Nous vivons de plus en plus vieux, c’est un fait. Et globalement en meilleure forme. Mais on peut faire mieux et rester en bonne santé plus longtemps.
“Je vois beaucoup de patients de plus de 60 ou 70 ans qui me disent être en excellente forme, sans problème de santé. Et quand je creuse, ils ont du diabète ou du cholestérol, qui est stabilisé par des traitements médicamenteux, remarque le Dr de Jaeger, médecin physiologiste et président de la Société française de médecine et de physiologie de la longévité. Certes, ces maladies métaboliques sont stabilisées, mais elles n’en sont pas néanmoins bien présentes et on ne peut plus parler de bonne santé !”
Ce que propose le Dr de Jaeger dans son livre “Bien vieillir sans médicaments dès 40 ans” (éd. Le Cherche Midi) c’est d’anticiper et de se préserver de ces maladies plus courantes quand on avance en âge. Le vieillissement en lui-même ne peut pas être inversé, mais "il peut être modulé" d'après le physiologiste. Il démarre dès la fin de l’adolescence et se poursuit tout au long de la vie. “Après 50 ans, nos réserves sont amoindries (on le voit bien que nos performances diminuent si on pratique un sport) et nos capacités fonctionnelles sont plus faibles, constate le spécialiste. Chez les femmes, la ménopause accélère tout.”
Pas de médicament miracle, mais de bons gestes au quotidien
“J’ai l’habitude de dire qu’il faut travailler pour sa santé, explique encore le Dr de Jaeger, tout comme on se brosse les dents plusieurs fois par jour pour préserver sa dentition. Plus tôt on commence mieux c’est (le but étant de ne pas abîmer inutilement son capital santé), mais il n’est jamais trop tard, on peut toujours avoir des effets bénéfiques.”
Dans le diaporama qui suit, le Dr de Jaeger vous donne des conseils ciblés mais ils s’inscrivent dans une prise en charge plus globale qui doit impérativement s’articuler autour de deux axes: la réduction du surpoids - qui fait le lit des principales maladies métaboliques et cardio-vasculaires et réduit l’espérance de vie en bonne santé - et la lutte contre la sédentarité. “Marcher un peu ne suffit pas, prévient le médecin, il faut vraiment être plus actif, travailler à la fois son coeur et conserver une bonne masse musculaire”. Le spécialiste conseille ainsi de coupler des activités d’endurance (comme la marche active) avec du renforcement musculaire (du gainage par exemple).
Parallèlement, voici 7 conseils à suivre.
S’auto-évaluer
Avant de radicalement changer votre alimentation ou de vous lancer à corps perdu dans une nouvelle activité physique: auto-évaluez-vous. “Il faut avoir une vision objective de ses propres capacités mais aussi de ses possibilités (par rapport à votre emploi du temps par exemple), car l’idée ici est d’installer de nouvelles habitudes à vie”, explique le Dr de Jaeger. Prenez le temps de réfléchir à vos objectifs. Cette évaluation est fondamentale car elle va permettre à terme de mesurer vos progrès.
Diminuer les fruits
“En dehors de fruits rouges et des agrumes, les fruits sont très -trop- riches en sucres pour être consommés sans limite", constate le Dr de Jaeger. Or, notre alimentation est déjà beaucoup sucrée, ce qui participe pour beaucoup à l’inflammation générale de l’organisme (le sucre est un aliment pro-inflammatoire) et donc aux douleurs chroniques.
Lutter contre la déshydratation
“La déshydratation chronique abîme les reins, note le Dr de Jaeger, ce qui altère de nombreuses fonctions organiques et a un impact délétère sur la viscosité du sang et donc le risque de thrombose.”
Préserver son capital hormonal
La sécrétion hormonale diminue de fait avec l’âge. “Ce peut être intéressant, en accord avec son médecin traitant, de faire un bilan hormonal”, précise le médecin. Parallèlement, on peut adopter de bons gestes (soigner son sommeil, voir plus loin) et des aliments qui stimulent la sécrétion hormonale (riches en oméga-3 par exemple).
Augmenter les protéines
Les apports en protéines ont globalement tendance à diminuer avec l’âge. C’est ennuyeux car car cela favorise la perte de la masse musculaire (sarcopénie), situation renforcée par notre tendance naturelle à la sédentarité. Or maintenir un niveau d’activité physique est primordial pour bien vieillir.
Respecter son sommeil
C’est très important car le sommeil devient moins régulier, moins réparateur avec l’âge, or “la mélatonine, une hormone qui a de multiples actions etparticipe à la longévité, est secrétée la nuit quand on dort dans le noir complet”, précise le Dr de Jaeger.
Entretenir ses relations sociales
“Nous avons déterminé dans le monde des “zones bleues” qui sont des régions où l’on vit le plus longtemps mais surtout le plus longtemps en bonne santé, partage notre médecin. Nous avons remarqué que dans ces zones, les personnes conservaient des liens sociaux tout au long de leur vie avec des valeurs fortes comme l’entraide et le partage.”
Interview du Dr de Jaeger.
Bien vieillir sans médicaments dès 40 ans, éditions du Cherche Midi.
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