Les fruits et légumes d'aujourd'hui sont-ils moins nutritifs qu'autrefois ?Adobe Stock

On entend de plus en plus que "c'était mieux avant". Et la nutrition n’a pas échappé à la règle. Peut-être avez-vous déjà entendu un proche vous conter cette légende urbaine "les fruits et les légumes d’antan étaient bien plus riches en nutriments et vitamines qu’aujourd’hui". C’est une idée totalement fausse qui a pris naissance dans des études se vantant d’être "scientifiques" réalisées aux Etats-Unis et en Angleterre dans les années 1990. A l’époque, on disait volontiers que vitamines et minéraux avaient quitté les fruits et légumes, même ceux de notre jardin, les sols s’étant "appauvris". Il se disait par exemple qu’une pomme contiendrait 100 fois moins de vitamine C qu’en 1950, qu’une carotte aurait perdu 75% de son magnésium et qu’il manquait 90% de cuivre à nos épinards.

Construction d’une idée reçue

Tout ceci est tout simplement faux. Premièrement i l existe une multitude de variétés de pommes, la Golden, la Gala, la Pink Lady et tant d’autres. Elles ont toutes une valeur nutritionnelle différente, qui n’est pas plus faible qu’il y a 50 ans. "La teneur en vitamine C des pommes diffère au moins d’un facteur 10 suivant la variété, l’exposition du fruit, la date de récolte et la durée de conservation… et cela n’a pas changé depuis les années 1950", a affirmé Catherine Renard, directrice de l’unité Sécurité et qualité des produits d’origine végétale de l’Université d’Avignon au magazine Science et Vie.

En effet, entre 1947 et 1959, selon les variétés de pomme, le taux de vitamine C pouvait varier de 3 à 30 milligrammes pour 100 grammes de fruit. En 2013, le Centre d’information sur la qualité des aliments évaluait leur teneur en vitamine C entre 1 et 25 mg/100g.

On remarque que la teneur en vitamine C a tout de même un peu baissé, même si cette baisse est toute relative. En effet, les méthodes de culture comme l’agriculture de intensive et l’utilisation de pesticides ainsi le transport des fruits et légumes qui appauvrissent leur qualité jouent un rôle sur leur qualité nutritionnelles. L’usage de fertilisants pour faire pousser plus vite les fruits et légumes empêchent aux micronutriments de se développer.

De plus, les producteurs ont tendance à sélectionner génétiquement l es fruits de façon à ce qu’ils soient plus résistants aux conditions météorologiques et aux insectes. Le mieux est de consommer des variétés de saison, bio si possible et direct producteur. Ainsi vous aurez plus de chance de manger une pomme comportant de nombreux micronutriments. Ne conserver pas trop longtemps, ni au frigo vos fruits et légumes. Une pomme restée au frigo pendant un an n’aurait plus du tout de vitamine C.

Ne vous faites plus avoir par cette croyance populaire qui a un objectif caché : vous faire acheter des compléments alimentaires. Pensant que leur alimentation ne suffit pas à combler leurs besoins nutritionnels, de plus en plus de personnes consomment de la vitamine C et bon nombres d’autres micronutriments en complémentaire alimentaire. Non seulement ces derniers coûtent chers, mais ils comportent aussi parfois des agents de charge, qui sont des produits chimiques dont votre corps se passerait bien. Enfin, les nutriments présents dans un aliment vivant comme un fruit ou un légume est bien mieux absorbé par le corps humain qu’une gélule.

Sources

https://www.science-et-vie.com/questions-reponses/est-il-vrai-que-les-pommes-sont-moins-nutritives-quautrefois-56870.html

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