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Elles sont la bête noire des médecins anti-âge, traquées par les chercheurs en quête d’antidotes au vieillissement. Si les cellules « zombies » jouissent d’une aussi mauvaise réputation, c’est qu’elles mènent la vie dure à notre organisme en accélérant le vieillissement de nos cellules.

Des cellules sénescentes "immortelles"

Mais que se cache-t-il derrière ces cellules zombies ? Cette appellation peu valorisante renvoie à la sénescence, un phénomène normal associé au vieillissement. Avec l’âge, chaque cellule peut se muer en cellule sénescente, un état par lequel la cellule dévie de son fonctionnement normal.

Alors que chaque nouvelle cellule saine, se multiplie en donnant naissance à de nouvelles cellules avant de mourir, les cellules sénescentes, elles, cessent de croître et de se diviser. Mais elles continuent de libérer des molécules inflammatoires qui dégradent les tissus. Des dermatologues américains ont bien décrit le processus dans un article au Huffington Post américain: "Ces cellules ont cessé de se diviser, mais ne meurent pas", expliquait le Dr Christine Ko, dermatologue agréée et professeur de dermatologie à la Yale School of Medicine au média américain.

Quand les cellules zombies attaquent nos cellules

Chaque cellule a le potentiel de se transformer en cellule zombie, se détournant de leur fonction naturelle. Leur multiplication dans l’organisme peut s’avérer problématique. Chez une personne jeune, le système immunitaire leur fait barrage et parvient à détruire ces cellules sénescentes.

En revanche, avec l’âge, le système immunitaire peut se sentir dépassé et se révéler impuissant à les éliminer, ce qui peut affaiblir l’organisme.
En trop grand nombre, ces cellules "empoisonnent" en quelque sorte les cellules saines voisines en libérant des substances chimiques inflammatoires aux effets toxiques, ajoutait le Dr Kristina Collins, autre dermatologue certifiée interrogée par le journal américain.

Des biomarqueurs de sénescence associés à un état de santé dégradé

La présence hostile et indésirable des cellules zombies peut alors rendre plus vulnérable à divers problèmes de santé et maladies liées au vieillissement. Ce cercle vicieux est mis en lumière dans une récente étude menée par des chercheurs américains de la Mayo Clinic. Dans la revue Aging Cell, les scientifiques apportent de nouvelles connaissances sur l’influence des cellules zombies dans le vieillissement.

Les chercheurs sont partis du constat que nous vieillissons à des rythmes différents et que l’âge biologique (ou physiologique) n’est pas toujours le reflet de notre âge chronologique (qui se calcule à partir de la date de naissance).

Autrement dit, au même âge (et dès 30 ans, d’après une étude parue en 2015 dans la revue PNAS), certaines personnes vieillissent plus vite que la moyenne. Les cellules sénescentes perturberaient le processus naturel de vieillissement et dégraderaient l’état de santé des personnes âgées concernées.

Un risque accru de décès chez les personnes âgées

Les travaux ont porté sur un panel de 1 923 adultes âgés de 65 ans et plus, dont 68 % qui souffraient d’une maladie chronique et 32 % d'une seule maladie.

"Nous avons découvert qu'un groupe de protéines diverses sécrétées par les cellules zombies peut servir de biomarqueurs de la sénescence et prédire l'état de santé des personnes âgées", explique Jennifer St. Sauver, auteur principal de l'étude et directrice scientifique du Population Health Science Scholars Program au Robert and Patricia Kern Center for the Science of Health Care Delivery de la Mayo Clinic.

Il semblerait que ces biomarqueurs puissent prédire le risque de décès. "Nous avons également découvert que la mesure de ces biomarqueurs dans le sang peut aider à prédire la mortalité au-delà de la combinaison de l'âge chronologique, du sexe ou de la présence d'une maladie chronique".

Une interaction encore méconnue entre le mode de vie et les cellules zombies

Les chercheurs ont en effet constaté que des niveaux plus élevés de biomarqueurs sénescents spécifiques étaient tous associés à un risque accru de décès et que parmi ces biomarqueurs, certains favorisaient le développement de maladies chroniques, de maladies cardiaques et certains types de cancers.

Les cellules zombies restent un vaste terrain d’exploration scientifique. Des recherches sont notamment en cours pour comprendre en quoi notre mode de vie, l'alimentation,l'activité physique et la prise médicamenteuse pourraient aider à contrer et à éliminer ces cellules sénescentes, en influençant le niveau de leurs biomarqueurs.

Sources

https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/acel.14006

https://www.eurekalert.org/news-releases/1034493

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