Libido : elle réduirait les risques de mortalité de 69% chez les hommes

Le désir sexuel masculin a tendance à diminuer avec l’âge. Cela est dû à la baisse de la testostérone, l'hormone responsable du désir. Toutefois, la libido varie en fonction des personnes. Ainsi, certains hommes peuvent éprouver une baisse de désir, même à un jeune âge. Des facteurs psychologiques comme l’anxiété, la dépression ou le stress peuvent être en cause. Un manque de désir sexuel récurrent peut aussi avoir des impacts psychologiques et être la source de problèmes conjugaux.

Pire : les risques d’une faible libido pourraient être bien plus graves, selon les chercheurs du Department of Public Health and Hygiene (Japon). En effet, dans une étude publiée le 14 décembre 2022 dans la revue PLOS One, les chercheurs estiment qu'avoir une faible libido en vieillissant serait associée à un risque plus élevé de mortalité.

Mortalité et libido : une association observée uniquement chez les hommes

Pour cette étude, les chercheurs ont suivi 20 969 personnes (8 558 hommes et 12 411 femmes) âgées de plus de 40 ans, sur une période de 7 ans. Les participants ont tout d’abord été interrogés via un questionnaire sur leur niveau de désir sexuel. Parmi les hommes, 82% (7 032) ont déclaré être intéressés par le sexe, contre 79% des femmes (9 551 femmes).

Les scientifiques ont également réalisé des bilans de santé annuels sur les bénévoles, jusqu’à la fin de l’étude. Pendant ces 7 ans, 503 personnes sont décédées, et 352 d’entre elles étaient des hommes. Parmi les décès, 67 étaient dus à des maladies cardiovasculaires et 162 à des cancers. Sur les décès masculins, 4% sont survenus chez des hommes "sexuellement intéressés".

Les chercheurs ont pris en compte différents facteurs tels que l’Indice de masse corporelle (IMC), l’âge, l’état matrimonial, le tabagisme, la consommation d’alcool, l’éducation, la détresse psychologique ou certaines pathologies comme le diabète et l’hypertension. En prenant en compte tout cela, les scientifiques ont constaté que les hommes ayant un fort intérêt pour le sexe étaient significativement moins susceptibles de mourir, toutes causes confondues. En effet, le risque de mortalité était réduit de 69% chez les hommes avec une forte libido. Toutefois, aucune association similaire n’a été faite du côté des femmes.

La baisse de libido associée à une mauvaise santé générale

"Le manque d'intérêt sexuel est suggéré comme un facteur de risque de mortalité toutes causes confondues chez les hommes japonais de plus de 40 ans. Cette découverte a des implications sur l'importance de l'intérêt sexuel dans l'augmentation de la longévité dans cette population", concluent les auteurs. Davantage de recherches sont nécessaires afin de mieux comprendre pourquoi la libido à un tel impact sur la longévité, et pourquoi les femmes ne sont pas concernées. "Une étude plus approfondie est nécessaire pour clarifier les mécanismes qui sous-tendent les effets préventifs de l’intérêt sexuel sur la mortalité", estiment les chercheurs.

Toutefois, les scientifiques ont déjà des hypothèses. Selon eux, l'absence de libido peut "affecter une gamme de réponses inflammatoires, neuroendocrines et immunitaires" chez les participants masculins. De plus, une mauvaise libido est souvent associée à une mauvaise santé globale, tels que des problèmes psychiques, l’obésité ou encore une mauvaise alimentation.