Vous avez la soixantaine bien entamée mais votre mode de vie actif, votre peps et votre entourage vous donnent l’impression d’avoir dix voire vingt ans de moins ? Ce décalage entre votre âge biologique et cet âge subjectif plus jeune pourrait bien vous profiter à moyen et long terme.
Ce rajeunissement subjectif aiderait à se sentir plus satisfait de son existence et serait gage d’une vie plus longue en bonne santé, d’après The Washington Post.
Le média américain se fait l’écho des conclusions d’une étude allemande de l’université de Heidelberg. Celle-ci montre une corrélation entre un âge subjectif plus jeune et de meilleurs indicateurs de santé globale.
Les personnes âgées qui se sentent jeunes auraient un risque de démence plus faible, des symptômes de dépression réduits, et une meilleure longévité en bonne santé.
Se sentir jeune dans sa tête pourrait constituer une nouvelle clé du bien vieillir et servir de "marqueur biopsychosocial" d’un vieillissement en meilleure santé.
Plus jeune dans sa tête, mieux dans ses baskets
Les chercheurs allemands ont décortiqué les données d’une vaste enquête sur le vieillissement démarrée en 1996. Un panel de 14 928 adultes allemands âgés entre 40 et 85 ans a été suivi pendant 24 ans.
Parus dans Psychological Science en avril dernier, les résultats montrent qu’en moyenne les participants se sentaient 11 ans plus jeunes que leur âge chronologique. Et malgré le passage des années, l’âge subjectif des volontaires interrogés restait comme figé. Ce "rajeunissement subjectif" était associé à un meilleur niveau de satisfaction globale, un plus faible déclin cognitif et un moindre taux de mortalité.
Un rempart contre l’âgisme
Les chercheurs ne s'expliquent pas clairement les causes de ce cercle vertueux lié au rajeunissement subjectif. Ils suggèrent néanmoins que cette perception chez les personnes âgées soit une réaction, un mécanisme d’adaptation face à l’âgisme, ces discriminations liées à l’âge qui sévissent dans différents secteurs de la société (l’accès aux soins, l’emploi, le logement, etc).
Autrement dit, se sentir jeune pourrait aider les seniors à se sentir moins vulnérables face à ces stéréotypes qui entourent le vieillissement.
Réalité taboue, l’âgisme (comme le sexisme), est devenu un enjeu de santé publique. L’organisation mondiale de la santé a mis en garde contre ses dangers sur la santé physique et mentale des personnes âgées qui en sont victimes : isolement social, solitude, insécurité financière, baisse de la qualité de vie et décès prématuré. 6,3 millions de cas de dépression dans le monde seraient dus à l’âgisme, selon l’OMS.
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