L'origine des superstitions
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Le 13, nombre porte-malheur !

Les chiffres, nombres et numéros sont parmi les principales sources de superstitions : nous avons tous des numéros fétiches ou porte-bonheur, liés le plus souvent à notre date de naissance... Parmi tous ces nombres, le 13 est presque universellement reconnu, dans les sociétés occidentales, comme un porte-malheur : dans certains pays, notamment aux États-Unis, il n'y a pas de treizième étage dans les immeubles, ni de chambre 13 dans les hôtels, ni de 13e rang dans les avions !

Quelle sont les origines de la superstition ?

Dans l'Antiquité, le 12 était un nombre "parfait" : les 12 dieux de l'Olympe, les 12 signes du Zodiaque, les 12 mois du calendrier... Le 13 était le nombre qui venait rompre cette perfection, il était donc considéré comme "néfaste".

Dans la Bible, la Cène réunit à la même table les 12 apôtres plus le Christ... qui sera trahi par Judas ! Etre 13 à table est depuis considéré comme le signe qu'un malheur va s'abattre sur un des convives !

Dans le jeu de tarot divinatoire, le 13 est le numéro de "L'arcane sans nom", ou "La mort", représentée par un squelette tenant une faux. Tirer cette carte est donc un signe de mauvais augure...

Le saviez-vous ?

La peur du nombre 13 est appelée triskaidékaphobie.

En Italie, c'est le 17 qui porte malheur (car en chiffres romains il s'écrit XVII, anagramme de Vixi : "J'ai vécu" en latin).

En Asie (notamment au Japon), c'est le 4 qui porte-malheur. Sa prononciation est identique à celle du mot "mort"...

Vendredi 13 : chance ou malchance ?

Le vendredi 13 est en fait l'amalgame de deux superstitions différentes : celle liée au chiffre 13 (voir page précédente) et celle liée au vendredi, jour néfaste dans bien des sociétés et cultures... Comme le vendredi 13 associe deux présages funestes, on considère souvent que ces deux mauvais présages s'annulent et que par conséquent le vendredi 13 porte bonheur. Mais certains sont persuadés qu'il porte au contraire doublement malheur !

Pourquoi le vendredi est-il un mauvais jour ?

A Rome, dans l'Antiquité, le vendredi était le jour où l'on exécutait les condamnés à mort.

D'après la Bible, Jésus Christ a été crucifié un vendredi (le vendredi saint).

Dans la mythologie nordique, le vendredi était le jour où l'on célébrait Freya, femme d'Odin et reine des dieux (en anglais, vendredi se dit "friday" qui est la contraction de "Freya's day", le jour de Freya). La christianisation des pays nordiques a diabolisé cette fête païenne, et le vendredi est devenu un jour maudit, celui où les sorcières organisaient leur sabbat...

C'est un vendredi 13 octobre 1307 qu'a débuté le massacre des Templiers sur l'ordre du roi de France Philippe Le Bel.

Le saviez-vous ?

La peur des vendredi 13 est appelée paraskevidékatriaphobie.

Il y a au moins un vendredi 13 par an dans notre calendrier... et il ne peut y en avoir plus de trois par an !

En Espagne et en Amérique latine, c'est le mardi 13 qui est un jour de malchance...

Passer sous une échelle... danger !

C'est l'une des superstitions les plus répandues au monde : lequel d'entre nous n'a jamais fait un détour pour éviter de passer sous une échelle appuyée le long d'un mur ou d'une façade de maison ? Bien sûr, éviter de passer sous une échelle est souvent une simple question de bon sens : en passant sous l'échelle, on court le risque de se prendre l'échelle sur la tête (ou n'importe quel objet ou personne installé dessus !).

Les origines de la superstition

- Là encore, on peut remonter à un épisode de la Bible : l'échelle appuyée contre un mur évoquerait l'échelle appuyée contre la croix du Christ lors de sa crucifixion... Passer dessous serait un sacrilège, et son auteur verrait le malheur s'abattre sur lui en guise de punition divine !
- Pour certains, le triangle formé par l'échelle, le mur et le sol est un symbole de la Sainte-Trinité chrétienne : en passant sous l'échelle, on brise cette Sainte-Trinité, d'où punition et malheur...

Le savez-vous ?

- Il existe des moyens de conjurer le mauvais sort après être passé sous une échelle : cracher par-dessus son épaule gauche ou croiser les doigts jusqu'à ce qu'on rencontre un chien, par exemple !

Le fer à cheval : un porte-bonheur

Un fer à cheval accroché au-dessus d'une porte est, depuis le Moyen Age, une façon d'éloigner le malheur de sa maison...

Les origines de la superstition :

- Le fer, dans le folklore celte, est un métal bénéfique qui éloigne les mauvais génies.
- Selon une légende, saint Dunstan (forgeron devenu archevêque de Canterbury au Xe siècle) aurait, un jour, cloué le pied fourchu du diable avec un fer à cheval. Avant de le libérer, il a fait promettre à Satan de ne jamais s'attaquer à une maison protégée par un fer à cheval.
- Au Moyen Age, un fer à cheval trouvé sur la route pouvait être rapporté et vendu à n'importe quel forgeron ou maréchal-ferrant : le fer à cheval faisait la "bonne fortune" de son découvreur !

