Plus de 10 millions de personnes dans le monde développent une démence chaque année selon l’Organisation mondiale de la santé. "Et beaucoup pensent qu'il n'y a rien à faire pour l’éviter", déclare Gill Livingston, professeure au département des sciences du cerveau de l'University College de Londres. Pourtant elle et son équipe prouvent le contraire.
Dans un nouveau rapport publié le 31 juillet dans la revue médicale The Lancet, les scientifiques ont démontré que près de la moitié des cas de démence pourraient en fait être évités ou retardés si les gens adoptaient certaines habitudes. "Même les personnes présentant des facteurs de risque génétiques de démence peuvent être en mesure d'allonger leur durée de vie en bonne santé cognitive si elles prennent certaines habitudes", explique Livingston, auteur principal du rapport.
"Notre nouveau rapport révèle que l'on peut et que l'on doit faire beaucoup plus pour réduire le risque de démence"
Afin de déterminer les facteurs de risque au long de la vie, les chercheurs ont créé trois catégories : la jeunesse, l’âge adulte et l’âge avancé. Si, au début de la vie, les experts estiment que le manque d’éducation représente un facteur de risque important, dans la seconde partie de l’existence, l’hypercholestérolémie se placent en haut de la liste. “Un taux de cholestérol LDL élevé à la quarantaine, pourrait être un facteur de risque de déclin cognitif et de démence”, expliquent les scientifiques.
La baisse de l’audition doit alerter
D’autres facteurs de risque comme les troubles auditifs, l'hypertension artérielle, le tabagisme, l'obésité, la dépression, l'inactivité physique, le diabète, la consommation excessive d'alcool, les lésions cérébrales traumatiques, la pollution de l'air et l'isolement social à un âge avancé sont identifiés.
"Notre nouveau rapport révèle que l'on peut et que l'on doit faire beaucoup plus pour réduire le risque de démence", affirme dans un communiqué le Dr Gill Livingston. "Il n'est jamais trop tôt ni trop tard pour agir, et il est possible d'avoir un impact à tous les stades de la vie", ajoute-t-elle.
Certains facteurs de risque de démence peuvent être mieux traités par des solutions politiques comme par exemple, en adoptant des politiques climatiques qui réduisent l'exposition du public à la pollution de l'air, un facteur de risque de déclin cognitif. Pour les autres, l’étude affirme que les individus eux-mêmes peuvent mettre en place des habitudes. Et voici un diaporama des étapes à suivre selon les scientifiques.
Gardez votre cerveau occupé
Les recherches suggèrent que les personnes qui reçoivent une solide éducation au début de leur vie, ainsi que celles qui occupent des emplois mentalement stimulants au milieu de leur vie, courent moins de risques de développer une démence plus tard. Mais même si ce n'est pas votre cas, vous pouvez toujours prendre certaines habitudes pour garder l'esprit vif. La lecture est un très bon moyen. L’écriture avec la bonne vieille méthode du stylo et du papier a également fait ses preuves en termes de stimulation cérébrale.
Avoir une vie sociale active
L'un des meilleurs moyens d'occuper votre cerveau, selon Gill Livingston, est de "parler à des personnes différentes, car vous ne savez pas ce qu'elles vont dire". L'interaction sociale va garder votre cerveau en éveil. Alors faites des rencontres.
Il semble que l'amitié ait quelque chose de spécial. Les recherches suggèrent que les personnes qui ont des relations sociales non seulement avec leur famille, mais aussi avec d’autres personnes, ont tendance à avoir de meilleures performances cognitives en vieillissant.
Faire une activité physique
La sédentarité n'est pas bonne pour la santé physique, mentale ou cognitive. Une étude réalisée en 2023 a établi un lien étroit entre le fait d'être sédentaire pendant au moins 10 heures par jour et le diagnostic de démence. À l'inverse, des études suggèrent que l'exercice physique régulier peut réduire de près de moitié le risque de développer la maladie d'Alzheimer. "N'importe quelle activité physique fonctionne, affirme le Dr Gill Livingston. Il n'est pas nécessaire d'être un marathonien. Il suffit de passer un peu de temps chaque jour à bouger de la manière qui vous semble agréable et durable”.
Porter un casque
Si vous faites du vélo, portez un casque. Selon des recherches menées en 2021, le fait de subir ne serait-ce qu'un seul traumatisme crânien au cours de sa vie peut entraîner un risque de démence.
Prenez soin de votre santé mentale
Autre argument en faveur de l'exercice physique régulier : il peut contribuer à prévenir ou à traiter la dépression, qui est un autre facteur de risque bien établi de démence. Une psychothérapie est bien sûr indispensable en cas de trouble dépressif.
Avoir un bon suivi médical
L’étude suggère que de nombreux paramètres de santé relevés lors d'un examen médical, tels que le taux de "mauvais" cholestérol, la tension artérielle, le risque de diabète et le poids, ont également un lien avec le risque de démence. Contrôler ces facteurs en faisant régulièrement de l'exercice, et en adoptant une alimentation riche en fruits, légumes, noix et autres aliments nutritifs, peut également contribuer à préserver votre santé cognitive.
Diminuer l’alcool et arrêter le tabac
Si vous aviez besoin d'une raison supplémentaire pour arrêter de fumer, en voici une : les fumeurs actuels peuvent être jusqu'à 40 % plus susceptibles de développer la maladie d'Alzheimer que les personnes qui n'ont jamais fumé, selon une étude de 2015. Concernant la consommation excessive d'alcool, elle peut également nuire à notre santé cérébrale.
Appareillez-vous
Les pertes auditives et visuelles sont toutes deux associées à la démence. Des études montrent que l'utilisation d'appareils auditifs et la correction des problèmes de vue peuvent ralentir le déclin cognitif.
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