crâne radiologique et rachis cervical (latéral) avec avc© iStockIstock

Certains travaux, décrits par le Journal International de Médecine (JIM), ont essayé de déterminer si la position dans laquelle était placé le patient dans les premières heures suivant l’AVC pouvait être importante.

Position allongée ou semi-assise ?

Selon le Dr Roseline Péluchon, "la position couchée ‘’à plat’’ sur le dos améliorerait la circulation dans les gros vaisseaux et l’oxygénation du cerveau. La position semi-assise en revanche réduirait la pression intracrânienne chez les patients atteints d’un accident hémisphérique étendu". Cependant, le docteur explique que des incertitudes persistent sur la position de la tête, notamment sur des risques de "pneumopathies par inhalation".

Des scientifiques ont établi un essai avec plus de 11 mille patients admis aux urgences pour un AVC (ischémique pour 85% d’entre eux), dans 9 pays. Après avoir été pris en charge par la thérapie initiale, et dans un délai d’environ 14 heures après les premiers symptômes, les patients étaient placés soit en position couchée à plat sur le dos, soit en position semi-assise (tête relevée à au moins 30°). Les patients devaient garder cette position le plus longtemps possible pendant les 24 premières heures, avec le droit de changer de position pendant moins de 30 minutes, si elle leur paraissait trop inconfortable. Le docteur ajoute que "les patients susceptibles de présenter des fausses routes ne recevaient ni aliment ni boisson, ou étaient alimentés par sonde naso-gastrique".

La position allongée sur le dos est plus difficile à tenir que la position semi-assise : 13% des patients l’ont abandonnée avant la fin des 24 heures, tandis que seulement 4,2% ont abandonné la position semi-assise. Selon le médecin, "90 jours après l’AVC, les taux d’incapacité évalués par l’échelle de Rankin, sont sensiblement les mêmes dans les deux groupes et le taux mortalité n’est pas non plus significativement différent (7,3 % pour les patients allongés et 7,4 % pour les patients semi-assis)". Les effets indésirables ne sont pas plus graves dans un groupe ou l’autre, et il n’y a pas de différence au niveau des taux de pneumopathies d’inhalation.

Ainsi, le médecin conclut que "que les modifications du flux cérébral qui pourraient résulter de la position de la tête au cours des premières heures suivant un AVC, ne suffisent pas à elles seules pour influencer le pronostic neurologique de celui-ci."

AVC ischémique : la prise en charge

L’AVC ischémique résulte de l’obstruction d’une artère cérébrale par un caillot (thrombose). Il peut être une plaque de graisse (athérosclérose) formée sur les parois de l’artère ou provenant d’une autre artère (embolie cérébrale). Les premiers symptômes incluent le violent mal de tête, les vertiges, les troubles de la vision, les difficultés à s’exprimer, les engourdissements de plusieurs parties du corps et les troubles de l’équilibre. La moitié du corps peut être paralysée (hémiplégie) et certains patients tombent dans le coma.
Dès apparition des premiers symptômes, le patient doit appeler les secours ou être conduit en milieu hospitalier.

La prise en charge d’urgence de l’AVC ischémique repose sur la thrombolyse. On injecte par voie intraveineuse un médicament qui va dissoudre le caillot responsable de l’obstruction de l’artère cérébrale. L’injection doit être effectuée dans les trois heures qui suivent l’accident afin d’éviter les séquelles irréversibles. Des anticoagulants ou des antiagrégants plaquettaires sont également administrés. La rééducation peut être plus ou moins longue en fonction de la gravité de l’AVC et des séquelles. Il y a une prise en charge pluridisciplinaire qui est essentielle : neurologue, orthophoniste, kinésithérapeute, ergothérapeute…

Le Dr Roseline Péluchon ajoute que "le pronostic des accidents vasculaires cérébraux (AVC) ischémiques est déterminé par le territoire et l’étendue de la zone atteinte, la qualité de la circulation collatérale et le délai de reperfusion".

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