Chaque année dans le monde, jusqu’à 1,5 million de personnes qui survivent à un accident vasculaire cérébral (AVC) se voient diagnostiquer de la fibrillation auriculaire ou un rythme cardiaque irrégulier. D’après une étude publiée le 12 octobre 2023 dans la revue The Lancet Neurology, cette fibrillation auriculaire que l’on détecte chez ces patients n’a pas les mêmes conséquences pour la santé que des battements cardiaques irréguliers repérés avant l’AVC.
Fibrillation auriculaire : une forme d’arythmie cardiaque
Comme la tachycardie et la bradycardie, la fibrillation auriculaire est une forme d’arythmie. Caractérisée par un cœur qui bat vite de façon irrégulière, elle constitue le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent.
D’après les auteurs de cette étude, la fibrillation auriculaire que l’on détecte chez les survivants d’AVC présente diverses caractéristiques. Celle-ci est très peu souvent un facteur de risque de nouvel AVC et représente peu fréquemment une comorbidité. Cela pourrait peut-être expliquer pourquoi la fibrillation auriculaire post-AVC est associée à un risque plus faible de faire un nouvel accident ischémique transitoire (AIT).
Note : l'ischémie cérébrale transitoire survient à la suite d'une baisse de la tension artérielle des artères du cerveau. La pression dans les vaisseaux sanguins devient alors insuffisante pour véhiculer le sang vers les neurones. L'oxygénation des neurones (cellules cérébrales) n’est alors plus assurée convenablement.
“La différence de nature et d’effets entre la fibrillation auriculaire détectée après un AVC et celle que l’on expérimente avant cet accident est significative”, a réagi dans un communiqué de presse l’un des auteurs de l’étude, le professeur de neurologie Luciano Sposato.
AVC : vers une nouvelle classification du rythme cardiaque ?
Le scientifique poursuit : “Notre article propose une nouvelle classification du rythme cardiaque et de nouveaux standards de recherche pour guider les futures études dans le domaine, afin de mettre en place une approche plus ciblée et plus efficace de la prévention de l’AVC.”
La fibrillation auriculaire est souvent asymptomatique chez les patients qui sont en train de faire un AVC. Elle se manifeste la plupart du temps en “petites poussées” qui ne peuvent être détectées que par une surveillance constante du cœur. Pour cette étude, les chercheurs ont utilisé des informations provenant de leurs propres travaux, qu’ils ont compilés sur plus de 10 ans et complétés avec des données actualisées.
Rythme cardiaque : certains patients ont besoin d’une meilleure surveillance
L’une des conclusions principales des chercheurs est que les patients chez qui on diagnostique une fibrillation auriculaire après un AVC ont en général moins de problèmes de santé associés et 26% de risques en moins de faire un autre AVC que ceux qui souffraient de fibrillation auriculaire hors AVC.
“À ce jour, tous les patients chez qui on a diagnostiqué de la fibrillation auriculaire après un AVC sont traités par anticoagulants, sauf lorsqu’il y a contre-indication. Ce sont ce que les directives internationales recommandent. À l’avenir, nous pourrions être capables d’identifier les patients qui présentent un risque relativement plus faible, qui pourraient avoir besoin d’être immédiatement traités par anticoagulants, mais qui auraient besoin d’être constamment surveillés afin de détecter des changements dans leur profil de risque”, conclut le professeur de neurologie Luciano Sposato.
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