulièrement élevés parmi ceux sous aspirine qui ont reçu un diagnostic de cancer avancé, ce qui suggère un effet indésirable possible de l'aspirine sur la croissance des cancers une fois qu'ils se sont déjà développés chez les personnes âgées”.
Toutefois, l’auteur principal de l’article précise : "bien que ces résultats suggèrent que nous devrions être prudents avant de commencer un traitement par l'aspirine chez des personnes âgées par ailleurs en bonne santé, cela ne signifie pas que les personnes qui prennent déjà de l'aspirine - en particulier si elles ont commencé à la prendre à un plus jeune âge - devraient arrêter leur traitement”.
Pour le Dr Andrew T. Chan, les résultats de sa recherche suggèrent que l'aspirine pourrait agir différemment, au niveau cellulaire ou moléculaire, chez les personnes âgées. Cette découverte nécessite, selon lui, une étude plus approfondie.
Aspirin may accelerate progression of advanced cancers in older adults, Eurekalert, 10 août 2020
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