Alzheimer : ces 3 facteurs de risque surprenants peuvent provoquer la maladieAdobe Stock
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La maladie d’Alzheimer, une forme de démence, a été découverte au début du XXe siècle. Malgré plusieurs décennies de recherche pourtant, aucun remède contre cette pathologie n’a jamais été trouvé.

“Cette affection entraîne une disparition progressive des neurones dans les régions du cerveau qui gèrent certaines capacités, comme la mémoire, le langage, le raisonnement ou l’attention. Les cellules perdent leurs fonctions, puis meurent. En disparaissant, les neurones ne peuvent plus programmer efficacement un certain nombre d’actions, les pertes de mémoire, troubles du comportement et autres symptômes apparaissent alors”, détaille l’association France Alzheimer et maladies apparentées sur son site Internet.

A noter qu'Alzheimer et démence ne sont pas synonymes. En effet, l’Alzheimer est l’une des principales formes de démence identifiées (avec la démence vasculaire, la démence mixte, la démence à corps de Lewy, la démence associée à la maladie de Parkinson et la démence frontotemporale).

Ces dernières semaines, trois études scientifiques ont isolé des causes surprenantes pouvant expliquer l’apparition ou la progression de la maladie d’Alzheimer. Medisite fait le point.

Alzheimer : les infections virales nasales pourraient accélérer la progression de la maladie

Une étude parue le 13 décembre dernier dans la revue Neurobiology of Aging émet l’hypothèse que les infections virales du système olfactif peuvent accélérer la progression de la maladie d’Alzheimer. Les chercheurs ne se sont pas focalisés sur les virus, mais sur la relation entre la présence de biomarqueurs (des substances chimiques qui indiquent la présence de maladies) liés à des infections virales et la neurodégénération de l’hippocampe (la partie du cerveau responsable de la mémoire, entre autres).

D’après les auteurs de l’étude, la perte de l’odorat pourrait être un signe précoce de la maladie d’Alzheimer. Afin d’arriver à cette conclusion, ils ont comparé des tissus cérébraux issus de personnes décédées de cette pathologie à des tissus provenant de personnes d’âge comparable, mais sans déclin cognitif important.

La perte d’odorat, un signe à surveiller de près

Les scientifiques ont ainsi remarqué que les tissus provenant de patients Alzheimer contenaient beaucoup plus de biomarqueurs indiquant la présence d’infections virales et d’inflammations dans la zone olfactive. Cette zone est un passage idéal vers l’hippocampe.

Selon le professeur de neurologie Andrew Bubak, l’auteur principal de l’étude, la perte de l’odorat causée par une infection accélère la progression de la dégénération de l’hippocampe. D’où son affirmation : ce n’est pas la maladie d’Alzheimer qui affecte notre odorat, c’est la perte de notre odorat qui inflige des dommages au cerveau pouvant être reliés à l’apparition de la démence.

Faire du yo-yo avec son poids augmenterait le risque de démence

Des chercheurs de la Boston University Chobanian & Avedisian School of Medicine, conjointement avec des chercheurs de l’Académie chinoise des sciences médicales et du Peking Union Medical College, ont démontré que changer fréquemment d’indice de masse corporelle (IMC) durant sa vie pouvait être un facteur de risque de démence. Leur étude a été publiée le 15 décembre dans Alzheimer’s & Dementia.

“Nos résultats sont importants car les précédentes études qui se sont intéressées aux courbes de poidsn’ont pas pris en compte comment la prise, la perte et le maintien de son poids pouvaient aider à prévenir la démence”, affirme le professeur d’anatomie et de neurobiologie Rhoda Au, l’un des auteurs de l’étude.

Suivre la courbe de poids pour prévenir la démence

Les scientifiques ont suivi des volontaires pendant 39 ans et les ont pesés tous les 2 à 4 ans. Ils ont par la suite analysé leur courbe de poids et l’ont mise en relation avec le fait qu’ils aient développé une démence, ou non.

Ils ont ainsi remarqué qu’un IMC en déclin était associé à un risque plus élevé de développer une démence. Ils ont également vu que les personnes qui prenaient du poids puis en perdaient vers leurs 50 ans étaient les plus à risque.

“La démence n’est pas une fatalité. Suivre des indicateurs de risque faciles à repérer, comme la courbe de poids, pourrait nous aider à agir suffisamment tôt pour changer la trajectoire de la maladie et sa progression”, concluent les chercheurs.

La ménopause, un possible facteur de risque

Une étude parue le 14 décembre dans Sciences Advances a essayé de comprendre pourquoi les femmes étaient plus touchées par Alzheimer que les hommes.Les femmes âgées ont en effet un risque 50% plus important que les hommes de développer une démence.

Les chercheurs se sont intéressés à la forme modifiée d’une protéine immunitaire inflammatoire dans le cerveau des femmes atteintes par cette maladie. Elle y serait en effet 6 fois plus présente que dans le cerveau des hommes malades.

“L'œstrogène protège spécifiquement le cerveau des femmes (de la modification de cette protéine), et cette protection est perdue lorsque les niveaux d'œstrogène chutent fortement avec la ménopause”, expliquent les auteurs. En bref : avec la ménopause, le risque d’être atteint de la maladie d'Alzheimer serait accru.

Alzheimer : attention à ce problème de thyroïde

Attention, c’est un trouble de la thyroïde commun qui pourrait bien augmenter les risques de démence, et notamment de la maladie d'Alzheimer, qui est la première cause de démence (60 à 70 % des cas). Selon une nouvelle étude publiée dans le numéro en ligne du 6 juillet 2022 de Neurology, la revue médicale de l'Académie américaine de neurologie, les personnes âgées souffrant d'hypothyroïdie, également appelée thyroïde inactive, risquent davantage de développer une démence.

Selon les chercheurs de l'Université Brown à Providence, Rhode Island, aux États-Unis, les personnes âgées de plus de 65 ans souffrant d'hypothyroïdie ont 80 % plus de risques de développer une démence. L’étude révèle que le risque est encore plus élevé chez les personnes dont l'état de la thyroïde nécessite un traitement de substitution des hormones thyroïdiennes.

Sources

"La maladie d’Alzheimer", un dossier de France Alzheimer et maladie apparentées 

https://www.francealzheimer.org/comprendre-la-maladie/la-maladie-dalzheimer/

"Signatures for Viral Infection and Inflammation in the Proximal Olfactory System in Familial Alzheimer's Disease", une étude parue le 13 décembre dans Neurobiology of Aging

https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0197458022002585

"BMI decline patterns and relation to dementia risk across four decades of follow-up in the Framingham Study", une étude parue le 15 décembre dans Alzheimer's & Dementia

https://alz-journals.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/alz.12839 

"Mechanistic insight into female predominance in Alzheimer’s disease based on aberrant protein S-nitrosylation of C3", une étude parue le 14 décembre dans Science Advances

https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.ade0764

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