Filtres anti-UV, actifs anti-pollution, formules antioxydantes, bon nombre de marques de cosmétiques proposent des produits censés nous protéger des diverses agressions extérieures auxquelles nous sommes exposés quotidiennement. Et récemment, c’est contre la lumière bleue que les professionnels du secteur cosmétique développent de nouvelles formules. Mais qu’est-ce que la lumière bleue ? « Chaque photon (rayonnement électromagnétique) émis par le soleil possède une longueur d’onde caractéristique : le lambda max. En fonction de la longueur d’onde considérée, on va avoir des radiations qui vont être visibles ou invisibles. Les rayons ultraviolets (UV) correspondent au spectre de l’invisible et la lumière bleue correspond au spectre visible », explique Céline Couteau.
Les UV sont dangereux pour la peau, mais qu’en est-il de la lumière bleue ?
On connaît depuis de nombreuses années les effets néfastes des UV sur la peau. Faisant partie des radiations invisibles, les UV comptent parmi des radiations les plus néfastes. « Les UVC sont les plus dangereux. Ensuite, viennent les UVB qui sont des radiations responsables de cancers cutanés. Les UVA ont également leur part de responsabilité dans la survenue de cancers cutanés », détaille la docteure. Nous sommes tous les jours exposés aux UV ainsi qu’à la lumière bleue, puisque cette dernière est émise non seulement par le soleil mais également par les sources de lumière artificielle comme les lampes ou encore les écrans. Mais cette lumière bleue est-elle néfaste pour la peau ? « Plusieurs publications sur le sujet nous parlent d’un effet promoteur du vieillissement cutané », déclare l’experte.
Pour les industriels du secteur cosmétique, inclure une protection anti-lumière bleue dans leurs soins est une manière comme une autre de se différencier des marques concourantes d’après notre experte : « Il faut bien reconnaître que dans le secteur des cosmétiques, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, on a déjà tout vu. On est toujours en train d’essayer de créer de la nouveauté. Début 2024, par exemple, Guerlain lançait un nouveau soin basé sur des technologies « quantiques ». On ne parle plus en molécules mais en atomes, une première en matière de cosmétiques. » In fine, les marques doivent parvenir à trouver des concepts nouveaux pour se distinguer certes, mais aussi séduire des consommateurs toujours plus exigeants et surtout plus alertes sur le sujet tant les sources d’information abondent. Pour parvenir à proposer des produits dotés d’une protection anti-lumière bleue, Céline Couteau explique que les industriels incluent à leurs formules des pigmentes jaunes que l’on retrouve notamment dans la composition des produits pour le teint (fond de teint, BB crème, fluide teinté…) : « Cet effet protecteur est obtenu en utilisant des colorants de couleur jaune. Car pour se protéger de la lumière bleue, il va falloir réfléchir le rayonnement et cela se fait par l’absorption de sa couleur complémentaire. Le jaune est la couleur complémentaire du bleu. Cela fonctionne de la même façon qu’un filtre UV. » Ce type de protection est efficace, mais quant à son intérêt, l’experte est sceptique : « L e vieillissement dû aux UV et à la lumière bleue est connu et démontré. Mais si on commence à dire aux gens qu’il faut se protéger de la lumière bleue, on va créer une peur et on n'a pas fini de se faire peur ! »Cosmétiques : un secteur en perpétuelle recherche d’innovation
Protection anti-lumière bleue dans les cosmétiques : réel intérêt ou concept marketing ?
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