Le savez-vous ?

- Pour porter bonheur, le fer à cheval doit être trouvé sur la route (plus il a de clous, plus la chance sera grande !).
- De même, le fer à cheval ne doit surtout pas être accroché avec les éponges (extrémités) vers le bas, sinon le bonheur "tombera" !

Briser un miroir : sept ans de malheur !

L'une des croyances populaires les plus anciennes et les plus communes est aussi l'une des plus terribles : celui ou celle qui brise un miroir apporte sept ans de malheur sur son foyer !

Les origines de la superstition ?

- Dans l'Antiquité, l'image renvoyée par le miroir a été perçue comme un symbole : certains (les Romains, notamment) y voyaient le reflet des âmes, d'autres voyaient dans les miroirs des prisons pour les démons ou les âmes des morts. Dans tous les cas, briser un miroir apportait le malheur, soit en détruisant l'âme de son possesseur, soit en libérant les démons qui y étaient emprisonnés.
- Pourquoi 7 ans de malheur, et non pas 6 ou 8 ? Pour certains, c'est une référence à la Bible et aux 7 années de malheur qui ont frappé l'Egypte de Pharaon avant le soulèvement des esclaves juifs. Pour d'autres, l'origine serait plus récente et remonterait à la Renaissance : après avoir brisé un miroir ouvragé, Laurent de Médicis a dû attendre 7 ans pour qu'un artisan reproduise ce miroir...

Le savez-vous ?

- Pour briser le mauvais sort, il faut rassembler tous les morceaux du miroir brisé et les jeter dans une eau courante (ruisseau, rivière) afin que les malheurs soient emportés...

Trèfle à quatre feuilles : signe de chance

Le trèfle à quatre feuilles est l'un des porte-bonheur les plus universels qui soient ! A tel point que l'image même du trèfle à quatre feuilles est devenue le symbole de la chance et de la fortune !

Les origines de la superstition ?

- Les trèfles normaux comptent trois feuilles : les trèfles à quatre feuilles sont des "anomalies", que l'on rencontre rarement dans la nature (environ 1 pour 10 000 !). Il faut donc être chanceux pour en trouver !
- La sagesse populaire attribue une valeur symbolique à chaque feuille du trèfle : l'espoir pour la première, la foi pour la deuxième, l'amour pour la troisième... et la chance, bien sûr, pour la quatrième !
- Les druides gaulois se servaient de trèfles à quatre feuilles pour démasquer et chasser les démons.

Le savez-vous ?

- Il existe également des trèfles à 5 ou 6 feuilles... mais ils sont très, très rares. Et ce ne sont pas des porte-bonheur !

Croiser un chat noir porte malheur

Vénérés et considérés comme des créatures divines dans l'Antiquité, les chats ont connu une très mauvaise réputation au Moyen Age. Aujourd'hui encore, croiser un chat noir est souvent synonyme de malheur annoncé...

Les origines de la superstition ?

- Le chat a été, avec le rat, l'un des principaux vecteurs des épidémies de peste noire qui ont décimé l'Europe au Moyen Age. Le chat noir, invisible la nuit, pouvait faire naître de véritables psychoses collectives, d'où sa mauvaise réputation...
- Cette réputation a fait du chat noir le compagnon attitré des sorciers et des sorcières. Lors de l'Inquisition, les chats noirs ont été brûlés sur les bûchers comme les sorciers présumés...
- Napoléon aurait croisé un chat noir à la veille de la bataille de Waterloo... qui s'est soldée par sa défaite et la fin de l'Empire ! D'ailleurs, le chat noir, porte malheur en France, est un porte bonheur en Angleterre !

Le savez-vous ?

- Dans les pays du Maghreb, on considère que le chat noir est un porte-bonheur et ce sont les chiens noirs qui portent malheur !

La patte de lapin porte bonheur !

Vous faites peut-être partie de ces gens, ou sans doute en connaissez-vous, qui ont une patte de lapin porte-bonheur, accrochée à un porte-clef ou suspendue au rétroviseur de la voiture... Mais au fait, pourquoi la patte de lapin porte-t-elle chance ?

Les origines de la superstition :

- Le lapin, animal au taux de reproduction très élevé, est un symbole de fertilité et de prospérité. Elevé et présent dans le monde entier, il a toujours eu une bonne réputation : les signes du Lapin, dans les astrologie chinoises et aztèques, sont des signes très bénéfiques.
- Pourquoi la patte du lapin ? Les chercheurs d'or utilisaient une patte de lapin pour récupérer les paillettes du précieux métal qui tapissaient leurs tamis... Les poils de ces pattes étaient donc en permanence saupoudrées d'or, d'où leur valeur !

Le savez-vous ?

- Le lapin ne porte pas bonheur pour tout le monde : ainsi, ne vous avisez pas de prononcer le mot "lapin" sur un bateau ! Les marins, très superstitieux, avaient une peur panique de ces rongeurs qui pouvaient dévorer les cordages de leurs embarcations et causer leur naufrage.

