Cet Ecossais vit depuis 10 ans avec une centaine de tumeurs au foieAdobe Stock
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A l’annonce du diagnostic, à l’âge de 32 ans, il était persuadé que sa vie "était finie". Cette idée noire a longtemps obsédé les pensées de Craig Speirs. Aujourd’hui encore, à 42 ans, il sait que tout peut basculer d’une seconde à l’autre. Ce que l’on pourrait associer à un excès de pessimisme, relève plutôt d’une incroyable force de résilience.

Depuis dix ans, cet homme survit en dépit de la présence d’une centaine de tumeurs au foie. Ce cas rare de cancer neuroendocrinien déjoue tous les pronostics des médecins : devant le diagnostic, le corps médical prédisait au mieux une espérance de vie de cinq ans. Mais dix ans plus tard, Craig Speirs est toujours en vie. Avec la conscience d’être en quelque sorte un "miraculé", il goûte intensément chaque moment auprès des siens.

L’histoire exceptionnelle de ce père de deux enfants nous est relatée dans les colonnes du Glasgow live.

Des bouffées de chaleur et une fréquente envie d’uriner

Tout a commencé en 2008, quand Craig Speirs, originaire d'Elderslie, près de Paisley (cinquième ville d’Ecosse), consulte son médecin généraliste en raison d’un chapelet de symptômes, source d’inconfort.

Celui-ci se plaint auprès de son praticien de légères bouffées de chaleur au visage et sur le corps (et de plaques rouges sur le corps). Il affirme être pris d’une fréquente envie d’aller aux toilettes, près de dix à quinze fois par jour. Un symptôme auquel s’ajoute la sensation de palpitations cardiaques régulières.

Cette série de signes intrigue les différents médecins que consulte Craig Speirs, sans qu’aucun ne parvienne à décrypter l’origine des maux qui handicapent de plus en plus l’Ecossais.

Cette incertitude pesante pour le patient est levée en novembre 2013, quand le diagnostic finit par tomber : l’homme de 32 ans souffre d’un cancer neuroendocrinien, un cancer rare qui peut se développer dans différentes parties du corps. Dans le cas de Craig Speirs, la maladie a pris naissance dans le rectum avant de métastaser en "centaines de tumeurs" toutes présentes sur son foie.

L’annonce de ce cancer "a été un choc pour ma famille"

Cette annonce tragique fait l’effet d’un séisme dévastateur dans la vie de ce père de famille. Sa femme Angela et ses deux enfants âgés de sept ans et de 14 ans. "J'ai cru que ma vie était finie quand on m'a annoncé que j'avais un cancer. Cela a été un choc pour ma famille aussi, ils ont probablement pensé qu'ils allaient me perdre", témoigne-t-il à Glasgow live.

Craig Speirs, aujourd'hui âgé de 42 ans, est toujours en vie et a appris à vivre avec cette maladie en phase terminale.

En dépit du diagnostic, l’homme poursuit son travail, avant que la fatigue liée au traitement le rattrape : "J’ai travaillé pendant neuf mois, puis tous les traitements sont devenus très difficiles et je n'ai pas pu faire mon travail comme je l'aurais voulu. Cela rendait les traitements encore plus pénibles, alors j'ai pris du recul pour passer du temps avec mes enfants", raconte-t-il au journal écossais.

Le porte-voix de la sensibilisation au cancer neuroendocrinien

Se sachant en phase terminale, l’homme décide de vivre comme si chaque jour était le dernier : "Un diagnostic de cancer hiérarchise votre vie comme rien d'autre ne le fera jamais".

En dix ans, Craig a subi huit opérations du foie, deux opérations du cœur et de nombreux traitements, dont la chimiothérapie, qui l’aident à supporter peu ou prou le quotidien. Une épreuve physiquement et mentalement éprouvante qu’il parvient courageusement à mettre à profit au service d’autres patients atteints de la même maladie.

Son combat contre le cancer lui donne l’envie de sensibiliser le plus grand nombre au cancer neuroendocrinien. Une forme de cancer qui touche 6 000 personnes au Royaume-Uni.

Son investissement sans bornes auprès de cette cause, lui a permis de devenir ambassadeur de Neuroendocrine Cancer UK (NCUK), un collectif britannique de recherche sur ce cancer. Sa prochaine action prendra la forme d’une marche caritative au Johnstone Bowling Club, qui vise à collecter 100 000 livres sterling (116 495 euros environ) pour cette association de soutien et de la recherche sur ce cancer.

"Mon corps est capable de s’adapter et de vivre avec ces tumeurs"

Quand on lui demande comment il se sent, Craig Speirs répond sans ambages qu’il se porte bien, même si son état suscite l’étonnement du corps médical qui l’entoure. Il dit "s’être habitué" à son nouveau mode de vie, à vivre avec ces traitements lourds, et que "son corps s’est adapté".

"J'ai des centaines de petites tumeurs dans le foie. Si vous voyez un scanner, vous pensez que ce type n'a plus que quelques jours à vivre, mais comme la tumeur se développe lentement, mon corps est capable de s'adapter et de vivre avec elle un peu plus longtemps", précise-t-il encore dans les colonnes du Glasgow live. Une adaptation qui doit beaucoup à une force mentale exceptionnelle : "Si je restais à la maison sans rien faire, ma santé mentale serait mauvaise".

Les tumeurs neuroendocrines, des cancers rares

En France, les cancers neuroendocriniens font partie des formes rares de cancer. Ces tumeurs neuroendocrines auraient une prévalence de 2 à 5 nouveaux cas par an pour 100 000 personnes, selon l’Institut Gustave Roussy.

Ces néoplasmes neuroendocrines ont une origine génétique. Ils forment un ensemble de tumeurs, "susceptibles de naître en tout point de l'organisme", qui ont la particularité d’être capables de "sécréter des hormones dans 30% des cas environ", décrit encore l’institut.

Le plus souvent, les sièges de ces tumeurs sont observés au niveau du poumon, du tube digestif. Mais elles peuvent aussi se développer dans des organes tel que le pancréas, la région ORL, le thymus (glande située dans la partie inférieure du thorax), ou encore le foie comme pour le cas de Craig Speirs.

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