- 1 - Cure thermale : une réhabilitation post-thérapeutique
- 2 - Cure thermale post-cancer : qui peut en bénéficier ?
- 3 - Cancer du sein : soins thermaux, sport et ateliers d’esthétique
- 4 - 1 - Soulager les douleurs physiques de l’opération et cicatriser
- 5 - 2 - Se réapproprier son corps
- 6 - 3 - Se remettre psychologiquement du traumatisme
Comment parvenir à se réapproprier son corps e t se remettre physiquement et moralement après un cancer du sein ? Sport, soins esthétiques, soins thermaux, nutrition, accompagnement psychologique… C’est un accompagnement complet que propose le programme "Parenthèse" post-cancer du sein des Thermes Adour, à Saint-Paul-lès-Dax. Il est le résultat du programme PACThe, validé par la Caisse nationale d’assurance maladie, à la suite d’une étude probante sur les bénéfices des cures thermales dans le rétablissement après une rémission du cancer du sein.
Cure thermale : une réhabilitation post-thérapeutique
Comme le précise le centre thermal, il s’agit d’un "accompagnement qui se veut une réhabilitation post-thérapeutique en milieu thermal pour les femmes en rémission complète de cancer du sein". L’objectif est d’améliorer durablement leur qualité de vie, d’éviter les récidives en favorisant une alimentation équilibrée et une activité physique régulière. En pratique, c’est 12 jours pour récupérer physiquement et psychiquement.
Marianne Herreria, directrice des Opérations Thermes Adour, assure auprès de Medisite que la démarche de cette cure, dont la première session aura lieu du 20 mars au 1er avril, est véritablement de réaliser "un accompagnement complet des femmes après un cancer du sein" car "après l’hospitalisation et les soins lourds, le retour chez soi peut être compliqué".
Cure thermale post-cancer : qui peut en bénéficier ?
Avec ce programme baptisé "Parenthèse" mis en œuvre par les Thermes Sourcéo à Saint-Paul-lès-Dax, Marianne Herreria assure que "le thermalisme sort de son cadre traditionnel". La directrice des Opérations Thermes Adour estime que "l’établissement thermal est le bon compromis entre hospitalisations et soins en ambulatoire". À ce jour, seules 11 stations thermales sont habilitées à mettre en place ces cures thermales post-cancer du sein.
Mais quand partir en cure thermale ? En pratique, ce programme thermal à des "femmes en rémission complète de leur cancer qui ne sont plus en train de subir de traitements tels que les chimiothérapies”. La cure coûte 700 euros et est prise en charge à hauteur de 50% pour les soins et les activités et se fait par petit groupe de 12 personnes. Le coût restant à la charge des curistes s’élève à 350 euros. Le programme est associé à une cure thermale conventionnée de 12 ou 18 jours.
Cancer du sein : soins thermaux, sport et ateliers d’esthétique
En pratique, la cure commence par un entretien individuel avec quatre spécialistes : une diététicienne, un psychologue, un coach sportif et un médecin thermal. Elle s’achève d’ailleurs avec un bilan individuel pour chacun des quatre spécialistes avec chaque curiste. La cure prévoit 4 séances de soins à l’eau thermale au pouvoir décontractant le matin, 11 séances d’activité physique (dont du pilate et de la marche nordique), deux ateliers de nutrition ainsi que deux ateliers d'esthétique et d’image corporelle accompagnés d’un suivi psychologique continu.
1 - Soulager les douleurs physiques de l’opération et cicatriser
Laurent Millera, médecin thermal à Dax, assure que "le programme 'Parenthèse' va venir en relais des traitements en général très lourds et handicapants. Il accompagne la personne dans sa reconstruction physique et psychologique, générant une amélioration de sa qualité de vie de façon durable". Parmi les quatre soins quotidiens thermaux, on peut choisir notamment entre :
- la douche locale au jet cervico scapulaire
- la douche pénétrante sous affusion
- l’aérobain
- les étuves locales mains/pieds
- le massage par un kinésithérapeute
- l'hydromassage
Ayant pu réaliser plusieurs de ses soins moi-même, en tant que journaliste n’ayant pas vécu de cancer du sein, j’ai déjà pu observer leurs bienfaits. Drainant et décontracturant, la douche générale au jet d’eau thermale chaude entre 35 et 38 degrés permet de dénouer les tensions et zones douloureuses, qui sont nombreuses après une chirurgie. Ce soin drainant peut aussi diminuer les éventuels lymphoedèmes secondaires qui touchent souvent les femmes opérées. On appelle cette maladie le syndrome du "gros bras" car c'est le membre supérieur, du côté du sein opéré, qui gonfle de manière impressionnante. On ressort de ce soin détendu et drainé avec une sensation de légèreté.
Assouplissement des cicatrices, amélioration des douleurs post-opératoires
Selon le Dr Millera, cette cure thermale de 12 jours peut "améliorer et soulager les symptômes en rapport avec l’intervention chirurgicale (tumorectomie, mastectomie, curage ganglionnaire, reconstruction mammaire)". En effet, la cure peut "réactiver la circulation veinolymphatique et favoriser l’assouplissement des cicatrices". Ce programme thermal peut aussi améliorer et soulager les symptômes en rapport avec la radiothérapie : diminution des douleurs et des sensations de brûlures cutanées post-radiques.
