Cancer le plus mortel dans l’Hexagone, le cancer du poumon cause chaque année 23 000 décès. Ce cancer reste le plus meurtrier sans doute à cause de son diagnostic tardif. Dans 60 % des cas, lorsque le cancer est détecté, il est à un stade métastatique : la tumeur n’est plus localisée, elle s’est propagée à d’autres organes ou à des ganglions lymphatiques éloignés. « Le poumon n’est pas innervé et par conséquent, peut être le siège d’une grosse tumeur totalement silencieuse. Ce n’est que trop souvent lorsque les cellules cancéreuses se sont allées via la circulation sanguine envahir d’autres organes, responsables de métastases symptomatiques que la maladie est diagnostiquée » nous expliquait la Dre Catherine Daniel, pneumologue.
Cancer du poumon : comment le diagnostique-t-on ?
A ce jour, plusieurs examens sont nécessaires afin de pouvoir détecter un cancer du poumon : radiographie pulmonaire, bilan sanguin, scanner du thorax… Cette batterie d’examens peut s’avérer un véritable parcours du combattant pour le patient. Alors, des chercheurs ont souhaité savoir si d’autres tests, plus simples et moins coûteux pouvaient être mis au point. Leurs résultats ont été récemment publié dans la revue Science Advances. Et bonne nouvelle, il serait possible de détecter des lésions cancéreuses au niveau du poumon grâce à un simple test urinaire.
Pour parvenir à mettre au point leur test, les chercheurs ont, dans un premier temps, utilisé des nanocapteurs destinés au diagnostic du cancer et d'autres maladies, mis au point par la chercheuse principale de l’étude Sangeeta Bhatia. Cette dernière et ses collègues ont exploré la possibilité de les utiliser comme alternative plus accessible au dépistage du cancer du poumon par tomodensitométrie. Le but étant que ces capteurs, ayant accroché des enzymes appelées protéases, souvent hyperactives dans les tumeurs, puissent révéler la présence d’un cancer une fois expulsés du corps dans les urines. Pour la détection du cancer du poumon, l’équipe a mis au point une version inhalable de ces rapporteurs afin de rendre le test accessible. Il suffirait d’inhaler une solution contenant les capteurs puis de réaliser un test urinaire sur une bandelette afin de pouvoir interpréter les résultats.
Un test urinaire aux performances encourageantes pour la détection d’un cancer du poumon
Pour le moment, les tests ont été réalisés sur une population de souris. Les chercheurs ont mesuré les niveaux de 20 capteurs différents conçus pour détecter différentes protéases. Mais pour l’humain, davantage de capteurs seront nécessaires comme le précise le communiqué publié suite à l’étude. « Pour une utilisation chez l'homme, il est possible que davantage de capteurs soient nécessaires pour établir un diagnostic précis, mais cela pourrait être réalisé en utilisant plusieurs bandelettes de papier, dont chacune détecte quatre codes-barres ADN différents, disent les chercheurs. »
À plus long terme, ils espèrent réaliser des essais cliniques sur des patients humains.
https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.adj9591
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