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"L'accident vasculaire cérébral (AVC), plus communément appelé attaque cérébrale ou encore congestion cérébrale, est la troisième cause de mortalité en France, deuxième cause de démence et la première cause de handicap", présente la Fédération Française de Cardiologie.

L’AVC génère chaque année 32 650 décès en France, soit un toutes les quatre minutes. Jusqu’à présent, la plupart des études ayant analysé l’association entre alimentation et AVC ne font pas la distinction entre les différents types d’accidents vasculaires cérébraux. Pourtant, tous les AVC ne sont pas dus au même phénomène.

AVC : 85 % sont ischémiques et 15 % sont hémorragiques

Environ 85 % des AVC sont ischémiques (insuffisance d'apport de sang et d'oxygène au cerveau) et les 1 5 % restant sont hémorragiques (causés par un saignement dans le cerveau). Dans les deux cas de figure, l’hygiène de vie (tabac, régime alimentaire, sommeil…) joue un rôle non négligeable. Or, selon une nouvelle enquête publié ce lundi au sein du European Heart Journal, les aliments ne seraient pas tous liés à chaque type d’AVC.

L’étude a été menée sur plus de 418 000 personnes issues de 9 pays et a clairement distingué les AVC ischémiques des AVC hémorragiques pour déterminer les facteurs de risques provenant de l’alimentation.

"Notre étude souligne l'importance d'examiner les sous-types d'AVC séparément, car les associations alimentaires diffèrent pour les AVC ischémiques et hémorragiques, et est cohérente avec d'autres preuves, qui montrent que d'autres facteurs de risque, tels que le taux de cholestérol ou l'obésité, influencent également les deux AVC", introduit le Dr Tammy Tong, premier auteur de l’étude et épidémiologiste nutritionnel au Nuffield Department of Population Health, Université d'Oxford (Royaume-Uni).

AVC ischémique ou hémorragique : quelle différence ?

Un AVC ischémique survient lorsqu'un caillot de sang obstrue une artère du cerveau et bloque la circulation sanguine. Ce phénomène, appelé aussi infarctus cérébral, prive ainsi votre cerveau de sang et d’oxygène, ce qui mène à l’accident vasculaire cérébral.

"L’occlusion peut se former directement dans les toutes petites artères, ce qui est fréquent chez les hypertendus et les diabétiques", précise la Fédération Française de Cardiologie.

Par ailleurs, un AVC hémorragique survient lorsqu'il y a un saignement dans le cerveau qui endommage les cellules voisines. La principale cause de l'hémorragie cérébrale est l'hypertension artérielle. Elle cause des lésions progressives sur les petits vaisseaux qui finissent par se rompre.

Fruits, légumes et fibres ne protègent pas de tous les AVC

"Le résultat le plus important est qu'une consommation plus élevée de fibres alimentaires et de fruits et légumes était fortement associée à des risques plus faibles d'AVC ischémique, ce qui soutient les directives européennes actuelles. Le grand public devrait donc augmenter sa consommation de fibres et de fruits et légumes", relève le Dr Tong.

10 grammes de fibre chaque jour diminue de 23 % le risque d’AVC ischémique

Un apport de 10 grammes de fibres par jour serait associé à une réduction de 23 % du risque d’AVC ischémique, "ce qui équivaut à environ deux cas de moins pour 1000 habitants sur dix ans", indique l’étude. Quant aux fruits et légumes, il faudrait en consommer 200 grammes par jours pour réduire de 13 % le risque d’AVC ischémique.

À titre indicatif, deux tranches épaisses de pain grillé complet correspondent à 6,6 grammes de fibres, une portion de brocoli (environ huit têtes) fournit environ 3 grammes de fibres et une pomme non pelée offrirait 1,2 grammes de fibres.

Les fibres ne vous protègent pas des AVC hémorragiques

Or, si l’étude a pu démontrer que les fruits, légumes, fibres, lait et fromages étaient liés à un risque plus faible d’AVC ischémique, il n’en est rien pour les AVC hémorragiques. Ces aliments ne préviennent donc pas tous les accidents vasculaires cérébraux.

AVC hémorragiques : un lien avec les œufs ?

AVC hémorragiques : un lien avec les œufs ? © Istock

Depuis longtemps, les œufs constituent un sujet controversé en matière de santé cardiaque. Si on avait tendance à penser qu’ils augmentaient le taux de cholestérol, des études contradictoires ont démontré qu’ils pourraient améliorer la santé cardiaque. Dans l’étude du Dr Tong, les œufs sont accusés de jouer un rôle dans la survenue d’AVC hémorragique.

"Une plus grande consommation d'œufs était associée à un risque plus élevé d'AVC hémorragique, [mais pas pour un AVC ischémique, ndlr]", prévient l’étude.

D’après les chercheurs, "pour chaque 20 grammes d’œufs supplémentaires consommés quotidiennement, le risque d’accident vasculaire cérébral [hémorragique, ndlr] était de 25 % plus élevé, ce qui équivaut à 0,66 cas supplémentaires pour 1000 habitants sur 10 ans".

À titre indicatif, un œuf de taille moyenne pèse environ 60 %.

Les aliments n’ont pas tous les mêmes effets sur la tension et le cholestérol

Pour expliquer ces distinctions entre facteurs de risques des AVC ischémiques et hémorragiques, les chercheurs suggèrent que les différents aliments évoqués n’exercent pas tous les mêmes effets sur la pression artérielle et le cholestérol. Cette théorie pourrait expliquer pourquoi un aliment peut vous protéger d’un AVC ischémique et non d’un AVC hémorragique par exemple.

"Les principaux points forts de l'étude comprennent le grand nombre de personnes étudiées dans plusieurs pays différents et une longue période de suivi. La plupart des types d'aliments ont été inclus dans l'étude, bien que les informations sur le régime alimentaire n'aient été collectées qu'à un moment donné, lorsque les participants ont rejoint l'étude", concluent les chercheurs.

Sources

L'AVC, Fédération Française de Cardiologie

Study of 418,000 Europeans finds different foods linked to different types of stroke, EurekAlert!, 23 février 2020

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