On aura tout dit (ou presque) sur le sucre. Il fait grossir (387 calories au 100 g tout de même), il donne des caries, favorise le diabète, fait grimper la glycémie en flèche (du coup, il ouvre la faim et pousse au grignotage) et nous rend complètement dépendant.
Dans ces conditions, il est tentant de se tourner vers les faux sucres, des édulcorants qui apportent la même sensation de sucré en bouche mais qui n’ont pas tous les inconvénients du sucre : ils ne font pas monter la glycémie, affichent très peu de calorie (voire zéro)...
Sur le papier, les édulcorants ont donc tout bon. D’ailleurs, même si on n'adoucit pas notre café avec du faux sucre, difficile de faire l’impasse. Ils ont envahi les rayons de nos supermarchés et il suffit de porter son dévolu sur un produit estampillé “sans sucre” pour avaler un édulcorant. Quel édulcorant plus particulièrement ? Difficile de le savoir sans scruter les étiquettes.
Edulcorants : les traquer dans les étiquettes
Voici les principaux édulcorants disponibles sur le marché
Les édulcorants dits intenses, leur pouvoir sucrant est 150 à 600 fois supérieur à celui du sucre (il en faut donc très peu pour la même saveur).
- Aspartam (E951)
- Saccharine (E954)
- Stevia (E960)
Les polyols (ou sucres-alcool), très utilisés par l'industrie agro-alimentaire.
- Sorbitol (E420)
- Xylitol (E967)
- Maltitol (E965)
Les faux sucres sont-ils (vraiment) mauvais pour notre santé ?
Se valent-ils tous ? Non. Certains sont plus innocents que d’autres.
L’aspartam est le mauvais élève, sans aucun doute puisque cet édulcorant chimique (très utilisé dans l’industrie agro-alimentaire) a été classé comme cancérogène possible en juillet 2023 par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC). Mais dans l’ensemble, les édulcorants n’ont pas vraiment la faveur des nutritionnistes. Le Dr Pierre Nys, diabétologue, endocrinologue-nutritionniste les épingle dans son dernier livre “Je m’initie à l’alimentation anti-diabète" (éd. Leduc). Voici ce qu’il en pense.
Les édulcorants détraquent nos intestins
Les faux sucres en -ol font partie des Fodmaps, des sucres qui ne sont que très lentement (voire pas du tout) absorbés par l’intestin. Ces polyols en particulier provoquent ballonnements et douleurs digestives.
Qu’en dit le Dr Nys ? “Ils dérèglent l’appétit et le microbiote intestinal.”
Ils favorisent le diabète
Certains édulcorants peuvent être conseillés (par le médecin) dans le cadre d’une alimentation antidiabétique.Il faut alors veiller à respecter les conseils du diabétologue. Toutefois, la consommation d’édulcorants au long cours favorise le prédiabète.
Qu’en dit le Dr Nys ? “Ils favorisent l’intolérance au glucose (prédiabète), le surpoids et le diabète au final.”
Ils ne sont pas naturels
Si la stévia se distingue, car c’est un édulcorant naturel, produit à partir d’une plante, la majorité des autres sont des molécules chimiques.
Qu’en dit le Dr Nys ? “Ils entrent dans la composition des produits industriels que nous cherchons à limiter, car une alimentation saine et minceur est une alimentation le plus naturelle possible, constituée de produits bruts : du poisson, des œufs, des légumes… Certainement pas du “faux sucre” produit en laboratoire par des chimistes !”
Ils sont plus chers que le sucre
Une enquête de France Info mené en mars de cette année en grande surface dresse un constat sans appel : les produits allégés en sucre (zéro, light, etc.) sont plus chers que leur version originale au “vrai” sucre.
Qu’en dit le Dr Nys ? “L’intérêt de ces produits aux faux sucres est exclusivement commercial. Ils ne sont utiles ni à la santé, ni pour perdre du poids, bien au contraire.”
Ils ne font pas maigrir
Qu’en dit le Dr Nys ? “La principale motivation pour consommer ces produits est l’espoir de mincir car “ils n’apportent pas de calories”. Or les personnes qui ont recours aux faux sucres grossissent plus que les autres. Et même, plus on consomme d’édulcorants, plus on prend du poids.”
Ils ne sont pas recommandés pendant la grossesse
Qu’en dit le Dr Nys ? “Chez les femmes enceintes, boire des sodas light et autres boissons aux édulcorants serait néfaste pour le foetus : le bébé à nettement plus de risque de devenir obèse.”
Ils augmentent le risque de maladies cardiovasculaires
Une étude menée par l’Inserm en 2022 a “constaté que la consommation totale d’édulcorants était associée à une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires, et plus précisément de maladies cérébrovasculaires. Concernant les types d’édulcorants, l’aspartame était plus étroitement associé au risque de maladies cérébrovasculaires et l’acésulfame-K et le sucralose au risque de maladies coronariennes”.
Je m’initie à l’alimentation antidiabète, Dr Pierre Nys, ed. Leduc. Prix : 21.90€.
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