Des cellules cancéreuses qui s'autodétruisent

Le cancer du pancréas est un cancer qui fait particulièrement peur, même s'il ne représente que 3% des cancers - soit 10.000 cas par an en France selon la Haute Autorité de Santé (HAS) et l'Institut National du Cancer (INCa).

Mais, bonne nouvelle, des chercheurs auraient trouvé une solution pour l’éradiquer !

Pour y arriver, la professeure Malca Cohen-Armon et son équipe de la faculté de médecine SAU de TAU ont collaboré avec l'équipe de la Dre Talia Golan du Centre de recherche sur le cancer du centre médical Sheba.

Ils ont mené des travaux sur des xénogreffes, c’est-à-dire des greffes de cancer du pancréas humain chez des souris immunodéprimées.

Concrètement, lorsque la molécule PJ34 est injectée au malade par voie intraveineuse, elle entraîne l’autodestruction des cellules cancéreuses au cours de la mitose (division d'une cellule mère en deux cellules filles strictement identiques génétiquement). "Cette méthode permet en outre de ne pas affecter les cellules normales", explique le professeur Cohen-Armon.

Sur les souris, ce test s’est avéré concluant : le traitement a été administré pendant un mois, mais après seulement 14 jours d'injection, il a été constaté "une réduction de 90% des cellules cancéreuses"

Chez l’une de ces souris, la tumeur avait même complètement disparu.

D'autre part, aucun effet indésirable n'a été observé et il n'y a eu aucun changement dans le comportement des souris.

Ces résultats prometteurs pourront donc, à terme, traiter le cancer du pancréas chez l'homme. Mais pas que. Ce traitement agirait aussi efficacement avec d'autres types de cancer résistants aux traitements actuels. La molécule PJ34 est même testée actuellement dans le cadre d'essais précliniques conformément aux réglementations de la FDA.

Cancer du pancréas : qu’est-ce que c’est ?

Le cancer du pancréas touche plus d'hommes que de femmes et il survient le plus souvent après 50 ans.

Toutes les tumeurs ne sont pas opérables, et les complications post-opératoires restent importantes. Opérer un cancer du pancréas permet néanmoins d'augmenter les chances de survie à cinq ans.

Par ailleurs, une consommation chronique et excessive d'alcool favorise ce type de cancer, bien qu’il puisse survenir en l'absence de tout facteur de risque connu.

Les symptômes du cancer

Lorsque des cellules cancéreuses se développent sur le pancréas, elles se multiplient d'abord de manière silencieuse puis forment une tumeur qui, avec le temps, grandit et finit par perturber le fonctionnement de l'organe et de son environnement. Des symptômes apparaissent alors.

La plupart du temps le développement d'une tumeur du pancréas se manifeste par des douleurs fortes et persistantes derrière l'estomac ou au niveau du dos, particulièrement lorsque le cancer est localisé à la queue du pancréas. Ces douleurs ne sont pas calmées en position allongée.

Des troubles de la digestion surviennent également : perte d'appétit, difficultés à digérer, nausées, qui s'installent dans le temps pendant plusieurs jours voire semaines. Une jaunisse apparaît parfois (appelée aussi ictère), accompagnée de démangeaisons, signe que la bile fabriquée par le foie ne s'écoule plus normalement. Ces signes sont plus fréquents pour des cancers qui se développent à la tête du pancréas.

Sources

Les super-amplificateurs (SE) : nouvelle cible pour l'adénocarcinome canalaire pancréatique, Oncotarget, 2019.

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