Les scientifiques britanniques du Brigham and Women's Hospital ont fait des découvertes pour le moins étonnantes. Ils ont indiqué dans la revue JAMA Dermatology qu'avoir un nombre élevé de partenaires sexuels pourrait augmenter les risques de cancer, notamment celui de la peau.

Cancer : les hommes gais, bisexuels et les femmes hétérosexuelles sont plus menacés

Pour arriver à cette conclusion, le Dr Mostaghimi et ses collègues ont exploité les données du système de surveillance des facteurs de risque comportementaux (BRFSS), à partir des questionnaires annuels datant de 2014 à 2018.

Environ 450 000 adultes ont été interrogés, chaque année, par le BRFSS. Les questions posées tournaient autour de l'orientation sexuelle et de l'identité de genre. Ce module a été administré dans 37 États.

Avec les réponses des participants, le groupe de scientifiques a comparé les taux de cancer de la peau chez les hommes hétérosexuels aux taux chez les hommes gais ou bisexuels.

Ils ont également et comparé les taux chez les femmes hétérosexuelles aux femmes lesbiennes ou bisexuelles.

Après analyse des résultats, ils ont découvert que les taux de cancer de la peau étaient de 8,1% chez les hommes gais et de 8,4% chez les hommes bisexuels, soit des chiffres supérieurs au taux de 6,7% chez les hommes hétéros.

Les taux de cancer cutané étaient également de 5,9% chez les lesbiennes et de 6,6% chez les femmes hétéros.

Quant au taux des femmes bisexuelles, il était bien plus faible : 4,7% de cancer.

Cancer : avoir eu 10 partenaires augmente le risque de 91% chez les femmes

Par ailleurs, les résultats ont indiqué que, chez les hommes, avoir 10 partenaires sexuels ou plus augmentait le risque de diagnostic de cancer de 69% (en comparaison au fait d’en avoir un ou aucun). Chez les femmes, le risque augmentait, lui, de 91%.

L’étude a également révélé que les femmes ayant déclaré cinq partenaires sexuels ou plus étaient 64% plus susceptibles d'avoir une maladie chronique qui pouvait impacter négativement leur vie.

Pour les auteurs, il s’avère donc essentiel de se ”renseigner sur le nombre de partenaires sexuels qu'un patient a eu afin d’améliorer le dépistage des cancers existants et identifier ainsi les personnes à risque de certains cancers”.

Ils ajoutent cependant que des travaux supplémentaires sont nécessaires “afin de vérifier s'il existe une relation de causalité".

Ils soulignent aussi qu'en raison de la nature de l'étude, il est possible que l'association entre le nombre de partenaires sexuels et le cancer soit une découverte fortuite. Néanmoins, l’équipe suggère que le nombre de partenaires d’une personne “reflète son degré d'exposition aux IST”.

Pour rappel, les infections sexuellement transmissibles (IST), désignent des maladies transmises lors de rapports sexuels. On parle de maladies sexuellement transmissibles (MST) lorsque l’infection touche la zone buccale et la région anale.

Elles sont causées par des infections diverses contractées au cours de rapports sexuels non protégés par un préservatif ou avec des partenaires multiples. Une plaie des muqueuses favorise la contamination.

Non traitées, les MST peuvent avoir des conséquences graves telles que l’infertilité, les grossesses extra-utérines et des douleurs chroniques, et elles augmentent fortement le risque d’infection par le VIH.

Sources

Association Between Sexual Orientation and Lifetime Prevalence of Skin Cancer in the United States, JAMA Dermatology, 12 février 2020.

Maladies sexuellement transmissibles, HUG.

mots-clés : sexe, femmes, hommes, mst, IST, Risques
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