Les viandes à éviter en supermarchéIstock
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La viande a toujours la cote en France, avec des Français qui en consomment 85 kg chaque année, selon une étude de France Agrimer. Bœuf, porc, volaille… Il en faut pour tous les goûts et les supermarchés l’ont bien compris.

Néanmoins, restez prudents. Pour être en bonne santé, il est recommandé de réduire votre consommation de viande. Si elle nous apporte des protéines de bonne qualité ainsi que du fer, le Programme National de Nutrition Santé (PNS) nous incite à ne pas dépasser 500 g par semaine (hors volaille). Cela correspond à environ trois ou quatre steaks.

Et pour cause, la viande rouge est riche en graisses saturées et a tendance à augmenter vos risques de maladies cardiovasculaires ou de cancer. Ce n’est pas pour rien que l'Organisation Mondiale de la Santé a désigné comme la charcuterie et la viande rouge comme cancérogènes pour l'homme. Ces dernières favoriseraient les cancers du côlon, du pancréas et la prostate.

Ne vous méprenez : les autorités de santé ne nous demandent pas de bannir la viande, mais d’en consommer moins et en choisissant des pièces de meilleure qualité. Or, quels critères prendre en compte au supermarché ? Quelles viandes sont à éviter et lesquelles privilégier ? On vous livre les conseils de Raphaël Gruman, nutritionniste et auteur de Je me soigne avec les medonutriments, (éd. Leduc.S) et Alexandra Retion, diététicienne et auteure de SOS Nutrition (éd. First).

Viande : la dose hebdomadaire à ne pas dépasser

C’est la viande rouge qu’il faut limiter, d’après les conseils de Raphaël Gruman. "Il vaut mieux vous limiter à deux par semaines maximum, estime-t-il. Néanmoins, la volaille (viande blanche), vous pouvez en consommer jusqu’à quatre fois, si vous ne cumulez pas les deux !".

En plus de favoriser l’athérosclérose, c’est-à-dire l’obstruction des artères, la viande rouge contient des graisses saturées connues pour augmenter le taux de mauvais cholestérol et le risque de surpoids.

Quant au risqué de cancer, il n’est pas à prendre à la légère. En 2015, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé la consommation de viandes rouges comme probablement cancérogène (Groupe 2a). Les viandes définies comme "viandes rouges" dans les études épidémiologiques correspondent à l’ensemble des viandes de boucherie (hors volaille) : bœuf, porc, veau, agneau, mouton et autres types (cheval, chèvre).

"Plusieurs mécanismes peuvent expliquer l’augmentation du risque de cancer colorectal associée à la consommation de viandes, indique de son côté l’Institut National du Cancer. Production de composés N-nitrosés cancérogènes ; production de radicaux libres et de cytokines pro-inflammatoires liés à un excès de fer héminique ; production d’amines hétérocycliques (AHC) ou d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), liée à la cuisson à forte température".

De son côté, la charcuterie constitue également un facteur de risque pour le cancer du côlon et du rectum, à cause de ses apports en sels nitrités.

Comment choisir la viande au supermarché ?

"Je préconise de choisir des produits avec de véritables morceaux de viande, si ce sont des préparations, nous partage Alexandra Retion. Et avec moins de 5% de lipides. On évite les ajouts de sucre et on privilégie de bons ajouts de matière grasse (type huile de colza, olive…)".

En outre, la nutritionniste nous recommande de privilégier les préparations comprenant une liste d’ingrédients courte et avec de la viande en principal ingrédient.

De son côté, Raphaël Gruman suggère de miser sur les viandes blanches, moins grasses, tels que le poulet, le veau ou la dinde. "Pour le bœuf, si vous partez sur de la bonne qualité, vous n’aurez pas plus de graisses. On ne bannit pas la viande rouge pour autant mais on la consomme mieux", conseille-t-il.

Il nous explique aussi l’importance des labels. "Quand on prend des viandes avec label, ça garantie une certaine qualité de produit. Elle a été encore plus contrôlée que les viandes traditionnelles. Vous avez une certaine garantie produit".

On vous en dit plus sur les viandes à éviter en supermarché, pages suivantes.

Les viandes low cost : moins la viande est chère, plus elle est grasse !

Les viandes low cost : moins la viande est chère, plus elle est grasse !© Istock

Selon Raphaël Gruman, les viande low cost constituent la première catégorie de viandes à éviter au supermarché. Pour quelle raison ? Tout simplement car les viandes les moins chères sont aussi les plus grasses. "Préférez manger de la viande moins souvent, mais choisissez-la de meilleure qualité", conseille l’expert. Cela n’aura donc pas beaucoup d’impact sur votre porte-monnaie et votre organisme vous dira merci.

"Ce n’est pas une question de marque, mais plutôt de gamme de prix"

"Ce n’est pas vraiment une question de marque, mais plutôt de gamme de prix, nous partage le nutritionniste. Les marques premier prix présentent souvent des viandes à bas morceaux : des viandes très grasses. Moins la viande coûte cher, plus elle est susceptible d’être grasse".

En réalité, ce qui coûte cher, c’est la partie musculaire de l’animal. C’est aussi celle qui est la plus intéressante d’un point de vue nutritionnel et celle qui contient le moins de graisses saturées. Cette partie fait cruellement défaut aux viandes low cost.

