C’est une découverte qui pourrait permettre de mieux comprendre les cancer du sein. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, plus de 2,2 millions de cas de cancer du sein ont été recensés en 2020, ce qui en fait le cancer le plus courant. Le cancer du sein est, en effet, la première cause de mortalité par cancer chez les femmes.
Dans une nouvelle étude publiée dans la revue Nature Communications le 28 janvier dernier, des chercheurs anglais ont établi un lien entre la grossesse, l’allaitement et le développement de cette maladie. Les scientifiques de l’université de Cambridge ont étudié les changements cellulaires qui se produisent dans le tissu mammaire humain chez les femmes allaitantes et non allaitantes, offrant un aperçu de la relation entre la grossesse, l'allaitement et le cancer du sein.
Le tissu mammaire des femmes est dynamique et en perpétuelle évolution. En effet, vos seins changent avec le temps pendant la puberté, la grossesse, l'allaitement et le vieillissement. L’étude récemment publiée se concentre sur les changements qui se produisent pendant la lactation en étudiant les cellules présentes dans le lait maternel. Les chercheurs du Cambridge Stem Cell Institute (CSCI) ont découvert que les cellules du lait, autrefois considérées comme mortes ou mourantes, sont en fait très vivantes.
Un indicateur précoce d’un développement du cancer ?
Ces cellules vivantes ont offert aux chercheurs la possibilité d'étudier non seulement les changements qui se produisent dans les tissus mammaires pendant la lactation, mais leur ont fourni un aperçu d'un indicateur précoce potentiel du développement futur du cancer du sein. En pratique, pour mener à bien leur étude, les chercheurs ont recueilli des échantillons de lait maternel de femmes allaitantes, ainsi que des échantillons de tissus mammaires de femmes non allaitantes donnés par des femmes qui ont choisi de subir une chirurgie de réduction mammaire.
À l'aide d'une analyse de séquençage d'ARN unicellulaire, l'équipe a effectué une comparaison de la composition des cellules mammaires prélevées à l'aide de ces deux méthodes. Objectif : identifier les distinctions entre les glandes mammaires pendant la lactation et celles de femmes non allaitantes.
Des études sur les premières étapes du cancer du sein
"La première fois qu'Alecia m'a dit qu'elle avait trouvé des cellules vivantes dans le lait, j'ai été surpris et enthousiasmé par les possibilités futures que cette découverte offrait", explique Walid Khaled, l’un des auteurs de l’étude. "Nous espérons que cette découverte permettra de futures études sur les premières étapes du cancer du sein".
En collectant ces échantillons donnés par des femmes qui allaitent, des échantillons maintenant connus pour contenir des cellules vivantes et viables, les chercheurs ont désormais la possibilité de capturer des cellules dynamiques de manière non invasive. Cette plus grande facilité d'accès aux cellules mammaires par des méthodes non-invasives peut ouvrir la porte à davantage d'études sur la santé des femmes à l'avenir.
"Je crois qu'en étudiant les cellules du lait humain, nous serons en mesure de répondre à certaines des questions les plus fondamentales concernant le fonctionnement de la glande mammaire telles que : comment le lait est-il produit ? Pourquoi certaines femmes ont-elles du mal à produire du lait ? Quelles stratégies peuvent être employées pour améliorer les résultats de l'allaitement pour les femmes ?", a déclaré le Dr Alecia-Jane, qui a dirigé l'étude.
Transcriptional changes in the mammary gland during lactation revealed by single cell sequencing of cells from human milk, Nature Communications, 28 janvier 2022.
https://www.nature.com/articles/s41467-021-27895-0
https://www.nature.com/articles/s41467-021-27895-0
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