Si l’arrêt du tabac et les traitements sont essentiels pour réduire la mortalité du cancer des poumons, le dépistage précoce est ce qui pourrait vous faire gagner près de 5 ans d’espérance de vie. C’est ce qu’il ressort d’une étude publiée de 17 décembre dernier dans la revue JAMA Network Open, le dépistage précoce joue un rôle primordial dans la baisse de mortalité liée à cette maladie. En effet, les chercheurs ont même constaté que chez les patients dépistés à un stade précoce, la durée médiane de survie était de 57 mois, soit presque cinq ans, contre seulement sept mois chez les patients atteints de cancer du poumon non à petites cellules diagnostiqués à un stade avancé. Cette étude de grande ampleur vient confirmer la nécessité d'une utilisation accrue du dépistage précoce pour sauver des vies dans le cas du cancer du poumon. L’étude précise que la détection précoce peut se faire par tomographie assistée par ordinateur (TAO) ou lors de scanners destinés à étudier d'autres organes ou d'autres maladies. Une fois ces nodules précancéreux et précoces détectés, ils peuvent être retirés par chirurgie, qui peut souvent être curative, selon l'étude.
“C'est la première fois qu'une grande étude démontre une diminution de la mortalité par cancer du poumon avec une détection précoce permettant de trouver le cancer à des stades plus précoces lorsque les tumeurs sont plus petites et plus curables. Cette étude met l'accent sur l'impact du dépistage, suivi d'une intervention chirurgicale, pour sauver des vies chez les personnes à haut risque de cancer du poumon", assure Raja M. Flores, professeur de chirurgie thoracique au Mount Sinai Health System. Alors que des études antérieures ont exploré l'association du sevrage tabagique, des interventions plus précoces et des thérapies ciblées avec la mortalité par cancer du poumon non à petites cellules, le rôle de la détection à des stades précoces n'a pas été suffisamment étudié jusqu'à présent. L’étude américaine s’est basée sur une analyse rétrospective de 312 382 patients atteints de cancer du poumon non à petites cellules, qui représente la grande majorité des cas de cancer du poumon. Les données ont été recueillies de 2006 à 2016 grâce au programme Surveillance, Epidemiology, and End Results (SEER), une source faisant autorité pour les statistiques sur le cancer.
Une survie de 57 mois avec un diagnostic précoce
Les chercheurs ont découvert qu'en moyenne, les décès par cancer du poumon diminuaient d'environ 4% chaque année. Au cours de la même période, les diagnostics à un stade précoce sont passés de 26,5% à 31,2%, tandis que les diagnostics à un stade avancé ont diminué de 70,8 à 66,1%. La différence des taux de survie associés à ces deux stades de diagnostic sont frappants selon l’étude. Chez les patients dépistés à un stade précoce du candcr du poumon, la durée médiane de survie des patients était de 57 mois, alors que celle pour les personnes diagnostiquées d’un cancer à un stade avancé étaient de seulement sept mois.
“Ces résultats, dans le contexte d'études antérieures, semblent suggérer que la sensibilisation au dépistage du cancer du poumon par tomodensitométrie est associée à une détection plus précoce du cancer du poumon non à petites cellules, mais malheureusement, l'adhésion des patients aux directives de l'USPSTF sur le dépistage du cancer du poumon par tomodensitométrie à faible dose reste faible, à environ 5% des personnes qui répondent aux critères”, a déclaré la co-auteure de l'étude Emanuela Taioli. Ces résultats renforcent l'importance du dépistage dans la détection précoce, l'intervention et le traitement efficace du cancer du poumon.
Association of Stage Shift and Population Mortality Among Patients With Non–Small Cell Lung Cancer, JAMA Network Open, 17 décembre 2021.
https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2787247
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