Vous pensiez faire du bien à votre corps en mangeant du muesli au petit-déjeuner ? Vous pourriez bien être surpris… Si les fabricants n’hésitent pas à communiquer sur l’aspect sain de leurs produits, tous les paquets ne se valent pas. Dans son dernier numéro, le magazine Que Choisir révèle ce que contiennent vraiment ces céréales.

Le muesli a été inventé par un médecin suisse

À l’origine, le muesli était véritablement une recette santé. Inventé au début du XXème siècle par le Dr Bircher-Benner, il se composait de flocons d’avoine, de pommes râpées et de jus de citron, mélangés à du lait concentré. Grâce à ce mélange, le médecin-nutritionniste voulait lutter contre la malnutrition et contre certaines maladies.

Sa recette, connue sous le nom de “Birchermüesli”, connaît un succès grandissant en Suisse, avant de traverser les frontières. Peu à peu, on l'agrémente d’autres fruits frais ou secs, le lait concentré est remplacé par du lait frais, et d’autres céréales remplacent parfois les flocons d’avoine. Désormais largement reprise par les industriels, la recette du muesli n’a plus grand-chose à voir avec l’originale.

Muesli du commerce : trop de sucres !

Le magazine Que Choisir a passé au crible 22 références de mueslis vendues en grandes surfaces ou en magasins bio. Et les résultats sont pour le moins inattendus. Seules sept d’entre elles obtiennent la note de “A” au Nutri-Score, soit autant que les boîtes classées “C”. Trois d’entre elles ont même obtenu un petit “D”.

La teneur en sucre trop élevé de ces céréales contribue à expliquer ces mauvais scores. En effet, de nombreuses recettes contiennent du sirop de glucose ou de l’extrait de malt d’orge, qui ont un index glycémique élevé. Ces deux ingrédients font aussi partie des aliments dit “ultra-transformés”, qui peuvent avoir des effets délétères sur la santé. Le sirop de glucose, par exemple, induirait des pics de glycémie plus élevés que le sucre blanc, pouvant entraîner diabète et obésité.

Plus encore, certaines boîtes portent la mention “sans sucre(s) ajouté(s)”, alors même que leur recette inclut de l’extrait de malt d’orge, qui possède un pouvoir sucrant. Mais celui-ci peut-être utilisé comme colorant ou agent de texture. Si le fabricant déclare qu’il l’utilise dans ce but, il peut donc tout à fait vanter l’absence de sucre ajouté dans son produit, sans se faire sanctionner.

Pas beaucoup de fruits dans les paquets

Dans la liste d’ingrédients sur le paquet, la présence de fruits est généralement mentionnée à hauteur de 3 % ou moins - ce qui est déjà peu. Or, en analysant la composition réelle des mueslis, Que Choisir a constaté qu’ils contiennent souvent moins de fruits que le pourcentage annoncé.

Selon les industriels, ces écarts pourraient s’expliquer par le fait que certains fruits déshydratés se pulvérisent dans les paquets, et ne sont donc plus détectables, ou encore par une répartition non-homogène des ingrédients dans les sachets de céréale, lors du conditionnement. Néanmoins, le magazine pointe l’absence de paquets où il y aurait, à l’inverse, “trop” de fruits.

Muesli floconneux ou croustillant : lequel choisir ?

Deux types de mueslis ont été étudiés par l’association de consommateurs : les floconneux et les croustillants – ces derniers s’apparentant davantage au granola qu’au Birchermüesli traditionnel. Les mueslis croustillants semblent d’ailleurs moins bénéfiques pour la santé, notamment en raison de leur teneur en matières grasses, plus élevée.

En effet, le processus de fabrication des mueslis de type granola suppose l’ajout de matières grasses pour agglomérer les céréales et leur donner cette forme de pépite, avant de les faire griller. Résultat : leur taux de lipides est de 14,4 g aux 100 g, contre 6,1 g pour les mueslis floconneux, moins transformés.

Trop d'additifs et de matières grasses dans le muesli croustillant

Un autre problème réside dans le type de matières grasses utilisées. Les céréales croustillantes seraient plus riches en acides gras saturés, comme l’huile de palme ou l’huile de coco, qui augmenteraient le risque de maladies cardiovasculaires. Enfin, ces mueslis contiendraient aussi davantage d’additifs.

Au supermarché, mieux vaut donc opter pour la version en flocons, et bien regarder les étiquettes au moment d’acheter son muesli. Même si la meilleure option reste encore de le fabriquer soi-même, avec des flocons d’avoine, des fruits frais et des graines, à consommer avec un yaourt ou du lait végétal, par exemple.

Sources

Que Choisir n°585, novembre 2019. 

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