Le cancer de Bernard Tapie revient toujours sur la table. Et sa fille, Sophie, en fait les frais. Impossible pour elle de parler de sa musique, de sa vie ou encore de ses projets sans qu'on lui demande des nouvellessur la santé de son père. Une question devenue insupportable, comme elle le fait savoir au sein de l'émission "On n'est pas couchée", diffusée le samedi 30 mai.
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Samedi 30 mai 2020, Sophie Tapie était invitée dans l'émission On n'est pas couché, diffusée sur France 2, pour défendre son tout nouveau single Malaisant et parler des violences conjugales.
Mais alors que la jeune chanteuse de 32 ans était assise dans le fauteuil depuis quelques minutes seulement, le sujet du cancer de son père a été mis sur la table.
Une question certes courante, mais surtout intrusive pour la fille de l'un des hommes d'affaires français les plus redoutés. Elle n'a d'ailleurs pas tardé à le faire remarquer :
"C'est compliqué. Même pour moi, c'est compliqué d'en parler. Là maintenant, ce qui me gêne, c'est un rapport à la maladie en permanence. C'est déjà hyper dur psychologiquement d'avoir un proche qui est malade. J'entends la bienveillance des gens, c'est hyper gentil dans la rue quand les gens m'arrêtent et me demandent : 'Comment va votre papa ?', mais c'est juste que, psychologiquement, ça fait beaucoup de peine", a-t-elle confié, avec peine.
Bien consciente que son père est un personnage public qui intéresse les Français, les questions au sujet de son cancer sont malgré tout devenues difficiles à entendre : "C'est très dur (...) toutes les cinq minutes, on vous ramène au drame qui est : avoir un proche qui est malade."
Pour rappel, Bernard Tapie est atteint d'un double cancer de l’estomac et de l’œsophage.
Fin novembre 2019, l'ancien ministre de la Ville annonçait que les métastases de son cancer s'étaient propagées jusqu’à ses poumons. Cette évolution l'avait obligé à se faire opérer en se faisant retirer l'estomac et une partie de l'œsophage. “On coupe les côtes, on soulève le poumon, bref, c’est très dur et ça dure environ 17 heures”, avait-il il précisé.
Il avait confié en être à "une étape très mauvaise", mais il gardait confiance dans ses médecins. "Pour l'instant, ils n'ont pas trouvé la solution mais je garde espoir", avait-il révélé au Parisien.
Bernard Tapie suivrait un nouveau traitement expérimental en Belgique
Depuis, il semblerait que le gérant du Groupe La Provence, ait trouvé une solution. C'est le journaliste Olivier Mazerolle, invité sur LCI, qui a révélé cette information.
Après avoir été infecté par le Covid-19, il a suivi un traitement à base de chloroquine, en connaissant les risques qu'il prenait. Il a comparé son expérience à celle que vit actuellement Bernard Tapie, qui suivrait un traitement expérimental en Belgique.
"Bernard Tapie est atteint d’un cancer au dernier degré. Il sait pertinemment que s’il n’est pas traité, il va mourir.
"En France, il ne le peut pas, c’est pourquoi il va deux fois par mois en Belgique, où on autorise ce genre d’expérimentation avec un patient totalement conscient de la situation bien entendu", a-t-il poursuivi.
Malgré son cancer, Bernard Tapie reste combatif
Malgré les épreuves qu'il endure, l'ancien député de Marseille n’est pas du genre à se plaindre. Il admet même avoir "un coefficient de résistance à la douleur très important”.
Il déplore d’ailleurs la prise en charge de la douleur qui se fait à l’hôpital. Un jour, alors qu'il était en train de se réveiller, une infirmière lui tend une poire en lui disant “si vous avez mal, vous appuyez”, précisant ensuite qu’il s’agit de morphine. “J’ai trouvé que c’était une faute de le dire comme ça”, souligne Bernard Tapie. “Il fallait dire au malade : vous allez avoir un peu mal, essayez de résister et, quand vous ne pouvez plus, appuyez”.
