C’est connu, les taux de malades atteints d'Alzheimer sont plus élevés chez les femmes que chez les hommes.
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Alzheimer : est-ce forcément héréditaire ?En France, cette maladie touche plus de 900.000 personnes, dont une majorité de femmes (60%).
Au Royaume-Uni, environ 500 000 femmes sont atteintes de démence, contre 350 000 hommes.
Afin de comprendre cette différence entre les deux sexes, des chercheurs ont mené une enquête.
Une connectivité cérébrale différente
Les chercheurs du centre médical de l’université Vanderbilt ont étudié le scanner cérébral de centaines d’hommes et de femmes et ont examiné le schéma d’une protéine appelée "tau".
Certains participants étaient en bonne santé, tandis que d’autre présentaient une légère déficience mentale.
Rappelons que l'une des caractéristiques principales de la maladie d'Alzheimer est la formation de protéines appelées “tau” dans le cerveau.
Quand ces protéines forment des amas toxiques, les cellules du cerveau meurent, ce qui entraîne des problèmes de mémoire.
Les chercheurs ont découvert que la structure des réseaux de tau est différente chez les hommes et les femmes, les femmes ayant un plus grand nombre de "régions de transition" reliant différentes zones du cerveau.
Autrement dit, elles semblent avoir une meilleure connectivité entre les régions où la protéine tau s'accumule, ce qui a des répercussions sur le cerveau.
Avec cette connectivité plus élevée, la protéine tau peut se propager plus facilement entre les régions du cerveau, augmentant la vitesse à laquelle elle s'accumule et exposant les femmes à un risque accru de maladie d'Alzheimer.
Le docteur Jana Voigt, responsable de la recherche à Alzheimer's Research UK, a déclaré que l'étude révélait "des différences de connectivité cérébrale en fonction du sexe qui pourraient contribuer à la différenciation du risque de maladie d'Alzheimer chez les hommes et les femmes".
Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats. Si ceux-ci sont prouvés, des approches spécifiques en fonction du sexe pourront être étudiées pour prévenir la maladie d'Alzheimer.
Femmes touchées par Alzheimer : d’autres facteurs seraient en cause
Le 9 juillet 2018, une étude menée par l’organisation internationale Women’s Brain Project et publiée par la revue spécialisée Nature, démontrait que plusieurs facteurs de risque augmentaient le risque d’Alzheimer chez les femmes.
L’âge
Les femmes vivent plus longtemps que les hommes, six ans de plus en moyenne en France. De ce fait, à 70 ans le nombre de femmes atteintes est deux fois supérieur à celui des hommes, et à partir de 80 ans le ratio monte à deux tiers environ.
La dépression
La dépression est un autre facteur de risque : cette maladie psychologique est liée à Alzheimer. Or, les femmes y sont plus sensibles. En effet, en France, pour deux hommes touchés par un épisode dépressif, il y a entre 3 et 4 femmes.
La chute des taux d’œstrogènes à la ménopause
La progression plus rapide de la maladie chez les femmes s’expliquerait notamment par la présence des œstrogènes chez les femmes dont l’effet serait 'protecteur' sur l’organisme et en particulier sur le cerveau.
Dès lors, la chute des taux d’œstrogènes à la ménopause pourrait se traduire par la perte de ces effets protecteurs sur le cerveau et ainsi celui-ci se trouverait plus vulnérable que celui des hommes à cette maladie neurodégénérative.
Les complications de grossesse et les traitements hormonaux pris durant la ménopause pourraient également entraîner une démence des années plus tard.
"Clues to Women’s Higher Odds for Alzheimer's", WebMD.
"Alzheimer : pourquoi les femmes sont-elles plus exposées que les hommes ?", Pourquoi docteur, 17 juillet 2018.
"Le risque d'Alzheimer est différent chez les hommes et les femmes", BBC News, 16 juillet 2019.
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