Supermarché : votre viande ne doit pas contenir plus de 15 % de matière grasse

"Si l’on recommande consommer moins de viande, c’est justement à cause de la graisse saturée, ajoute Raphaël Gruman. C’est elle qui est cancérigène et qui peut causer des maladies cardiaques".

Ainsi, lorsque vous choisissez votre viande au supermarché, choisissez des morceaux avec maximum 10 à 15% de matière grasse. À titre d’exemple, un bon steak contiendra uniquement 5% de matière grasse. Préférez les viandes maigres. Encore une fois, ce n’est pas la marque qu’il faut regarder. "Vous avez des marques de distributeur qui sont premium", soulève le nutritionniste.

Charcuterie : les viandes transformées riches en additifs

Charcuterie : les viandes transformées riches en additifs© Istock

Plus la viande est transformée, moins elle coute cher aussi. Parmi elle, on retrouve la charcuterie en première ligne. Il faut l’éviter absolument, surtout en supermarché. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé la consommation de viandes transformées comme cancérogène pour l’Homme.

Viande : plus la liste d’ingrédients est longue, plus elle est transformée !

"La viande transformée contient des additifs et des exhausteurs de gout, rappelle Raphaël Gruman. Ces derniers vont littéralement transformer le produit. Plus il y a d’additifs, moins la viande sera intéressante pour la santé. À titre de précision, sachez que plus la liste d’ingrédient est longue, plus la viande est transformée".

"La charcuterie, il vaut mieux l’acheter chez le charcutier, elle présentera moins d’additifs en règle générale. Les charcutiers ont des produits plus artisanaux", préconise l’expert.

Viande transformée : mention spéciale pour les saucisses industrielles

Blindées d’additifs, souvent très grasses, les saucisses industrielles que vous trouvez dans votre supermarché contiennent entre 40 et 50% de matières grasses.

On leur reproche aussi leur apport en nitrites. Foodwatch, Yuka et la Ligue contre le cancer rappellent l’importance d’interdire les nitrites ajoutés dans notre alimentation. Les nitrites entraînent "la formation de composés cancérogènes telles que les nitrosamines et nitrosamides", alerte l’association Foodwatch.

Ne tombez pas dans le piège des préparations à base de bœuf haché

De son côté, Alexandra Retion nous met en garde face aux préparations à base de bœuf haché qui peuvent contenir des protéines de soja ou autres. "Ces préparations contiennent peu de viande mais beaucoup de matière grasse et des additifs, voire de la panure", alerte la diététicienne.

Les viandes importées : vous ingérez des hormones de croissance

Les viandes importées : vous ingérez des hormones de croissance© Istock

Il vaut mieux vous méfier des viandes importées haut de gamme comme le fameux bœuf de Kobe, l’entrecôte d’Argentine ou le porc Kurobata. Ces viandes sont souvent boostées aux hormones et autres promoteurs de croissance chimique. Ces substances sont interdites en Europe.

Les animaux sont susceptibles d’être boostées en hormones et antibiotiques

"En France, nous avons la chance d’avoir une règlementation très stricte sur les produits d’origine animale. Donc très contrôlée. Or, si vous vous aventurez en Europe, il y aura moins de contrôle. On contrôle moins la façon dont les animaux sont élevés, note le nutritionniste. Les animaux sont donc susceptibles d’être boostées en hormones et antibiotiques". En outre, les conditions d’élevage et d’abatage sont également moins bien contrôlé qu’en France.

Viande boostée aux hormones : quels impacts sur notre santé ?

"L’impact sur notre santé est énorme, estime le spécialiste. Quand vous ingérez les hormones de croissance des animaux, vous allez avoir des modifications hormonales. Les hormones ont pour but de faire grossir l’animale. Donc imaginez sur les humains. Cela aura une incidence sur la prise de poids".

Viande bio : pourquoi il faut s’en méfier

Viande bio : pourquoi il faut s’en méfier© Istock

"De manière générale, je suis plutôt axé sur le bio, nous partage Raphël Gruman. Qu’il s’agisse des fruits ou légumes, j’ai tendance à recommander à mes patients des produits issus de l’agriculture biologique". Or, pour ce qui est de la viande, le spécialiste n’a pas le même discours. "Je ne suis pas fan des produits d’origine animale bio".

La viande bio ne respecte pas toujours les règles sur l’élevage des animaux

Une viande dite bio signifie que l’animal a été sont élevée uniquement avec une alimentation bio. "Mais elle ne respecte pas forcément les règles sur l’élevage des animaux. Vous pouvez avoir des poules nourries avec des graines bio, mais entassés les unes sur les autres", nous éclaire l’expert.

"Je préfère des animaux élevés en plein air, même s’ils ne sont pas alimentés avec des produits bio. Ils seront néanmoins bien élevés dans de bonnes conditions".

Sources

Merci à Raphaël Gruman, nutritionniste et auteur de Je me soigne avec les medonutriments, (éd. Leduc.S)

Merci à Alexandra Retion, diététicienne et auteure de SOS Nutrition (éd. First)

Cancérogénicité de la consommation de viande rouge et de viande transformée, OMS, octobre 2015

La viande : privilégier la volaille et limiter les autres viandes (porc, bœuf, veau, mouton, agneau, abats) à 500 g par semaine, PNS

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