Line Renaud raconte son AVC : AFP
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Souvenez-vous. Il y a un an et demi, nous apprenions l’hospitalisation de Line Renaud pour une "fracture à la cheville". C’était du moins, la version officielle. En réalité, l’actrice avait été victime d’un accident vasculaire cérébral le 10 avril 2019.

Dernièrement, Line Renaud a évoqué dans les colonnes de Paris Match les vraies raisons de son hospitalisation. À 92 ans, elle évoque son AVC pour la première fois. “J’ai eu peur qu’avec l’étiquette AVC collée sur le front on ne me confie plus de rôles !”, expliquait-elle.

Le 25 octobre dernier au sein de l’émission Sept à Huit, diffusée sur TF1, l’actrice est revenue sur son accident, survenu un matin au réveil. Elle confie les premiers symptômes, la rééducation et ce qu’elle souhaite pour la fin de sa vie.

"J’essaye de me relever de tous les côtés, de pousser… je ne peux pas"

L'AVC aurait pu être grave ou même fatal pour Line Renaud. Cette dernière raconte également le rôle qu’a joué son chien dans sa prise ne charge. Sans lui, "l’AVC devenait grave", soutient-elle.

"Je suis assise sur le lit, je ne peux pas me lever. Je glisse. Je me retrouve assise. Mon chien dort avec moi. Il me regarde. J’essaye de me relever de tous les côtés, de pousser… je ne peux pas me relever, je retombe. Alors là, je pense qu’il y a quelque chose qui ne va pas", se remémore Line Renaud.

"Elle entre dans la chambre et là, elle me voit par terre"

"Jacinthe [son personnel, ndlr] vient chercher le chien. Elle appelle ‘Pirate’. Il ne sort pas, il reste sur le lit, poursuit la comédienne. Donc elle entre dans la chambre et là, elle me voit par terre. J’ai dit ‘Jacinthe, appelez le Samu’ ".

Line Renaud est bien consciente que si son chien n’avait pas été avec elle, personne ne se serait rendu compte de son malaise.

"S’il était partie immédiatement, Jacinthe ne serait pas rentrée dans la chambre. Personne ne me voyait et là, l’AVC devenait grave. Car, il faut que ce soit pris immédiatement un AVC", ajoute-t-elle.

En effet, l'accident vasculaire cérébral est un trouble touchant les vaisseaux sanguins chargés d’amener le sang au cerveau. Il peut s’agir d’un caillot sanguin qui obstrue un vaisseau ou d’un vaisseau rompu. Le plus souvent, le flux sanguin rencontre un obstacle qui va bloquer son passage vers les différentes parties du cerveau. Ce phénomène va priver le cerveau d’oxygène, ce qui constitue une urgence vitale.

"J’ai moins de force dans la main droite"

Une fois transférée à l’hôpital, Line Renaud a été installée sur un brancard. À partir de ce moment-là, l’actrice parle d’un trou noir.

"Plus rien. Le lendemain, j’avais Claude Chirac à côté de moi, et Muriel [Muriel Robin, ndlr]. Mes deux filles de cœur. Et Claude me dit ‘vous avez fait un AVC Line, un tout petit AVC’ ".

Claude Chirac la rassure ensuite, en lui disant que les séquelles allaient être minimes. Elle évoque juste une conséquence sur la main droite.

"J’ai moins de force dans la main droite, un peu moins de force. Ça pourrait être pire", assure Line Renaud.

Pourquoi Line Renaud n’a pas supporté sa rééducation

Pourquoi Line Renaud n’a pas supporté sa rééducation© abacapress

Chaque matin, Line Renaud avait droit au petit déjeuner apporté spécialement par Muriel Robin. "Muriel m’apportait les croissants, les petits pains au chocolat et me faisait la répétition du spectacle. Donc j’ai eu droit aux répétitions et les aides-soignantes aussi", raconte-t-elle. Malheureusement, l’actrice garde un moins bon souvenir des séances de rééducation, essentielles après un AVC.

"On m’avait changé de nom là-bas. Je m’appelais Madame Fleur"

Il est recommandé de débuter la rééducation motrice dès que possible après un AVC, si l’on veut limiter les séquelles. Or, ce qui était difficile pour Line Renaud, c’était ce sentiment d’être "infantilisée".

"Il faut apprendre avec des petites perles, mettre les perles les une au-dessus des autres. Plus c’est petit, plus on doit en prendre", décrit Line Renaud. Mais le plus dur pour la comédienne, c’était "la façon dont elle [l’ergothérapeute, ndlr] me parlait".

"C’est comme à une enfant. On m’avait changé de nom là-bas. Je m’appelais Madame Fleur. C’était jolie. Alors elle me disait ‘C’est bien madame Fleur, vous faites des progrès’. Je ne supportais pas".

L’actrice faisait surement référence à l’ergothérapie. Cette étape de la rééducation aide les patients à retrouver leur capacité d'accomplir les activités de la vie quotidienne, après un AVC.

"Quand on est à la fin de sa vie, qu’on nous laisse partir"

Âgée de 92 ans, Line Renaud a également évoqué son combat : le droit à mourir dans la dignité. Son AVC l’aura incité à "mettre ses affaires en ordre", dit-elle et à envisager ce qu’elle souhaitait si elle devait partir.

L’actrice ne regrette plus de ne pas être maman

"C’est à tout ça que vous pensez quand vous êtes à l’hôpital [préparer son départ, ndlr]. Mes affaires ne sont pas en ordre, il faut que je le fasse. Alors je les ai mises en ordre", confie Line Renaud avant de rappeler "je n’ai pas d’enfant".

Si l’actrice avoue avoir ressenti le mal d’enfants aux alentour de 70-75 ans, aujourd’hui elle n’a plus aucun regret. "Maintenant, je suis très bien avec Muriel et Claude. Très bien. Mon héritage ira à un fond de dotation [Line Renaud-Loulou Gasté, ndlr]. Ce fond de dotation est dédié à la science", assure Line Renaud.

"Je ne veux pas qu’on prolonge inutilement"

Quant au droit de mourir dans la dignité, Line Renaud rappelle qu’elle ne souhaite pas qu’on la maintienne en vie en cas de souffrance ou de dépendance.

"Je ne veux pas qu’on prolonge inutilement. Quand on est à la fin de sa vie, qu’on nous laisse partir, qu’on nous aide à partir. Il faut nous aider à partir. Je le demande. Quand on souffre, on part. Mais la vie est belle", conclue l’actrice.

Sources

Sept à Huit, TF1, 25 octobre 2020

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