Sel renversé : malheur assuré ?

Renverser du sel sur la table du déjeuner ou du dîner est encore considéré, de nos jours, comme un mauvais présage dans bon nombre de foyers... On dit que c'est le signe qu'une dispute va éclater ! Heureusement, il suffit de prendre une pincée de sel renversé et de la jeter par-dessus son épaule pour conjurer le mauvais sort !

Les origines de la superstition :

- Elles remontent à l'Antiquité : les Romains, après la conquête d'une territoire qu'ils ne pouvaient occuper, recouvraient les terres de sel afin que rien ne puisse plus y pousser. Du coup, lorsque du sel était répandu sur les tables durant les repas, c'était un mauvais augure, le signe qu'un grand malheur allait se produire...
- Au Moyen Age, le sel était au contraire connu pour conjurer le mauvais sort : en avoir au fond d'une poche faisait fuir le démon, en disperser aux quatre coins de sa maison éloignait le mauvais sort.

Conjurer le sort : toucher du bois !

"Je touche du bois !" Qui n'a jamais entendu, ou prononcé, cette expression, en des circonstances où l'on souhaite voir le malheur nous épargner ? Mais attention : il faut impérativement joindre le geste à la parole et toucher du bois, au risque de voir le malheur s'abattre sur soi ! Faute de bois, certains se touchent alors... la tête !

Les origines de la superstition :

- La pratique de toucher du bois pour se porter chance est fort ancienne, puisqu'elle est attestée chez les Perses, dès le VIe siècle av. J-C ! A l'époque, toucher du bois était un moyen de se mettre sous la protection du dieu Atar.
- Chez les Chrétiens le bois que l'on touche est celui de la croix sur laquelle Jésus Christ a été crucifié. Certains n'hésitaient pas à se confectionner un petit sac dans lequel ils mettaient des éclats de bois, censés provenir de la croix du Christ. A chaque fois qu'un malheur surgissait ou était évoqué, ils touchaient leur petit sac pour éloigner le mauvais sort...

Le savez-vous ?

- Dans certaines régions (notamment dans le Nord de la France), on dit aussi "je touche du singe" ou "je touche de la peau de singe" en posant la main sur sa tête...

Ne jamais poser le pain à l'envers !

Dans la plupart des foyers de France, il est impensable de voir un pain posé à l'envers sur une table. Si par malheur cela arrive, il se trouve toujours un convive pour le remettre à l'endroit...

Les origines de la superstition :

- Au Moyen Age, le jour des exécutions publiques, le boulanger retournait toujours le pain destiné au bourreau. Ce personnage lugubre, qui procédait à l'exécution des condamnés, était le symbole de la mort et il était très craint... En retournant le pain qui était destiné à son repas, le boulanger s'assurait que personne ne toucherait à ce pain et ne s'attirerait la colère du sinistre bourreau !

Le savez-vous ?

- Placer le pain à l'envers sur une table n'est pas seulement un mauvais présage : c'est aussi ne pas respecter l'une des règles du savoir-vivre !

La superstition des 3 cigarettes

Voilà une coutume superstitieuse que connaissent, et respectent, la plupart des fumeurs : ne jamais allumer plus de deux cigarettes avec la même allumette ou la même flamme de briquet...

Les origines de la superstition :

- Elle remonte à la Première Guerre mondiale, pendant la guerre des tranchées, lorsque les soldats trompaient leur ennui en fumant durant les longues nuitées de veille. Un soldat ennemi pouvait repérer la flamme de l'allumette qui embrasait la première cigarette, ajuster sa visée à la deuxième cigarette, et tirer à la troisième...

Jamais de vert au théâtre...

Le monde du théâtre est empli de superstitions : l'emploi du mot "corde" y est interdit, comme sur les navires (il évoque la corde des pendus et porte malheur), de même que les oeillets (au XIXe siècle en Angleterre, les comédiennes en tête d'affiche recevaient des roses, celles qui quittaient l'affiche des oeillets...). L'une des superstitions les plus tenaces est celle concernant la couleur verte : elle est bannie de toutes les scènes, que ce soit dans les costumes, les décors ou les éclairages !

Les origines de la superstition :

- Le vert est la couleur de l'émeraude, une pierre précieuse qui a la réputation de porter malheur (car elle casse facilement, pour le malheur des joailliers qui veulent la sertir)
- Le vert serait également la couleur du costume que portait Molière lors de sa dernière représentation, au terme de laquelle (selon la légende), il est mort sur scène. Mais certains historiens prétendent que le costume de Molière était jaune...
- Plus vraisemblablement, les costumes verts auraient longtemps causé la mort des comédiens qui les portaient... parce qu'ils étaient teints à l'oxyde de cuivre ou cyanure ! Le contact prolongé de ces tissus avec la peau entraînaient un empoisonnement mortel...

Le savez-vous ?

- Le vert n'est pas une couleur "maudite" partout : en Italie, c'est le violet et en Espagne, c'est le jaune !

mots-clés : Astuces, maison, insolite, pain
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