- 1 - Porno : l’adhésion de la gent masculine aux clichés sexistes
- 2 - Pour 41% des hommes, les femmes aiment être dominées au lit
- 3 - Porno : des représentations biaisées qui altèrent le rapport au corps
- 4 - Pratiques issues du porno : le consentement sexuel ne va pas de soi
- 5 - Des femmes initiées à des pratiques sexuelles contre leur gré
- 6 - Porno : une initiation de plus en plus tôt
La consommation de films porno, avec ses clichés ultra-sexistes, s’immisce dans la sexualité des Français. C’est le constat inquiétant fait par une nouvelle enquête Ifop réalisée pour le site d’information et de conseils MonPetitVPN.
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Sexe après 60 ans : les 5 dangers principauxCette étude, menée après d’un échantillon national représentatif de 3014 Français*, révèle dans quelle mesure l’imaginaire sexuel et les pratiques sexuelles des Français se retrouvent imprégnés négativement par les scripts d’une sexualité toxique. L’industrie du porno, qui continue de valoriser des messages de violence, de non-consentement et de domination masculine, influe sur les comportements des consommateurs de films X.
Porno : l’adhésion de la gent masculine aux clichés sexistes
Etonnamment, cet impact du porno dans la vie intime est largement sous-estimé par les consommateurs de films X d’après l’étude : 71% de la population adulte estime que le visionnage de films porno n’a pas d’influence sur leur sexualité.
Paradoxalement, les réponses des participants tendent à indiquer l’inverse : la grande majorité des hommes (76%) interrogés disent partager les croyances ultra-sexistes qui caractérisent les films porno. L’étude détaille les contours de cet assentiment de la population masculine. Elle mentionne les dix principaux stéréotypes propres aux films X qui semblent acceptés par les hommes.
Parmi ces clichés tenaces, on découvre ainsi que chez quatre hommes sur dix, il est normal lorsqu’on est en couple d’avoir un rapport pour faire plaisir à son conjoint, même sans en avoir envie.
Pour 41% des hommes, les femmes aiment être dominées au lit
41% des hommes pensent que les femmes aiment être dominées au lit même si elles ne le disent pas. 33% des Français considèrent que c’est le fait d’être pénétrée par le pénis qui fait jouir plus facilement une femme.
Autre exemple de cliché partagé par les sondés : 31% des Français (et 33 % des hommes) pensent que lorsque l’on est un homme, on ne se laisse pas introduire un doigt dans l’anus même si cela peut procurer du plaisir (33% d’hommes).
Porno : des représentations biaisées qui altèrent le rapport au corps
Alors que la culture porno met en scène des corps peu représentatifs de la réalité, exposant et sacralisant des sexes hyper épilés et des pénis surdimensionnés, l’étude montre le poids de ces images dans les appréciations des Français.
Ainsi, un tiers des hommes (33%) et 21% des femmes pensent que les femmes préfèrent avoir des rapports sexuels avec les hommes qui ont un gros pénis. Et 20% des Français jugent cela normal de ne pas lécher la vulve de sa partenaire si elle n’est pas épilée.
Pratiques issues du porno : le consentement sexuel ne va pas de soi
Plus préoccupant encore, l’étude met en lumière les effets du porno sur le consentement sexuel des Français dans leur intimité, en montrant que celui-ci est parfois rogné : pour 12% des sondés (et 16% d’hommes), lorsqu’une femme dit non pour avoir une relation sexuelle, cela veut en fait dire oui.
Des femmes initiées à des pratiques sexuelles contre leur gré
Autre chiffre qui montre que le consentement du partenaire ne va pas de soi : 14% des Français pensent qu’il n’est pas très grave de forcer son/sa partenaire à une position ou pratique sexuelle si au final elle atteint l’orgasme. Enfin, 16% des répondants affirment que beaucoup de femmes prennent du plaisir à avoir mal lors d’un rapport sexuel.
Interrogées spécifiquement sur cette question du consentement sexuel, la moitié des femmes admettent avoir été initiées contre leur gré à certaines pratiques sexuelles comme l’éjaculation faciale, l’éjaculation buccale, la biffle, le facefucking, la fellation ou encore le sexe avec un objet.
Une difficulté du consentement souvent expérimentée dans le sexe anal : 43% des femmes interrogées sur leur première sodomie affirment qu’elles ont été soit "forcées de le faire contre leur volonté" (7%), soit "qu’elles ont accepté [cette pratique] alors qu’elles n e le souhaitaient pas vraiment".
"En confirmant les nombreuses études soulignant les impacts négatifs des sites X sur la sexualité, cette étude a le mérite de rappeler que leur impact sur la sexualité des Français ne se limite pas qu’à un visionnage passif d’images pornographiques, analyse François Kraus, directeur du pôle "Genre, sexualités et santé sexuelle" à l’Ifop. Elle montre bien qu’en façonnant des scripts sexuels cisgenres/hétéronormatifs souvent marqués par des rapports de genre asymétriques, les pornographies mainstream altèrent non seulement l’imaginaire sexuel des Français(es) mais aussi leur répertoire sexuel".
Porno : une initiation de plus en plus tôt
Cette étude paraît le même jour où le projet de loi sur la régulation du numérique doit être discuté à l’Assemblée nationale. Ce texte vise notamment à mieux encadrer l’accès des jeunes aux films X.
L’enquête d’opinion s’est également emparée de ce sujet brûlant en interrogeant la cohorte. Il ressort ainsi que 91% des Français sont favorables à ce que l’autorité de régulation puisse bloquer les sites X e t/ou les sanctionner financièrement lorsqu’ils n’empêchent pas réellement leur accès aux mineurs.
Cette question semble d’autant plus légitime que la consommation du "porn" en ligne commence de plus en plus tôt, laissant entrevoir une banalisation de la pornographie : 57% des jeunes sont initiés aux films porno à moins de 15 ans, selon l’étude.
La réglementation de la consommation de médias à caractère pornographique masque "un enjeu plus large", suggéré par cette étude : "celui des violences sexuelles au sein du couple et du respect du consentement à certaines pratiques", conclut François Kraus.
*Étude Ifop pour MonPetitVPN réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 15 au 18 septembre 2023 auprès d’un échantillon de 3 014 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
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