Des douleurs provenant de la localisation de la tumeur
Selon l’institut national du cancer : "ce sont les conséquences de la tumeur et ses effets sur le corps qui peuvent entraîner des douleurs".
Ainsi, la tumeur peut entraîner :
- des douleurs mécaniques lorsqu’elle comprime, détruit ou empêche le fonctionnement normal d’un organe ou d’une partie du corps (maux de ventre pour un cancer de l’appareil digestif par exemple).
- des douleurs inflammatoires lorsqu’elle envahit un tissu comme un os ou la paroi d’un organe. Le corps, en la détectant comme un corps étranger, déclenche une réaction de défense, une inflammation.
- des douleurs neuropathiques lorsqu’elle comprime, envahit, ou détruit une partie du système nerveux (nerf, cerveau, moelle épinière).
Sachez-le : certains cancers sont douloureux rapidement dès le début de la maladie et d’autres ne provoqueront aucune douleur, même à un stade avancé. La douleur n’est pas donc pas automatiquement un signe de gravité.
Les cancers les plus douloureux
La douleur n’est pas systématique, mais dans la majorité des cas, elle est souvent présente au fur et à mesure que la tumeur grossit. Certains cancers sont cependant plus douloureux que d’autres.
Lesquels :
- "le cancer de l’os et tous les cancers qui métastasent au niveau de l’os (sein, rein, thyroïde et prostate) sont douloureux" explique le Dr Philippe Poulain. La douleur provenant d’une inflammation des tissus et d’une tuméfaction.
- "les cancers de la plèvre et du péritoine, les cancers qui touchent des plexus nerveux, comme le plexus brachial*ou lombaire**"
- "les cancers gynécologiques et digestifs, qui, à un stade avancé, se développent dans le pelvis, une zone, qui lorsqu’elle est touchée, est très douloureuse".
* Le plexus brachial est un plexus nerveux situé à la base du cou et dans la partie postérieure de la région axillaire.
** Le plexus lombaire est une zone qui traverse un groupe de nerf spinal, qui innerve les muscles de la partie inférieure du corps.
La douleur due aux traitements
Les douleurs ne sont pas toujours entraînées par l’évolution de la tumeur. Les traitements peuvent contribuer à la survenue de certaines d’entre-elles.
- après une intervention chirurgicale, où des douleurs postopératoires sont systématiques. Ces douleurs dites aiguës disparaissent en quelques jours ou semaines, le temps d’une cicatrisation complète. "Il arrive cependant qu’involontairement la chirurgie abîme ou sectionne les structures nerveuses" explique le Dr Philippe Poulain. "Cela entraîne des douleurs neuropathiques dans certaines parties du corps".
- après certains traitements comme "la chimiothérapie, dont les produits très agressifs peuvent abîmer les structures nerveuses, provoquant des douleurs neuropathiques" ou la radiothérapie*.
** La radiothérapie, en elle-même, est indolore, mais au fur et à mesure des séances, les rayons, en traversant des tissus sains pour atteindre la tumeur, peuvent entraîner des douleurs inflammatoires (sensations de brûlures, gonflements…). Les nerfs et tissus touchés par les rayons, s’ils ne parviennent pas à s’auto-réparer, provoquent des douleurs chroniques.
Comment la douleur s'active ?
Très souvent, le cancer se développe en silence, sans faire mal. C’est au cours de l’évolution de la maladie, mais parfois tardivement, que la douleur s’active.
Pourquoi : "La tumeur est un amas de cellules sans nerfs. Elle n’a donc aucune sensibilité et n’est pas douloureuse", explique-t-on à l’institut national du cancer. La douleur est soit entraînée par le développement de la tumeur et son lot de complications, soit provoquée par les traitements et leurs conséquences (chirurgie avec les douleurs post-opératoires, radiothérapie, chimiothérapies avec des lésions neuropathiques…).
Sachez-le : selon la Ligue contre le cancer, dans environ 70 % des cas, la douleur sera en rapport avec la tumeur elle-même par des phénomènes de compressions, d’infiltration, d’ulcération…, dans environ 20 % des cas, elle sera la conséquence des traitements et dans environ 10 % des cas, elle sera liée à une maladie déjà existante (arthrose, diabète…).
Les traitements pour prendre en charge la douleur
"Traiter le cancer est le premier traitement contre la douleur. Ensuite, viennent différents protocoles et techniques. Tout dépendra ensuite des personnes et de leur ressenti face à la douleur" explique le Dr Philippe Poulain.
Comment :
- des antalgiques classiques lorsque la douleur reste supportable, et plus puissants, comme la morphine*.
- Des antidépresseurs et des anticonvulsivants, qui agissent sur les douleurs neuropathiques, ainsi que des patchs de capsaïcine ou d’anesthésiques locaux" explique le Dr Philippe Poulain.
- en fonction de la localisation de la douleur, de nombreuses techniques seront également tentées comme certains protocoles de radiothérapie pour lutter contre l’inflammation, l’administration de certains dérivés dans le liquide céphalo-rachidien…
Et aussi : une écoute et une prise en charge psychologique** s’avèrent toujours nécessaires. L’objectif étant de rendre supportable le quotidien des patients.
* utilisés lors de certaines périodes très douloureuses.
** Un conseil : en cas de douleur, il est important d’en parler avec l’équipe soignante.
Remerciements au Dr Philippe POULAIN, trésorier de l’Association Francophone des Soins Oncologiques de Support (AFSOS) - www.afsos.org, médecin à la Polyclinique de l’Ormeau-Tarbes. Remerciements à l’Institut National Du Cancer pour ses conseils et l’accès à sa documentation - www.e-cancer.fr
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