Un large tour de taille pourrait augmenter le risque d’AVCAdobe Stock

Le surpoids est-il lié à un plus grand risque de faire un accident vasculaire cérébral (AVC) ? C’est la question que s’est posée une équipe de chercheurs spécialisés, entre autres, en médecine interne, l’épidémiologie et la science cardiovasculaire. Leurs résultats, publiés dans la revue Journal of the American Medical Association (JAMA) le 14 décembre 2022, montrent une association entre un tour de taille important, soit une forte concentration de graisse “centrale”, et un risque d’AVC ischémique ou d’hémorragie intracérébrale (un saignement dû à un AVC hémorragique).

La graisse centrale associée au risque d’AVC

Les auteurs de cette étude ont utilisé les données médicales de 490 071 adultes volontaires au Royaume-Uni récoltées entre 2006 et 2010. Ces informations ont été analysées pendant un an, entre septembre 2021 et septembre 2022. L’âge médian de ces personnes était de 56,5 ans et 54,6 % d’entre elles étaient des femmes. Les scientifiques ont de plus recensé 7117 AVC ischémiques, 1391 hémorragies intracérébrales et 834 hémorragies sous-arachnoïdiennes.

Note : l’hémorragie sous-arachnoïdienne est une hémorragie brutale le plus souvent liée à une rupture d’anévrisme. Elle a lieu dans l'espace sous-arachnoïdien, une zone du système nerveux central jouant un rôle essentiel dans la barrière hémato-encéphalique, soit la barrière entre la circulation sanguine et le système nerveux central.

Les scientifiques se sont donc posé la question suivante : quelles sont les associations entre l’adiposité centrale, soit le tour de taille, et l’AVC ischémique, l’hémorragie intracérébrale et l’hémorragie sous-arachnoïdienne ? A l’issue de leurs recherches, ils ont observé une association positive entre ce fameux tour de taille et les deux derniers types d’attaque listés.

Les auteurs de cette étude se sont en outre penchés sur les liens entre indice de masse corporelle (IMC) et risque d’AVC. Pour rappel, afin de calculer l’IMC, il faut diviser le nombre de kg d’une personne par sa taille en centimètres.

Cette fois-ci, l’association était négative : un IMC important, soit un plus fort taux de graisse corporelle dans tout le corps, n’était pas associé à un risque accru d’AVC. Selon les chercheurs, un IMC faible pourrait par ailleurs être associé à un risque plus grand d'hémorragie intracérébrale et sous-arachnoïdienne, d’où le besoin de poursuivre les recherches sur le sujet.

C’est quoi exactement, un AVC ?

L’AVC survient lorsque la circulation sanguine en direction du cerveau ou à l’intérieur de celui-ci est stoppée à cause de l’obstruction d’un vaisseau (on parle alors d’AVC ischémique) ou à cause de la rupture d’un vaisseau (on parle dans ce cas-là d’AVC hémorragique). Ce dernier est observé dans moins de 15 % des cas, selon le ministère de la Santé.

Trois signes majeurs et soudains doivent alerter :

  • une déformation de la bouche souvent constatée via une asymétrie du visage
  • une faiblesse d’un côté du corps au niveau d’une jambe ou d’un bras (généralement, la personne ne peut pas lever les deux bras)
  • une difficulté pour s’exprimer (des problèmes de diction ou de compréhension)

Si vous êtes témoin d’un de ces trois signes chez quelqu’un de votre entourage, appelez immédiatement le SAMU en composant le 15.

Sources

"Adiposity, Body Fat Distribution, and Risk of Major Stroke Types Among Adults in the United Kingdom" une étude parue dans le JAMA le 14 décembre 2022

https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2799554

"Les signes de l’AVC", une fiche du ministère de la Santé

https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-cardiovasculaires/accident-vasculaire-cerebral-avc/article/les-signes-de-l-avc

mots-clés : graisse
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