Et si l’heure à laquelle on mange pouvait avoir une influence sur notre risque cardiovasculaire ? Bien que l’on connaisse certains facteurs pouvant favoriser la survenue d’une maladie cardiovasculaire comme la sédentarité, la consommation d’alcool ou l’obésité, une nouvelle étude pilotée par INRAE, l’Institut de santé globale de Barcelone, l’Inserm et l’université Sorbonne Paris Nord a révélé que l’heure à laquelle nous mangeons au cours de la journée pourrait avoir une influence sur le risque de développer une maladie cardiovasculaire. Cette étude a été récemment publiée dans la revue Nature Communications.
L’alimentation joue un rôle prépondérant dans l’apparition de maladies cardiovasculaires comme le stipule le communiqué publié suite à l’étude : « Les maladies cardiovasculaires représentent la principale cause de mortalité dans le monde avec 18,6 millions de décès chaque année en 2019 selon le réseau Global Burden of Diseases, dont environ 7,9 seraient attribuables à l’alimentation. L’alimentation joue donc un rôle majeur dans le développement et l’évolution de ces maladies, et le mode de vie moderne des sociétés occidentales a conduit à des comportements alimentaires spécifiques comme la prise tardive du dîner ou le saut du petit-déjeuner. »
Maladies cardiovasculaires : l’heure de nos repas compte
Pour parvenir à leurs conclusions, les chercheurs ont exploité les données de 103 389 participants, afin d’étudier les associations entre les rythmes de prise alimentaire et les maladies cardiovasculaires. « Afin de réduire le risque de biais possibles, les chercheurs ont tenu compte d’un grand nombre de facteurs de confusion, en particulier les facteurs sociodémographiques (âge, sexe, situation familiale…), la qualité nutritionnelle de l’alimentation, le mode de vie et le cycle du sommeil », précise le communiqué.
Résultat : une première prise alimentaire tardive, par exemple liée au saut du petit-déjeuner, est associée à un risque plus élevé de maladie cardiovasculaire, avec une augmentation de 6 % du risque par heure. Manger tard ne serait pas non plus conseillé puisque les chercheurs auraient découvert que manger après 21 heures serait associé à une augmentation de 28 % du risque de maladie cérébrovasculaire, comme les AVC.
« Ces résultats, qui doivent être répliqués dans d’autres cohortes et via d’autres études scientifiques, soulignent un rôle potentiel du moment de la prise des repas dans la prévention des maladies cardiovasculaires », ont conclu les chercheurs.
Maladies cardiovasculaires : première cause de décès dans le monde
Les maladies cardiovasculaires sont un véritable fléau pour notre société puisqu’elles sont la première cause de mortalité dans le monde. En France, les maladies cardiovasculaires sont la deuxième cause de décès après le cancer, à hauteur de 140 000 personnes par an. Elles sont également une cause majeure de maladie et de décès précoces, d’hospitalisation, et de handicap acquis. Chaque année, 50 000 personnes font un arrêt cardiaque soudain, avec 5 % de survie.
Il convient de noter que chez les femmes, les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité.
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