Cancer de la prostate: les traitements© iStockIstock
Sommaire

L'ablation de la prostate (prostatectomie): le traitement de référence

Le traitement chirurgical consiste à enlever toute la prostate sous anesthésie générale. Il y a également ablation des vésicules séminales et des canaux déférents.

Pour qui: chez des patients avec une tumeur localisée à l'intérieur de la prostate sans métastase. La survie à 10 ans est de 80 à 90% environ.

Effets secondaires: cela entraîne la stérilité. L’intervention peut aussi entraîner des dysfonctions érectiles et l'incontinence urinaire (<10 % des cas). Mais des solutions existent pour parer à ces inconvénients.

Remboursement: 100% Sécurité Sociale+ mutuelle

La chirurgie robotique: la révolution chirurgicale

Si l'opération est en général à ciel ouvert, la chirurgie coelioscopique assistée par un robot prend de plus en plus de place dans le traitement du cancer de la prostate depuis le début des années 2000. Les instruments ainsi qu'une mini-caméra, sont passés à travers de petites incisions. Aidé d'une retransmission vidéo en 3D, le chirurgien utilise les bras articulés du robot pour disséquer précisément la glande. Sous anesthésie générale.

Pour qui: chez des patients avec une tumeur localisée à l'intérieur de la prostate sans métastase. La survie à 10 ans est de 80 à 90% environ.

Effets secondaires: stérilité, incontinence urinaire et impuissance.

Remboursement: 100% Sécurité Sociale + mutuelle

La radiothérapie

Ce traitement consiste à exposer la tumeur à des irradiations. Il demande plusieurs séances. La survie à 10 ans est de 70 à 85 % si la tumeur est localisée.

Pour qui: des patients avec un cancer localisé à la prostate ou qui ne peuvent pas subir d’opération chirurgicale. Elle peut aussi être proposée quand l’organe opéré révèle une extension de la maladie.

E ffets secondaires: troubles intestinaux, douleurs rectales, incontinence urinaire, impuissance.

Remboursement: 100% sécu + mutuelle

La curiethérapie

Ce traitement repose sur le même principe que la radiothérapie à la différence que les sources radioactives sont directement introduites dans la tumeur. De petits grains radioactifs (iode) dans la prostate vont détruire les cellules cancéreuses. Les sources radioactives sont laissées en place.

Pour qui: des patients avec un cancer faiblement agressif localisé à la prostate lorsque le PSA* est inférieur à 8.

Effets secondaires: des troubles urinaires quelques jours après l'implantation comme des brûlures, des blocages, impuissance, parfois même à distance de la curiethérapie.

Remboursement: 100% Sécurité Sociale + mutuelle

* une protéine prostatique qui permet d'évoquer la présence d'un cancer de la prostate et de surveiller son évolution

Les ultrasons ou HIFU:Ultrasons Focalisés de Haute Intensité

Ce traitement utilise des ultrasons émis par une sonde introduite dans le rectum du patient. Le faisceau d'ultrasons focalisés sur la prostate est émis sous forme de tirs de 5 secondes. L'élévation brutale de la température détruit définitivement les tissus placés dans la zone visée, prostate et tumeur. La technique s'approche de celle du micro-ondes. Elle est aussi appelée Ablatherm®.

Pour qui: des patients avec un cancer localisé à la prostate ou qui ne peuvent pas subir d’opération chirurgicale. On pratique ce traitement chez les plus de 70 ans. Ou encore chez des patients chez qui le cancer récidive après radiothérapie.

Effets secondaires: incontinence urinaire dans 35% des cas, impuissance

Remboursement: 100% Sécurité Sociale + mutuelle

L'hormonothérapie et la chimiothérapie: dernier recours

Les androgènes produits par les testicules peuvent accroître le cancer de la prostate, car il s'agit d'un cancer hormono-dépendants*. L'hormonothérapie consiste à bloquer ces hormones pour qu'elles cessent de stimuler le cancer. On a recourt à la prise de médicaments en comprimés ou injections** (ex : le Decapeptyl®).

Pour qui: chez les patients dont le cancer s'est étendu à l'extérieur de la prostate. Possibilité d'association avec d'autres traitements (chimiothérapie...). 'A ce stade, on ne guérit pas la maladie, on la contient.', explique le Pr Thierry Lebret.

Effets secondaires: impuissance, baisse du désir, diminution de la densité osseuse, anémie, bouffées de chaleur, sudation...

Remboursement: 100% Sécurité Sociale + mutuelle

* la multiplication des cellules cancéreuses est stimulée par les hormones sexuelles
** mensuelle, trimestrielle ou semestrielle

La surveillance active: si la tumeur est localisée

'Une fois le diagnostic de cancer de prostate bien établi (biopsie) et lorsque l’on s'est assuré du faible risque d’évolutivité, elle consiste à surveiller le patient en réalisant tous les 4 mois un dosage sanguin du PSA*. Une biopsie est nécessaire un an après.', précise le Pr Thierry Lebret.

Les traitements 'actifs' (prostatectomie...) sont mis en place si les examens sont alarmants. Cette surveillance permet d'éviter les surtraitements et les effets secondaires sexuels et urinaires.

Pour qui: chez des patients qui présentent une petite tumeur de cancer faiblement agressif, localisée à l'intérieur de la prostate

Effets secondaires: anxiété du patient

Remboursement: 100% Sécurité Sociale + mutuelle

* une protéine prostatique qui permet d'évoquer la présence d'un cancer de la prostate et de surveiller son évolution.

La prise en charge des effets secondaires

Des solutions efficaces existent pour contrer les effets secondaires sexuels ou urinaires.

Pour l'incontinence urinaire: prescription de séances de rééducation avant et après l'intervention chirurgicale. Si nécessaire, une chirurgie est proposée pour poser des bandelettes ou un ballonnet

Pour des troubles de l'érection: prescription de traitements médicamenteu x (tadanafil pour le Cialis®, vardénafil pour le Levitra®, sildénafil pour le Viagra®). Des injections intracaverneuses, voire un implant pénien (prothèse semi-rigide ou gonflable) peuvent également être proposés pour préserver la vie sexuelle du patient.

L'évolution

Le cancer de la prostate est une maladie qui évolue généralement lentement. Il s'écoule en moyenne de 10 à 15 ans entre l'apparition de la tumeur et l'évolution de la maladie vers le décès.

Seul hic: ce cancer est silencieux.

Chez un homme de moins de 65 ans, il entraîne le décès 3 fois sur 4 s'il n'est pas traité. Alors que l'on peut guérir près de 90% de ces cancers s'ils sont pris en charge à temps, d'où l'importance d'un dépistage précoce dès 50 ans avec dosage sanguin du PSA, une protéine prostatique qui permet d'évoquer la présence d'un cancer de la prostate et toucher rectal.

Vidéo : Prostate : pourquoi ces habitudes vous mettent en danger

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