10 % des adultes français souffriraient d’acouphènes, d’après les données de l’Inserm. Ce trouble auditif se caractérise par des bruits générés soudainement dans la voie auditive, sans qu’ils proviennent de l’extérieur. On parle de bourdonnements, sifflements ou encore de grésillements. Ces sons peuvent être perçus dans une seule ou les deux oreilles. L’origine des acouphènes est parfois difficile à déterminer, ce qui a poussé des chercheurs à se pencher sur le sujet.
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« Au-delà des bourdonnements persistants ou d'autres sons dans les oreilles, les symptômes des acouphènes sont débilitants chez de nombreux patients, provoquant un manque de sommeil, un isolement social, de l'anxiété et de la dépression, affectant négativement leurs performances au travail et réduisant considérablement leur qualité de vie », a déclaré l’un des auteurs, Stéphane F. Maison.
Pour parvenir à leurs conclusions, les chercheurs ont recruté 294 personnes, âgées de 18 à 72 ans, présentant des seuils audiométriques normaux dans les deux oreilles. Chaque personne a rempli un questionnaire concernant ses antécédents médicaux liés à l'oreille ou à l'audition. 201 participants n'ont signalé aucune expérience antérieure d’acouphènes, 64 avaient ressenti un acouphène temporaire et 29 avaient des acouphènes récurrents. L’audition de chaque participant a été mesurée, notamment l’activité du nerf auditif et du tronc cérébral.
« Les chercheurs ont découvert que les acouphènes chroniques n'étaient pas seulement associés à une perte du nerf auditif, mais que les participants présentaient une hyperactivité dans le tronc cérébral », précise le communiqué publié suite à l’étude.
Une découverte prometteuse pour le traitement des acouphènes
A ce jour, aucun traitement curatif n’existe pour soigner les acouphènes. Mais cette découverte récente pourrait permettre à la communauté scientifique d’examiner de nouvelles pistes comme l’a expliqué Stéphane F. Maison : « L'idée selon laquelle les chercheurs pourraient un jour ramener le son manquant au cerveau et, peut-être, réduire son hyperactivité en association avec une reconversion, rapproche définitivement l'espoir d'une guérison de la réalité. »
Toutefois, pour parvenir à mettre au point un traitement efficace, des recherches supplémentaires seront nécessaires comme l’ont déclaré les chercheurs : « Nous ne pourrons pas guérir les acouphènes tant que nous n'aurons pas pleinement compris les mécanismes qui sous-tendent leur genèse. Ce travail est une première étape vers notre objectif ultime de faire taire les acouphènes. »
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