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Les personnes qui ont subi un accident vasculaire cérébral présentent un risque de récidive de 30 à 40 % dans les cinq ans. Celui-ci est encore plus élevé dans les jours qui suivent l’incident. Or, l’AVC constitue la première cause de handicap acquis et la deuxième cause de mortalité chez l’adulte.

Selon une nouvelle étude, présentée lors du Congrès virtuel de l'Académie européenne de neurologie, le 23 mai 2020, il est possible de prédire les risques de récidive en examinant le sommeil des patients.

AVC : les troubles du sommeil et de l’éveil augmentent le risque de récidive

Les survivants d’un accident vasculaire cérébral qui souffrent de troubles du sommeil et de l’éveil sont plus susceptibles de subir un nouvel AVC, ou un autre incident cardiovasculaire grave, que les autres. Tel est le résultat de cette étude suisse, menée par le professeur Claudio Basssetti et son équipe.

Plus précisément, avoir plusieurs troubles du sommeil et de l’éveil, tels que des troubles respiratoires du sommeil, un temps de sommeil particulièrement long ou court, des problèmes d’insomnie ou encore un syndrome des jambes sans repos, augmenterait de manière significative le risque de nouvel événement cardio-cérébrovasculaire, dans les deux ans qui suivent l’AVC. Parmi les incidents enregistrés, on peut citer un second AVC, mais aussi l’accident ischémique transitoire ou encore l’infarctus du myocarde.

Améliorer le sommeil des survivants favorise leur récupération

D’après les chercheurs, évaluer et améliorer les habitudes de sommeil des survivants d’un AVC pourrait améliorer leurs résultats à long-terme - autrement dit, réduire leurs risques de faire une nouvelle attaque.

"Nous savons que les personnes qui ont subi un AVC ont souvent des troubles du sommeil, et que ces derniers sont associés à de moins bons résultats de récupération après un AVC", ont expliqué le Dr Martijn Dekkers et le Dr Simone Duss, de l'Université de Berne (Suisse), en présentant cette étude.

“Ce que nous voulions savoir, avec cette étude, c’était si les troubles du sommeil et de l'éveil, plus spécifiquement, étaient associés à une moins bonne récupération après un AVC”.

Les chercheurs ont suivi 438 personnes pendant 2 ans

Pour obtenir ces résultats, les chercheurs ont examiné 438 personnes âgées de 21 à 86 ans (dont l’âge moyen était de 65 ans), qui avaient été hospitalisées suite à un accident vasculaire cérébral ischémique aigu ou par un accident ischémique transitoire.

La présence de troubles du sommeil et de l’éveil, ainsi que leur gravité, ont été évalués 1 mois, 3 mois, 12 mois et 24 mois après leur AVC. Parmi les critères observés, on peut citer l'insomnie, le syndrome des jambes sans repos et la durée du sommeil, mais aussi des symptômes diurnes tels que la somnolence. Les troubles respiratoires du sommeil ont été évalués par respirographie, dans les premiers jours suivant l’AVC.

La survenue de nouveaux événements cardio-cérébrovasculaires a également été enregistrée au cours des deux ans de suivi. Nous détaillons les résultats de cette étude page suivante.

Un tiers des patients souffraient d’insomnie après leur AVC

Un tiers des patients souffraient d’insomnie après leur AVC© Istock

D’après cette étude suisse, menée au sein de l’université de Berne, un peu plus d'un tiers des patients ont signalé des symptômes d'insomnie, environ 8 % répondent au diagnostic clinique du syndrome des jambes sans repos, 26 % souffrent de troubles respiratoires du sommeil sévères et environ 15 % signalent des durées de sommeil extrêmes, avec une tendance à dormir plus longtemps après l'AVC.

"En utilisant les informations relatives au sommeil que nous avons recueillies au cours des 3 premiers mois après l'AVC, nous avons calculé un ‘indice de la charge de sommeil’ pour chaque individu, qui reflétait la présence et la sévérité des troubles du sommeil et de l'éveil", a expliqué le Dr Dekkers, lors du Congrès virtuel de l'Académie européenne de neurologie.

"Nous avons ensuite évalué si cet 'indice de la charge de sommeil pouvait être utilisé afin de prédire qui était susceptible d'enregistrer un autre événement cardio-cérébrovasculaire au cours des deux années durant lesquelles nous les avons suivis après leur AVC".

Plus les troubles du sommeil sont importants, plus le risque de récidive est élevé

Résultat : les patients qui subissent un nouvel incident cardiovasculaire ont un indice de la charge de sommeil effectivement plus élevé que les patients qui n’enregistrent pas de nouvel événement entre 3 et 24 mois après l’AVC. De plus, un indice élevé est aussi associé à un risque plus élevé d'événements cérébro-cardiovasculaires ultérieurs.

Pour aller plus loin, des essais cliniques doivent être menés afin d’examiner les avantages de traiter les troubles du sommeil et de l’éveil, chez les personnes qui ont survécu à un AVC. Le Dr Duss estime également que ces troubles devraient être évalués plus systématiquement chez ces patients, afin de proposer un traitement plus global, dans lesquels ils seraient pris en compte.

Quels sont les différents types d’AVC ?

Quels sont les différents types d’AVC ?© Istock

Il existe deux types d’accident vasculaire cérébral :

  • Les infarctus cérébraux, également appelés AVC ischémiques ou embolies cérébrales.
  • Les hémorragies cérébrales et méningées.

Plus fréquents, les infarctus cérébraux représentent environ 80 % des AVC. Ils sont généralement dus à la présence d’un caillot sanguin dans une artère cérébrale, qui empêchent la circulation du sang et donc l’oxygénation du cerveau. Arythmie cardiaque, rupture d’une plaque d’athérome et maladie des artères font partie des causes possibles d’embolies cérébrales.

D’après l’Inserm, “les hémorragies cérébrales et méningées représentent respectivement 15 % et 5 % des AVC. Elles correspondent à la rupture d’une artère cérébrale au niveau du cortex ou des méninges qui l’entourent”. Ce type d’AVC peut faire suite à un traumatisme, une malformation, une tumeur ou encore à une maladie des petites artères, qui peut entraîner leur rupture spontanée.

Sources

Sleep-wake disturbances can predict recurrent events in stroke survivors, Eurekalert, 23 mai 2020. 

Accident vasculaire cérébral, Inserm, 13 mai 2019. 

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