Dépistage du cancer colorectal : êtes-vous concerné ?
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Quel dépistage pour qui ?

Quel dépistage pour qui ?"Il y existe deux types de dépistages qui s'adressent à des groupes de population différents", explique le Pr Pierre Michel, gastro-entérologue.

- "Premier cas de figure, vous présentez des facteurs de risque : votre père, votre mère, l'un de vos frères et sœurs ou l'un de vos enfants a déclenché un cancer du côlon ou du rectum (risque multiplié par un facteur de 1 à 4 en fonction de l'âge de survenue du cancer), vous avez vous-même eu un premier cancer du côlon ou des polypes, ou vous vivez avec une maladie inflammatoire chronique du tube digestif, ou encore vous êtes issu(e) d'une famille où, à chaque génération, on a observé un ou plusieurs de cas de cancer du côlon.

Si vous êtes dans l'un de ces cas, vous devez passer d'emblée une coloscopie. Si l'un de vos très proches a été touché par un cancer, la première coloscopie aura lieu 5 ou 10 ans avant l'âge d'apparition de la maladie chez votre proche. Par exemple, si votre père a eu un cancer à 60 ans, votre première coloscopie devra être programmée l'année de vos 50 ans, puis tous les 5 ans si aucune anomalie notable n'est détectée lors de l'examen.

Si l'on soupçonne une forme familiale de cancer (toutes les générations touchées), la première coloscopie pourra se dérouler dès l'âge de 20 ans puis tous les 2 ans.

- Deuxième cas de figure : vous ne présentez pas de facteurs de risque particulier. A partir de 50 ans et jusqu'à
votre 75ème anniversaire, que vous soyez une femme ou un homme, on vous proposera un test de dépistage gratuit." Et si votre médecin généraliste ne vous en parle pas, n'hésitez pas ! Vous avez le droit de lui rappeler que votre êtes concerné(e). C'est d'ailleurs l'objectif de la campagne d'information à l'occasion du mois de mobilisation général : Mars Bleu.

En quoi consiste le test Hemoccult II®?

 title="Il s'agit de prélever, à l'aide d'une spatule en bois, l'équivalent d'un petit pois, pas plus, de vos selles, de l'étaler sur un papier enduit d'un réactif puis de l'envoyer au centre de dépistage, dans l'enveloppe qui vous aura été fournie", conseille le Pr Pierre Michel, gastro-entérologue.

Si le test est positif, vous serez invité(e) à passer une coloscopie. "Mais cela ne signifie pas forcément qu'il s'agit d'un cancer : dans un cas sur deux, on ne trouve aucune anomalie, et, dans l'immense majorité des cas lorsqu'on en découvre une, il s'agit d'un polype, qu'on enlève lors de l'examen", rassure le spécialiste. "S'il est négatif et que vous ne présentez pas de symptômes, vous repasserez le test tous les deux ans. En revanche, si vous souffrez de maux de ventre depuis peu, que vous avez maigri récemment sans faire de régime particulier, que vous remarquez parfois du sang dans vos selles, que votre transit s'est modifié ces derniers temps et est devenu irrégulier, parlez-en à votre médecin traitant ou votre gastro-entérologue. En effet, il ne faudra pas faire le test Hemoccult II® qui pourrait vous rassurer à tort, mais il sera indispensable de faire une coloscopie".

Ce test est très important car, ainsi que le souligne le Pr Pierre Michel : "Dans les départements où l'on a le plus de recul parce que le dépistage systématique y est pratiqué depuis longtemps, on note une régression de 35% de mortalité par cancer colorectal à partie du moment où la moitié de la population accepte de participer".

Vers un dépistage encore plus fiable ?

Vers un dépistage encore plus fiable ?"Deux voies de recherches sont actuellement développées en matière de dépistage. D'une part plusieurs équipes dans le monde, dont une équipe allemande très avancée, travaillent actuellement sur un dépistage sanguin du cancer colorectal grâce à des marqueurs spécifiques, qui pourrait voir le jour dans les 5 à 10 ans qui viennent", confie le Pr Pierre Michel, gastro-entérologue.

"D'autre part, la coloscopie virtuelle par scanner, déjà utilisée dans certains services, pourrait se généraliser d'ici peu. L'avantage est que, contrairement à la coloscopie actuelle par endoscope, cet examen ne demande pas d'anesthésie et ne nécessite pas de passer par les voies naturelles. Toutefois, pour le moment, cette méthode est en cours d'évaluation : il faut pouvoir standardiser les résultats, afin que les images obtenues puissent être lues et interprétées de la même façon par tous les professionnels. "


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