Avec environ 1,2 million de cas en France, la maladie d’Alzheimer est le trouble neurodégénératif le plus fréquent. Rare avant 65 ans, elle touche principalement les seniors. En effet, si la fréquence de la pathologie s’élève à 2 à 4% de la population générale, le taux grimpe à 15% chez les personnes de 80 ans. Cette maladie multifactorielle provient de l’interaction entre des facteurs de risque et un terrain génétique, dont la problématique de traitement réside avant tout sur l'incapacité à avoir un diagnostic précoce.
Actuellement, les scientifiques sont parvenus à identifier 75 régions chromosomiques/gènes associées au risque d’avoir la démence. Un consortium international mené par deux équipes françaises dirigées par Gaël Nicolas et Jean-Charles Lambert de l’Inserm ainsi qu’une autre provenant du CHU d’Amsterdam VUMC, a voulu mieux comprendre cette composante génétique. Les chercheurs européens ont ainsi découvert deux nouveaux gènes - dont certaines mutations rares - qui augmentent fortement le risque de développer la maladie d’Alzheimer.
Alzheimer : des variations génétiques rares augmentent les risques
Le consortium international a réalisé une étude de séquençage à haut-débit sur 16 032 patients atteints de la maladie d'Alzheimer et 16 522 volontaires ne présentant pas de signes de démence.
"En étudiant spécifiquement les régions de l’ADN qui codent pour les protéines de notre organisme (les exons), les chercheurs ont pu établir une cartographie des variations rares délétères qui modifient potentiellement les fonctions biologiques de ces protéines. Ils ont notamment pu valider l’implication de variants rares dans les gènes SORL1, TREM2 et ABCA7 mais aussi identifier deux nouveaux gènes majeurs, ATP8B4 et ABCA1, tandis qu’un dernier, ADAM10, reste à confirmer", précise l’INSERM dans son communiqué publié le 21 novembre 2022.
Les chercheurs expliquent que ces variations génétiques rares sont associées à une hausse du risque de développer la démence, et plus particulièrement ses formes précoces.
Alzheimer : une découverte qui permet de mieux comprendre ses mécanismes
Des années de recherche sur la maladie d’Alzheimer ont permis d’identifier deux éléments présents chez les malades touchés par la démence. Ils présentent des taux élevés de peptides béta-amyloïdes ainsi qu’une modification et accumulation de la protéine Tau.
"Or, certains des gènes découverts dans cette étude sont impliqués dans la production ou l’agrégation des peptides béta-amyloïdes, confirmant leur rôle central dans le développement de la maladie. Par ailleurs, ce travail conforte le rôle important des cellules microgliales, dont une fonction majeure est de nettoyer le cerveau, rôle déjà mis au jour par des découvertes génétiques précédentes", ajoutent les chercheurs.
Pour les scientifiques impliqués, ces travaux représentent "un pas important dans la compréhension des facteurs génétiques de la maladie d’Alzheimer" en permettant "une meilleure compréhension des mécanismes biologiques impliqués". La poursuite des recherches serait susceptible "d'ouvrir de nouveaux axes de recherche sur des modèles in vitro et in vivo" et "d'aboutir à de nouvelles stratégies en recherche thérapeutique à l’avenir".
https://presse.inserm.fr/maladie-dalzheimer-des-variations-genetiques-rares-augmentent-de-facon-importante-le-risque-de-developper-la-pathologie/46051/
https://www.inserm.fr/dossier/alzheimer-maladie/
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.
Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.