"La mémoire permet d’enregistrer des informations venant d’expériences et d’événements divers, de les conserver et de les restituer. Différents réseaux neuronaux sont impliqués dans de multiples formes de mémorisation", décrit l'Inserm.
Elle rassemble à la fois les savoir-faire, les connaissances et les souvenirs. La mémoire est indispensable à la réflexion, mais aussi à votre avenir. Elle fournit la base de votre identité.
Il se murmure que chacun détiendrait 5 souvenirs considérés comme les plus importants. On parle de notion de "mémoire centrale". "L'idée est que certains événements spécifiques sont si importants que leur expérience façonne instantanément votre personnalité, vos comportements et votre estime de soi", rapportent Penny Van Bergen, professeur en psychologie de l'éducation, Université de Wollongong et Célia Harris, chercheur principal du vice-chancelier, Western Sydney University (Australie) dans une publication du Conversation.
Mémoire centrale : se résume-t-elle à 5 souvenirs saillants ?
"Des milliers d'utilisateurs TikTok ont publié des articles traitant de mémoire centrale, qui repose sur des souvenirs saillants (souvent de l'enfance). Généralement, ces souvenirs se concentrent sur de petits moments comme regarder des dessins animés le samedi matin, tenir la main d'un béguin dans la cour d'école ou chahuter sous la pluie, souligne les scientifiques. Or, la science de la mémoire suggère que la notion de mémoire centrale est défectueuse de cinq manières".
En effet, selon eux, nous ne sommes pas limités à seulement cinq souvenirs de vie importants. "Différents souvenirs peuvent être pertinents pour nous dans différents contextes, ce qui signifie que nous pouvons évoquer un ensemble différent de souvenirs qui se définissent à différentes occasions".
Mémoire : comment parvenons-nous à garder des souvenirs en tête ?
Le fonctionnement de la mémoire est complexe. Il n’existe pas un "centre de la mémoire" dans le cerveau. "Les différents systèmes de mémoire mettent en jeu des réseaux neuronaux distincts, répartis dans différentes zones du cerveau", indique l'Inserm.
Le rôle de l’hippocampe et du lobe frontal semble particulièrement déterminant dans la mémoire épisodique, avec un rôle prépondérant des cortex préfrontaux gauche et droit dans son encodage et sa récupération, respectivement. La mémoire épisodique permet de se souvenir de moments personnellement vécus (événements autobiographiques), celle qui nous permet de nous situer dans le temps et l’espace et, ainsi, de se projeter dans le futur.
"La mémoire perceptive [celle qui s'appuie sur nos sens et permet de retenir les images et les bruits, ndlr] recrute des réseaux dans différentes régions corticales, à proximité des aires sensorielles. La mémoire sémantique [celle du langage et des connaissances sur le monde et sur soi, ndlr], fait intervenir des régions très étendues, et particulièrement les lobes temporaux et pariétaux. Enfin, la mémoire procédurale [la mémoire des automatismes comme marcher, faire du vélo... ndlr] recrute des réseaux neuronaux sous-corticaux et au niveau du cervelet", détaille encore l'Inserm.
La phase de stockage de l’information nécessite des étapes répétées de consolidation. L’hippocampe semble constituer un élément important dans le processus. Enfin, la restitution d’un souvenir, quelle que soit son ancienneté, reposerait également sur cette structure cérébrale, en interaction avec différentes régions néocorticales.
Medisite vous laisse découvrir les 5 mythes trop courants sur la mémoire, décryptés par les chercheurs Penny Van Bergen et Célia Harris.
Nous avons cinq mémoires essentielles
"Les souvenirs autobiographiques (souvenirs de nous-mêmes et de nos vies) sont conservés dans notre mémoire à long terme. Il s'agit d'un énorme stockage de mémoire sans limites connues de taille ou de capacité. Pour cette raison, nous ne sommes pas limités à seulement cinq (ou 50) souvenirs de vie importants", indiquent les chercheurs.
Les souvenirs déterminent notre personnalité
"Même si notre mémoire est d'une importance cruciale pour nous, les souvenirs individuels ne déterminent pas notre personnalité, expliquent les scientifiques. Les psychologues et les scientifiques cognitifs parlent souvent de la mémoire autobiographique comme ayant (au moins) trois fonctions clés. Selon la fonction de soi, nous savons qui nous sommes grâce à nos expériences passées. Selon la fonction sociale, raconter des souvenirs nous aide à socialiser et à créer des liens avec les autres. Enfin, selon la fonction directive, nos mémoires nous aident à tirer des leçons du passé et à résoudre les problèmes du futur".
Les souvenirs d'enfance sont les plus forts
"Contrairement aux représentations médiatiques populaires, nos souvenirs autobiographiques les plus saillants ne sont pas toujours ceux de notre enfance. En effet, nous avons tendance à avoir des souvenirs relativement pauvres de nos premières années. Bien que nos premiers souvenirs remontent souvent à l'âge de trois ou quatre ans, le nombre d'événements dont nous nous souvenons reste faible tout au long des années d'école primaire".
On peut prédire quel souvenir va nous marquer
En réalité, "nous ne pouvons pas choisir nos souvenirs. Cela signifie qu'il n'est pas possible de prédire quels événements nous nous souviendrons plus tard et ce que nous oublierons – nos souvenirs peuvent nous surprendre !".
On se souvient de chaque détail des évènements dramatiques
Nous sommes nombreux à nous souvenir ce que nous faisions lors d'évènements dramatiques comme la mort de Lady Diana ou les attentats du 11 septembre 2001.
"Ce sont les souvenirs très vifs qui se forment lorsque l'on apprend pour la première fois des événements dramatiques, estiment les chercheurs. En réalité, chaque souvenir que nous avons est sujet au changement, à l'oubli et aux erreurs dans des détails mineurs - même lorsqu'il se réfère à un événement important".
https://theconversation.com/are-core-memories-real-the-science-behind-5-common-myths-191942
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