Cancer : les dangereuses idées reçues des Français

Êtes-vous vraiment au point sur le cancer, sur ses causes, sur ses facteurs de risques et sur ses conséquences ? Si c’est le cas, vous faites partie des Français les mieux informés sur cette maladie qui tue plus de 150 000 personnes par an dans l’Hexagone. Toutefois, vos semblables ne sont pas bien nombreux : la 4ème édition du Baromètre cancer de Santé publique France sur les perceptions et les comportements des Français face au cancer montre que les Français ont encore des lacunes. Celui-ci a été réalisé via un questionnaire auquel ont répondu près de 5000 personnes âgées de 15 à 85 ans.

Cancer : “Les perceptions ne s’appuient pas vraiment sur les connaissances scientifiques”

“Les Français nous rapportent se sentir bien informés sur les cancers. Cependant, nous nous rendons compte que lorsque l’on s’intéresse plus spécifiquement aux facteurs de risques, et notamment aux facteurs de risques évitables, leurs perceptions ne s’appuient pas vraiment sur les connaissances scientifiques. Par exemple, le lien entre facteurs psychologiques et cancer (c’est-à-dire le stress de la vie moderne, les expériences traumatiques) est souvent cité par les Français. Or, il n’y a aucune preuve scientifique avérée sur ce lien”, alerte Santé publique France.

Autre résultat qui inquiète l’organisme : la sous-estimation des risques pour la santé liés au tabagisme. En 2020 en France, plus de 30% des personnes de 18 à 75 ans fument occasionnellement et 25,5% fument quotidiennement. Pourtant, le tabac est le 1er facteur de risque évitable de cancer. Et ce n’est pas tout : “1 fumeur sur 2 place au moins un des seuils de dangerosité (c’est-à-dire le nombre de cigarettes fumées par jour ou le nombre d’années de tabagisme) au-dessus de sa propre consommation”, déplore Santé publique France.

“23,5% des personnes pensent que boire un peu de vin diminue le risque de cancer”

Les connaissances en termes de dangers liés à la consommation d’alcool sont également à améliorer, si l’on s’en tient aux données du Baromètre. Ce n’est pas un secret : les Français en sont de grands consommateurs : 7,1% à 12,6% des adultes en boivent quotidiennement. L’alcool est par ailleurs le 2e facteur de risque évitable de cancer. Pourtant, “les personnes qui en consomment le citent moins spontanément comme un facteur de risque de cancer que celles qui sont abstinentes. Cette mise à distance est d’autant plus importante que la consommation est élevée”, s’inquiète Santé publique France.

Ce qui choque particulièrement dans les résultats du Baromètre cancer de Santé publique France, ce sont les fausses croyances des Français sur les facteurs de risque de cancer. “Le poids des idées reçues et leur augmentation sont également plus marqués”, assure Santé publique France. Exemple frappant : près de la moitié des personnes interrogées sont en effet persuadées que “faire du sport permet de se nettoyer les poumons du tabac”. Bien entendu, c’est complètement faux. Par ailleurs, “23,5% des personnes pensent que boire un peu de vin diminue le risque de cancer plutôt que de ne pas boire du tout”. La propagation de ces fake news est particulièrement préoccupante, car elle laisse croire à des personnes à risque qu’elles n’ont pas besoin de se faire dépister.

Le tableau dressé par Santé publique France n’est cependant pas complètement négatif, puisque l’organisme note que certaines connaissances ont progressé, notamment en termes d’alimentation, en particulier en ce qui concerne les dangers de la charcuterie et de la viande rouge et les bienfaits des fruits, légumes et légumineuses. Conclusion : les Français peuvent mieux faire.