Isabelle, 59 ans, a confié à Medisite avoir été victime d’un cancer du sein en 2017 et fait une cure thermale à la suite de sa chimiothérapie. “J’ai eu l’occasion de me faire masser sous les jets d’eau, par des médecins. Puis, j’ai eu des soins avec des kinés. Tout se faisait dans l’eau thermale. Le but était de mieux cicatriser après la mastectomie [une intervention chirurgicale réalisée sous anesthésie générale qui consiste à enlever le sein dans lequel se situe la tumeur dans son intégralité, ndlr]. La cure thermale va faciliter la reconstruction. La peau devient plus souple. Le chirurgien peut mieux travailler", se souvient-elle auprès de Medisite.
La douche pénétrante permet aussi d’atteindre une véritable détente. Allongé sur le ventre sur une table de soin, le curiste est placé sous une rampe d’eau thermale multijets. Cette rampe effectue un massage par vagues successives sur les muscles para-vertébraux et dorso-lombaires pour détendre les muscles et calmer les douleurs. Pour l’avoir testé, on en ressort apaisé et détendu avec un profond relâchement musculaire. Mais-au delà du soulagement physique, cette cure thermale post-cancer du sein permet de réapprendre à aimer son corps abîmé par les traitements lourds contre le cancer.
2 - Se réapproprier son corps
Isabelle, 59 ans, a confié à Medisite avoir été victime d’un cancer du sein en 2017. "Je venais de terminer ma chimiothérapie lorsque mon oncologue m’a recommandé une cure thermale. Je n’étais pas tout de suite partante, dans mon esprit, c’était réservé aux personnes âgées. En réalité, pas du tout !".
Une expérience qui lui a permis de se réapproprier son corps et de pouvoir le montrer à des femmes qui avaient vécu la même expérience et qui ne la jugeaient pas. "En complément de mon hormonothérapie -que je suis toujours aujourd’hui- je suis donc partie pour trois semaines de cure thermale. Je venais de subir une ablation de mon sein et pour la première fois, je me suis sentie à l’aise. Je me trouvais avec des femmes qui ont traversé la même épreuve que moi. Ce n’est pas facile de se regarder dans une glace après un cancer du sein. Pour une femme, perdre un sein, c’est juste énorme ! À la cure, j’ai pu me mettre en maillot de bain sans me sentir épiée ni jugée", se souvient-elle.
Deux ateliers esthétiques sont proposés lors de la cure post-cancer du sein des Thermes Adour. Il y a d’abord l’atelier automassage qui permet de soulager les tensions grâce aux conseils et démonstrations de l’esthéticienne avec laquelle on apprend à exercer des pressions et manœuvres douces sur l’ensemble des zones du corps. Il y a ensuite un atelier de routine beauté et maquillag e d’1h30. Il a pour but de prendre soin de sa peau tout en prenant soin de son image pour apprendre à se trouver à nouveau belle après la maladie. Il est possible de partager avec l’esthéticienne les gestes et techniques pour compenser par exemple la faiblesse du système pileux ou leur repousse anarchique (cils et sourcils) après une chimiothérapie. "J’ai bien aimé aussi l’atelier maquillage pour camoufler
la perte de sourcils…", confie Chantal, une des premières femmes à avoir testé le programme post-cancer du sein.
3 - Se remettre psychologiquement du traumatisme
"Dans le cadre de cette cure, il y a un volet soutien et accompagnement psychologique avec des ateliers psychologique et esthétique pour prendre en compte les difficultés émotionnelles de chaque participante de façon adaptée afin de renforcer au mieux l’estime de soi", explique auprès de Medisite le Dr Millera, médecin thermal. Le médecin précise que cette cure "idéalement programmée dans l’année qui suit la rémission, va intégrer différents ateliers, des séances de soutien et un accompagnement psychologique afin de lutter contre la sensation d’isolement voire la dépression que décrivent beaucoup de patientes".
Après tout ce qu’on a traversé avec la maladie, on a à nouveau l’impression d’exister
Chantal, ancienne malade ayant testé le programme.
Isabelle 59 ans, conseille à toutes les femmes victimes de cancer du sein d’essayer une cure thermale. "On est détendue, tout le monde s’occupe de nous. Après tout ce qu’on a traversé avec la maladie, on a à nouveau l’impression d’exister. J’ai également eu l’occasion d’échanger avec d’autres femmes malades et d’assister à des conférences données par des médecins qui délivraient des conseils pour mieux vivre après un cancer du sein", explique-t-elle à Medisite.
Chantal a également testé cette cure post-cancer du sein des Thermes Adour avant sa mise en place et assure que ses bienfaits psychologiques sont très nombreux. "D’abord ces 15 jours de soins et d’activités permettent de rencontrer d’autres parcours de vie. En échangeant avec d’autres femmes en rémission d’un cancer du sein, on ne reste pas sur soi-même", assure-t-elle. "Certains ateliers m’ont beaucoup aidée. Je ne pensais pas avoir besoin d’un psychologue. J’ai réalisé au cours de la consultation que je gardais ce traumatisme en moi. Cela m’a permis de lâcher des choses."
"On repart avec une sensation de bienêtre physique et psychique et pas mal d’outils. Cela comble le vide que l’on ressent après les traitements
et permet de rebondir...", conclut-elle.
Merci aux équipes et professionnels de santé des Thermes Adour Sourcéo de Saint-Paul-lès-Dax pour leur accueil.
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.
Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.