L’homme politique précise : “j’ai fait comme tout le monde, j’ai appuyé… Mais deux fois au lieu de dix. Moralité, j’ai fait trois jours de réa au lieu d’une semaine”.
Bien sûr, il reste conscient que tout le monde est différent. “Je ne donne pas de leçon. Aucun être au monde n’a le même taux de sensibilité à la douleur que le voisin”.
"La science va tellement vite que la perspective de guérison aujourd’hui d’un cancer peut changer en 15 jours”
En outre, l'homme d'affaires essaye de rester positif et de donner l’exemple.
“Je dois prendre en considération qu’il y a 450 000 personnes dans notre pays qui souffrent d’un cancer, avec 2-3 personnes qui en subissent les conséquences. [...] Et si on a eu la chance d’être désigné par le hasard et pour être un de ceux qui leur parle, et bien je suis content de cette mission”.
Quant à son espérance de vie, ce n’est pas un sujet sur lequel il s’attarde. “Je ne m’accroche pas moi, j’existe, je vis, j’ai mes enfants, j’ai ma femme, mes amis, je bosse…”, explique-t-il.
“Il y a une chose qu’il faut dire aussi, aux cancéreux : la science va tellement vite que la perspective de guérison aujourd’hui d’un cancer peut changer en 15 jours”.
On ne peut alors que lui souhaiter que son nouveau traitement expérimental en Belgique porte ses fruits.
Cancer de l'estomac : quels traitements sont envisageables ?
La chirurgie est le traitement habituel d’un cancer de l’estomac. Selon la localisation de la tumeur, l’intervention consiste à retirer tout ou partie de l’estomac (gastrectomie totale ou partielle).
Une chirurgie de reconstruction est pratiquée en même temps pour rétablir la continuité du tube digestif. L’intervention est parfois précédée et suivie d’une chimiothérapie associée dans certains cas à une radiothérapie.
La chimiothérapie consiste à administrer au patient des médicaments anticancéreux qui agissent dans l’ensemble du corps sur toutes les cellules cancéreuses, y compris celles qui ne sont pas repérables par les examens.
La radiothérapie, elle, utilise des rayons pour détruire localement les cellules cancéreuses.
Si la tumeur n’est pas opérable, une chimiothérapie peut contribuer à ralentir le développement de la maladie, à soulager les symptômes (diminuer les douleurs notamment) et à améliorer la qualité de vie.
Quels sont les effets indésirables des traitements ?
Les effets indésirables diffèrent en fonction des traitements. Il est important de les signaler à l’équipe soignante.
Tout d'abord, la douleur est fréquente après l’opération chirurgicale (gastrectomie totale ou partielle). Un traitement antalgique est proposé à chaque patient, en fonction de l’intensité de la douleur qu’il ressent.
Des complications sont également possibles. Le principal risque est celui de formation d’une fistule liée à une suture incomplète entre l’œsophage et l’intestin. Elle entraîne la fuite du contenu du tube digestif, favorisant le développement d’un abcès. Une nouvelle intervention doit alors être programmée en urgence pour fermer la fistule.
Plus rarement, des hémorragies, des phlébites ou des infections sont observées. Un traitement spécifique sera proposé le cas échéant.
Bon à savoir : des soins et soutiens complémentaires peuvent être mis en œuvre pour faire face aux conséquences de la maladie et de ses traitements : difficulté à se nourrir, douleur, besoin de soutien psychologique, etc. Ces soins, sont assurés par différents professionnels : nutritionniste, spécialiste de la douleur, psychologue, assistant social...
Bernard Tapie : pourquoi sa fille Sophie ne supporte plus qu'on lui parle de son père, Femme Actuelle, 31 mai 2020.
Bayrou convoqué chez la juge : «Surtout, qu’il ne démissionne pas», lance Bernard Tapie, Le Parisien.
La prise en charge du cancer de l’estomac, HAS.
Cancers de l'estomac : les traitements, Fondation ARC.
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