« Ma chienne est une thérapeute en soit » : quand les animaux participent à la guérisonIllustrationIstock
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Et si un Lama pouvait vous calmer, une grenouille vous permettre de vous concentrer et un chien de vous consoler quand les sentiments débordent ? Le pouvoir des animaux sur les émotions, quel qu’ils soient est non-négligeable. Et de nombreux thérapeute l’on comprit. Emma Zago, psychologue clinicienne et praticienne en médiation animale au centre ADPsy de Saint-Georges-d’Orques non loin de Montpellier nous explique la magie de cette thérapie.

" Ma chienne est une thérapeute en soi ", sourit la psychologue. Il n’y a pas une consultation ou son animal de compagnie Rhapsody n’est pas présent. Et c’est d’ailleurs cette présence qui change parfois tout à la relation qu’Emma peut entretenir avec ses patients. " Elle sent l’émotion du patient et elle réagit en fonction. J’observe une différence dans le comportement de mes patients les jours où je ne l’ai pas forcément avec moi ", raconte la jeune femme.

" Je n’ai pas rencontré d’animaux avec qui la médiation n’est pas possible "

Dans le centre de santé où Emma Zago exerce sa profession de thérapeute, il n’y a pas que Rhapsody qui longe les couloirs. Il est possible d’y apercevoir des poules, des poneys, un cochon d'inde et même des grenouilles dans la marre du jardin partagé. Parce que, oui même une grenouille peut avoir un pouvoir thérapeutique. " Elles apaisent les enfants avec des troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité ", explique-t-elle. Pour apercevoir cet amphibien, il faut du calme et de la patience. Le chuchotement est nécessaire. " Chez les enfants pour qui la concentration est un problème, ce temps proche de la marre permet de les recentrer. La pression redescend. C’est le moment où le patient relâche les choses et présente un schéma de pensée plus calme ".

Et c’est vrai pour bien d’autres animaux. " Chacun possède une spécificité qui leur est propre. La tortue est un animal très lent qui dès qu’elle a peur rentre dans sa coquille. Il faut donc éviter les mouvements brusques. La poule est très affectueuse, et réclame des caresses sans forcément connaître les patients ". Et même le cochon d'inde recherche de l’affection. " Il est très peureux et demande d’obtenir un lien de confiance de la part des patients avant de s’aventurer ", exprime la thérapeute. " Je n’ai en fait jamais rencontré d’animaux avec qui la médiation n’est pas possible ".

" Des similitudes s’observent entre le patient et l’animal avec qui l’affinité se créer "

À vrai dire, tout dépend de l’affinité des uns et des autres et de ce qui est recherché en termes de résultats. " Le psychologue ne fait pas grand-chose. C’est l’animal et le patient qui crée la relation. On fait juste la présentation de tous les animaux et ensuite le contact se fait naturellement ". Il est d’ailleurs possible d’observer quelques similitudes entre les deux parties. " La personne qui a peur de certains bruits va plutôt aller vers un animal qui a les mêmes troubles et inversement ", explique Emma Zago.

Chez les personnes âgées, les animaux avec qui cette thérapie présente ses bienfaits sont plus classiques. " Ils sont plus proches des chiens et chats. Ça les ramène souvent à leur souvenir ". Le chien s’adapte très bien au comportement des personnes face à lui. " Si quelqu’un est plus speed, elle va s’adapter et réagir à ce comportement par le jeu par exemple, alors qu’avec quelqu’un de plus doux, elle sera plus câline ", confie Emma Zago.

" Les patients viennent en consultation classique, et en fonction on peut adapter les séances aux besoins "

Après une formation en phénoménologie clinique : une branche de la philosophie couplée à la psychologie, liée au vécu corporelle, Emma Zago s’est intéressée à la médiation animale. " Je voyais que ma chienne était très réceptive à l’humain, j’ai donc commencé à m’informer sur le sujet. Au centre de santé, notre coordinatrice a écrit deux livres sur la médiation animale. J’ai trouvé le sujet vraiment intéressant, alors je me suis lancé ", confie la jeune femme.

Aujourd’hui Emma exerce dans un centre qui regroupe plusieurs psychologues libérales. " Les patients viennent en consultation classique, et en fonction on peut adapter les séances aux besoins ". La jeune femme travaille auprès d’enfants comme d’adultes. Son travail ne nécessite pas forcément l’appui de ces petites bêtes bien que sa chienne Rhapsody fasse partie intégrante de sa vie professionnelle.

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